Le dialogisme chez Dostoievski
Publié le 06/10/2012
Extrait du document


«
une discipline de fer.
Il se fait le gardien fidèle des principes absolutistes.
Il interdit
l’enseignement de la philosophie et durcit la censure.
L’intelligentsia , dont la littérature est alors
le seul moyen d’expression, se développe comme véritable parti de l'intelligence, du
discernement, de la critique au sens grec du terme.
2.
Années 40
Au cours des années 1840, l’intelligentsia se partage en deux courants : l'occidentalisme, libéral,
souvent athée, qui attribue les maux dont souffre la Russie à ses traditions et aux retards de ses
idées par rapport à l’Europe occidentale ; et le courant slavophile, attaché à la religion orthodoxe
et aux institutions patriarcales de la vieille Russie, qui remet en cause les réformes de Pierre le
Grand et cherche dans les classes non instruites (et en particulier, dans la paysannerie) les racines
spirituelles de la vie russe.
Ce dédoublement de l’intelligentsia vient de la division des
intellectuels russes dans leur réponse à la nécessité de reformuler une philosophie de l’histoire
appropriée à la Russie.
Pour les slavophiles, les problèmes de la Russie sont issus des réformes de Pierre le Grand, qui a
placé la nation sur une voie qui n'était pas la sienne.
Ils refusent l’idée d’une civilisation
universelle.
Chaque nation a sa culture, fondée sur l'esprit national et aucune culture ne peut être
transplantée.
Tout le caractère du peuple russe, ses mœurs et ses coutumes sont déterminés par le
christianisme orthodoxe.
Les préceptes de l’Eglise « byzantine » sont le soutien sûr et la raison
d'être du tsar autocrate, seul chef capable de gouverner les Russes, dont il est le père et le
symbole.
La philosophie de l’histoire défendue par les slavophiles consiste dans un retour aux
traditions religieuses et dans la culture de l’esprit national.
A l’inverse, pour les occidentalistes, le malaise de la Russie vient de ce qu’elle ne réalise pas
comme l’Occident les principes de liberté, de progrès et d’humanité.
Le courant regroupe nombre
de jeunes intellectuels appartenant aux classes nobiliaires et bourgeoises : professeurs et
publicistes, tels Biélinski, Granovski, Herzen ou Tchaadaïev.
En particulier, Tchaadaïev soutient
que la Russie n'a pas de passé, qu'elle n'a rien apporté aux autres nations, et qu'elle n'a d'avenir
qu'en se mettant à l'école de l'Occident.
Elle doit renoncer à sa religion « byzantine » et
embrasser le catholicisme.
Notons ici que l’athéisme ne semble pas une discussion close au sein
même de l’occidentalisme.
On y reviendra.
Les idées chères à Biélinski concernent également la
dignité de la personne humaine, la foi dans le progrès, la subordination de l'art et de la littérature
à l'éveil et à la prise de conscience du peuple.
(lettre de Bielienski à Gogol, p.
117)
L’occidentalisme ne peut être exclusivement défini comme un courant progressiste opposé à un
chauvinisme passéiste et rétrograde.
Les slavophiles ne sont pas des réactionnaires bornés.
Ils
admettent que tout va mal en Russie.
Les occidentalistes ne sont pas non plus de « mauvais
Russes », adorant aveuglement les nations occidentales.
Les uns et les autres aiment
profondément leur patrie, déplorent sa stagnation, son désordre, et condamnent sévèrement le
servage.
On se souvient de Bielinski écrivant dans sa lettre à Gogol que, même les slavophiles se
désolidarisaient des Passages choisis de ma correspondance avec mes amis , et manifestaient peu
de sympathie pour ce livre.
Ceci nous montre encore que la division entre slavophile et
occidentaliste ne recouvre pas l’opposition entre progressistes et réactionnaires et repose
davantage sur la question du sens à donner à l’évolution historique de la Russie..
»
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