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Le droit de propriété de J. LOCKE

Publié le 06/01/2020

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La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 implique le refus d'un esclavage « naturel ». D'autre part, elle fait de la propriété un des droits naturels de l'homme. John Locke est un des fondateurs de cette tradition de pensée qui voit dans la propriété un droit naturel, fondé en raison et que les conventions sociales doivent garantir. Il montre ici la légitimité de ce droit dans le lien entre la propriété et le travail.
 
Bien que la terre et toutes les créatures inférieures appartiennent en commun à tous les hommes, chacun garde la propriété de sa propre personne. Sur celle-ci, nul n’a droit que lui-même. Le travail de son corps et l’ouvrage de ses mains, pouvons-nous dire sont vraiment à lui. Toutes les fois qu’il fait sortir un objet de l’état où la nature l’a mis et l’a laissé, il y mêle son travail, il y joint quelque chose qui lui appartient et de ce fait il se l'approprie. Cet objet, soustrait par lui à l’état commun dans lequel la Nature l’avait placé, se voit adjoindre par ce travail quelque chose qui exclut le droit commun des autres hommes. Sans aucun doute, ce travail appartient à l’ouvrier ; nul autre que l’ouvrier ne saurait avoir de droit sur ce à quoi le travail s’attache, dès lors que ce qui reste suffit aux autres, en quantité et en qualité.
 
John Locke, Deuxième traité du gouvernement civil (1690), trad. B. Gilson, Vrin, 1967, p. 90.

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« sortir un objet de l'état où la nature l'a mis et l'a laissé, il y mêle son travail, il y joint quelque chose qui lui appartient et de ce fait il se l'approprie.

Cet objet, soustrait par lui à l'état commun dans lequel la Nature l'avait placé, se voit adjoindre par ce travail quelque chose qui exclut le droit commun des autres hommes.

Sans aucun doute, ce travail appartient à l'ouvrier; nul autre que l'ouvrier ne saurait avoir de droit sur ce à quoi le travail s'attache, dès lors que ce qui reste suffit aux autres, en quantité et en qualité.

John LOCKE, Deuxième traité du gouvernement civil (1690), trad.

B.

Gilson, Vrin, 1967, p.

90.

POUR MIEUX COMPRENDRE LE TEXTE La légitimité du droit de propriété est fondée sur l'idée d'appropriation.

S'approprier quelque chose ce n'est pas s'en emparer, mais le rendre « propre » à son usage, en le trans­ formant par le travail.

La propriété est personnelle et exclusive.

La propriété n'est pas attachée à un statut social ou à une fonction mais à la personne: ce n'est pas parce qu'il est noble ou juge qu'un homme est propriétaire, mais parce qu'il a travaillé person­ nellement.

L'usage de ce qui est ma propriété est interdit aux autres.

Locke affirme la compatibilité du droit de propriété avec la doctrine chrétienne, selon laquelle Dieu a donné la terre en commun aux hommes pour qu'ils subviennent à leurs besoins, ce qui interdit de jouir des biens terrestres aux dépens des autres.

La propriété privée est donc légitime, mais seulement tant qu'elle ne prive pas un autre homme de la jouissance de ce qui a été donné à tous.

Mais la propriété doit être limitée aussi de l'intérieur par l'usage que je peux faire des choses.

En laissant pourrir des fruits dont les autres pourraient jouir, je serais blâmable, mais je peux les échanger contre de l'argent et accumuler celui­ ci.

L'invention de la monnaie permet de dissocier appropria­ tion et usage immédiat des biens produits.

En transformant des denrées périssables en monnaie, je ne lèse personne, mais je peux accumuler des richesses.. »

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