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Le développement de la technique obéit-il a une fatalité ?

Publié le 06/03/2005

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technique
  • « Fatalité « : « caractère de ce qui est fatal « ; « fatal « : 1) « Ce qui est fixé par le destin, inévitable « ; 2) « Qui entraîne la perte, la ruine, la mort «. On peut donc distinguer deux problématiques dans la question posée: a) celle du caractère inévitable du développement de la technique; b) celle du caractère funeste, nuisible, néfaste, de ce développement.
 
■ Bergson observait que « l'intelligence, envisagée dans ce qui en paraît être la démarche originelle, est la faculté de fabriquer des objets artificiels, en particulier des outils à faire des outils, et d'en varier indéfiniment la fabrication « (L'Évolution créatrice, II). Le développement toujours plus rapide de la technique témoigne assez de cette variation indéfinie. Mais il semble parfois que ce développement, bien que produit par l'intelligence humaine, lui échappe en quelque sorte, comme si cette intelligence ne pouvait s'empêcher de produire une technique qui ne serait plus à son service, mais au service de laquelle elle serait.
 
■ Le problème se pose donc de savoir si le développement de la technique est fatal en ce sens qu'il nous échapperait, qu'il obéirait à ses propres lois, que nous ne pourrions le maîtriser et qu'il nous conduirait à notre ruine. Le développement a la technique obéit-il a une fatalité ?
 

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« LIRE LE SUJET « Fatalité » : « caractère de ce qui est fatal » ; « fatal » : 1) « Ce qui est fixé par le destin, inévitable » ; 2) « Qui entraîne la perte, la ruine, la mort ».

On peut donc distinguer deux problématiques dans laquestion posée: a) celle du caractère inévitable du développement de la technique; b) celle du caractère funeste,nuisible, néfaste, de ce développement. Introduction Bergson observait que « l'intelligence, envisagée dans ce qui en paraît être la démarche originelle, est la faculté defabriquer des objets artificiels, en particulier des outils à faire des outils, et d'en varier indéfiniment la fabrication »(L'Évolution créatrice, II).

Le développement toujours plus rapide de la technique témoigne assez de cette variationindéfinie.

Mais il semble parfois que ce développement, bien que produit par l'intelligence humaine, lui échappe enquelque sorte, comme si cette intelligence ne pouvait s'empêcher de produire une technique qui ne serait plus à sonservice, mais au service de laquelle elle serait. Le problème se pose donc de savoir si le développement de la technique est fatal en ce sens qu'il nouséchapperait, qu'il obéirait à ses propres lois, que nous ne pourrions le maîtriser et qu'il nous conduirait à notre ruine. 1.

Le développement technique a) Qu'est-ce que le développement technique? Homo faber : être qui fabrique des outils.

Cette définition rappelle que la technique n'est pas un phénomènerécent.

Elle semble en effet contemporaine de l'apparition et du développement de l'humanité.

Elle désigne desprocédés, outils, instruments, savoir-faire, par lesquels s'accomplit un certain travail, une modification ou unetransformation consciente de la nature.

Mais le « développement technique » ne désigne pas, d'ordinaire, les lentes évolutions des techniques artisanalesau cours des siècles.

Il évoque essentiellement l'extension considérable du machinisme depuis le XVIIIe siècle, etl'application croissante des sciences aux techniques par lesquelles s'effectue la transformation de la réalité,application autorisée à partir du XVIIe siècle par la naissance du mécanisme et le développement de la scienceexpérimentale.

On parle alors d'un progrès parallèle des sciences et des techniques, c'est-à-dire d'une améliorationindéfinie des connaissances de type scientifique et des applications techniques qu'il est possible d'en tirer. b) Un auto développement funeste et inévitable? Cependant l'idée même de saisir le développement de la technique comme « progrès » a été contestée.

On a pu eneffet faire valoir que tout « progrès » technique n'est pas nécessairement un développement en bien, mais peut êtreun développement en mal, comme le progrès d'une maladie.

C'est ce qu'a souligné en particulier le philosophecontemporain Michel Henry, qui voit la source de ce développement pour ainsi dire pathologique de la techniquedans le fait qu'elle s'est constituée en domaine autonome, liée à la seule science mathématique de la nature,séparée des autres modes de connaissance et des autres domaines de la culture, et qui a mis hors jeu le monde-de-la-vie et la vie elle-même.

« Le progrès technique, écrit M.

Henry, qui était compris traditionnellement comme l'effetd'une découverte théorique "géniale", c'est-à-dire accomplie par un individu exceptionnel (Pasteur), a lui aussitotalement changé de nature.

Par ce biais de l'activité individuelle de l'inventeur et de sa vie propre, il étaitrattaché aux progrès de la culture en général et appréhendé comme une de ses branches.

Mais rien de tel ne seretrouve aujourd'hui dans le développement de la technique s'accomplissant comme autodéveloppement.

On peutseulement dire : si des techniques a, b, c, sont données dont la composition est la technique d, celles! seraproduite, inévitablement, comme leur effet assuré, peu importe par qui et où.

Ainsi s'explique la simultanéité desdécouvertes en divers pays, leur inéluctabilité aussi.

Leur "application" n'est pas la suite éventuelle et contingented'un contenu théorique préalable, celui-ci est déjà une "application", un dispositif instrumental, une technique.Aucune instance n'existe, d'autre part, qui serait différente de ce dispositif et du savoir scientifique matérialisé enlui pour décider s'il convient ou non de le "réaliser".

Ainsi l'univers technique prolifère-t-il à la manière d'un cancer,s'autoproduisant et s'autonormant lui-même, en l'absence de toute norme, dans sa parfaite indifférence à tout cequi n'est pas lui — à la vie.

» (La Barbarie, p.

98). Dans ces conditions, le développement de la technique serait bien une fatalité au double sens du mot.

Il nous fautcependant examiner de plus près la valeur de la technique. 2.

Le projet d'une technique libératrice. »

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