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Le drame de la personne

Publié le 08/05/2012

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KIERKEGAARD, de son côté, a beaucoup insisté sur cet aspect de la personne humaine, qu'il définit par le sérieux (Cf. Le concept d'angoisse, trad. Tisseau, Paris, 1935, p. 53.) De là vient que l'angoisse soit liée à la personne. L'homme sera d'autant plus homme que son angoisse sera plus profonde. Plus on s'élève dans l'échelle des personnes, plus l'angoisse grandit. « L'étendue et la profondeur de l'angoisse prophétisent l'étendue de la perfection. « KIERKEGAARD énonce tout cela de la personne absolument, ce qui est faux. Mais cela vaut de la personne humaine, dont la destinée est de se conquérir et de se défendre contre les forces obscures qui l'attirent vers l'impersonnel, vers le mécanisme et la passivité dt) l'élémentaire....

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----------·---------------- C'est dire que le destin de la personne humaine a un aspect dramatique.

La vie ne peut être simple conservation; elle est accroissement ou abdication.

L'existence de la personne im­ plique même un constant sacrifice, afin de maintenir, par le rejet de l'accessoire et de l'inutile, son unité et son intégrité.

Faute de travailler à former en elle l'image de Dieu, la personne humaine se dissocie et s'aliène au sein de l'univers hiologiqüe.

Elle redescend vers la pure individualité matérielle.

Elle abdiqu€ son indépendance et se nie en une sorte de désintégration.

Tout cela peut se définir comme une « tragédie •, la tragédie de «l'être dans le monde» (In der Welt sein), comme s'exprime M.

HEI­ DEGGER.

Par le fait même qu'elle est« dans le monde», engagée dans le temporel, par le fait de l'individualité matérielle, la personne est constamment sollicitée de devenir passivement un élément de ce monde, de se faire ad alterum, alors qu'elle est un tout, une sorte d'absolu et une fin, un microcosme et non une partie du tout.- Psy­ ehologiquement, fa personne s'opposera ainsi au «on • anonyme insaisissable et irresponsable.

Le propre de la personne est en effet d'affronter, c'est-à-dire de prendre position, de s'affirmer comme sujet, - c'est aussi, par conséquent, d'évaluer, c'est-à-dire d'appré­ cier risques, chances.

possibilités, conséquences, -enfin d'assumer les conséquences de son acte.

(Cf.

G.

MARCEL, Du refus à l'invocation, Paris, 1940, p.

147.) On pourrait dire, d'ùn seul mot, que c'est être soi.

Au contraire, en redescendant vers l'individualité matérielle, laper­ sonne abdique en devenant un simple élément statistique.- Mais tout.

cela signifie effort et peine, et c'èst pourquoi saint AuGUSTIN affirme avec tant de force que, sauf la grâce, la créature raisonnable devrait connaître, même sans péché, « poenam et difficultatem ».

(Cf.

De libera arbitrio, 111, 50 sv.) Dans le même sens, et du point de vue psychologique, MAINE DE BIRAN ne se trompait pas en liant laper­ sonnalité à l'effort.

KIERKEGAARD, de son côté, a beaucoup insisté sur cet aspect de la personne humaine, qu'il définit par le «sérieux • (Cf.

Le concept d'angoisse, trad.

Tisseau, Paris, 1935, p.

53.) De là vient que l'an­ goisse soit liée à la personne.

L'homme sera· d'autant plus homme que son angoisse sera plus profonde.

Plus on s'élève dans l'échelle des personnes, plus l'angoisse grandit.

«L'étendue et la profondeur de 1 'angoisse prophétisent l'étendue de la perfection.

» KIERKEGAARD énonce tout cela de la personne absolument, ce qui est faux.

Mais cela vaut de la personne humaine, dont la destinée est de se conquérir et de se défendre contre les forces obscures qui l'attirent vers l'im-· personnel, vers le mécanisme et la passivité dt) l'élémentaire.

A ce titre, l'angoisse est en effet le défilé qui achemine vers -les hauteurs, la porte étroite qu'il faut franchir.

Elle est le fruit et le signe de la liberté, scrut~nt les profondeurs de sa propre possibilité, saisissant. »

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