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Le dialogue nous libère-t-il de la solitude ?

Publié le 27/02/2008

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Marx, L'idéologie du langage. La parole rompt l'isolement puisqu'elle permet de dépasser l'enfermement en soi et de découvrir celui qui est en face, qui n'est pas seule altérité mais aussi semblance : MERLEAU-PONTY: «Dans l'expérience du dialogue, il se constitue entre moi et autrui un terrain commun...» Il faut faire néanmoins attention à l'étymologie de dialogue : c'est un terme grec dérivé du verbe discourir, il ne renvoie donc pas au deux (Valéry Giscard d'Estaing inventait abusivement en son temps trialogue) il renvoie à l'idée de la parole. Il se dit aussi de certains ouvrages d'esprit qui ont la forme d'un entretien, d'une conversation entre deux ou plusieurs personnes. Les dialogues de Platon, de Cicéron. Les dialogues des morts de Lucien, de Fontenelle. Le mot logos est difficilement traduisible : c'est ce que nous avons en nous qui permet précisément de relier diverses phrases qui ont un sens les unes aux autres pour en faire une démonstration d'ensemble qui a un sens. Platon reprend la démarche socratique : ses dialogues prennent pour point de départ des questions simples, les questions que les citoyens se posent couramment à propos de tel ou tel événement. Ayant posé ces questions, il montre leur enjeu, il montre à quelle idée centrale ces questions se réfèrent. Ensuite, par un jeu de demandes et de réponses, il monte un dispositif argumentatif qui, à chacune des étapes de son développement, requiert l'accord des interlocuteurs en présence.

De nombreux présupposés dans ce sujet : nous sommes seuls avant de  dialoguer, la solitude est pour nous une contrainte, c'est-à-dire quelque  chose dont il faut se libérer, et le dialogue n'implique pas nécessairement  la fin de la solitude. On remarquera également que la question ne m'est pas  posée à moi, mais à nous. Il s'agit donc d'envisager solitude et dialogue,  non seulement au niveau individuel, mais également au niveau collectif.

« solitude est la solitude relationnelle : « Il n'est pas bon que l'homme soit seul ».

Ce serait une erreur que de croirequ'on peut dépasser la solitude existentielle en entrant dans la relation avec l'autre.

D'ailleurs, c'est au sein de cettesolitude relationnelle que prend naissance le sentiment d'isolement.

On peut demeurer fondamentalement seul ycompris dans la foule.

ALAIN, Les Passions et la Sagesse , « L'homme, par nature, n'aimerait que lui, et ce serait la sauvagerie ; mais les liens de société l'obligent à compter avec les autres, et à les aimer pour lui, tant qu'enfin ilarrive à croire qu'il les aime pour eux.

» Deuxième partie : Le langage comme outil de communication Ce qui sort l'individu de la prison de son corps et de son esprit c'est sa capacité à rencontrer l'autre à travers lelangage.

"Le langage est aussi vieux que la conscience –il est la conscience réelle, pratique, aussi présente pour les autres hommes que pour moi-même, et, comme la conscience le langage nait du seul besoin, de la nécessité ducommerce avec d'autres hommes." Marx, L'idéologie du langage .

La parole rompt l'isolement puisqu'elle permet de dépasser l'enfermement en soi et de découvrir celui qui est en face, qui n'est pas seule altérité mais aussisemblance : MERLEAU-PONTY: «Dans l'expérience du dialogue, il se constitue entre moi et autrui un terraincommun...»Il faut faire néanmoins attention à l'étymologie de dialogue : c'est un terme grec dérivé du verbe discourir, il nerenvoie donc pas au deux (Valéry Giscard d'Estaing inventait abusivement en son temps trialogue) il renvoie à l'idéede la parole.

Il se dit aussi de certains ouvrages d'esprit qui ont la forme d'un entretien, d'une conversation entredeux ou plusieurs personnes.

Les dialogues de Platon, de Cicéron.

Les dialogues des morts de Lucien, de Fontenelle. Le mot logos est difficilement traduisible : c'est ce que nous avons en nous qui permet précisément de relierdiverses phrases qui ont un sens les unes aux autres pour en faire une démonstration d'ensemble qui a un sens.Platon reprend la démarche socratique : ses dialogues prennent pour point de départ des questions simples, lesquestions que les citoyens se posent couramment à propos de tel ou tel événement.

Ayant posé ces questions, ilmontre leur enjeu, il montre à quelle idée centrale ces questions se réfèrent.

Ensuite, par un jeu de demandes et deréponses, il monte un dispositif argumentatif qui, à chacune des étapes de son développement, requiert l'accord desinterlocuteurs en présence.

Le philosophe oppose sa dialectique, sa technique du dialogue, à la technique rhétoriquedu sophiste.

Le pari platonicien, c'est qu'il est possible, à l'aide de la seule parole, de construire une suite de parolesqui requièrent l'adhésion de toute personne de bonne foi.

Le philosophe affirme qu'il n'y a pas de "fait"; qu'un fait esttoujours une expérience singulière.

Pour l'homme, le fait passe nécessairement par la parole, par la réflexion.

Lephilosophe se situe dans l'optique de l'existence collective et de la nécessité de prendre des décisions en commun, ilse demande s'il ne faut pas parier sur la parole, s'il ne faut pas essayer de tenir compte, dans la décision prise, dupoint de vue de tous.

Le dialogue part de ce que chacun tient pour assuré, des prétendus faits, et les soumet àl'épreuve du sens.

Le dialogue est ce qui offre la possibilité d'opérer une vérification et donc de poser l'acceptabilitéd'un discours. Troisième partie : L'illusion de la parole Cependant, même s'il ressort de ce qui précède que le dialogue est manière de confrontation, d'échange,d'épanchement, il n'en demeure pas moins que le langage est marqué par une certaine logique interne qui empêcheque tout soit dicible.

"Le langage travestit la pensée.

Et notamment de telle sorte que d'après la forme extérieure duvêtement l'on ne peut conclure à la forme de la pensée travestie ; pour la raison que la forme extérieure duvêtement vise à tout autre chose qu'à permettre de reconnaître la forme du corps." Wittgenstein, Tractatus logico- philosophicus . « Nous échouons à traduire entièrement ce que notre âme ressent: la pensée demeure incommensurable avec le langage.

» Bergson, Sur les données immédiates de la conscience , 1889. De ce fait, le dialogue apparaît paradoxalement comme l'écueil de la rencontre, il nous fait nous heurter à la réalité de notre isolement, et nous met face au caractère irréductible de notre vie émotive et sensorielle, de notre vie spirituelle. Conclusion :Le sentiment de la liberté qui accompagne un échange réussi avec autrui n'empêche pas la souffrance éprouvéesouvent en constatant que même l'affection de l'autre ne parvient pas à lever l'angoisse qui nous habite et quicaractérise notre condition.. »

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