Devoir de Philosophie

Le je de l'autobiographie est le centre du monde, le je du mémorialiste est au centre du monde

Publié le 29/03/2005

Extrait du document

« Je » : en tant qu'homme (ou femme) privé.               C- Les mémoires Dans les mémoires, l'auteur raconte sa vie mais en tant que témoin ou acteur de l'Histoire. Ex : Chateaubriand (1768-1848) a vécu 80 ans, il a connu tous les bouleversements et les changements de régime (monarchie, Révolution, exil, Napoléon, Restauration). Il veut donc témoigner : en tant que spectateur (chute de son monde, prise de la Bastille, Waterloo) et en tant qu'acteur (ministre, ambassadeur). Il veut laisser un témoignage. « Je » : en tant qu'homme public (ex : de Gaulle ne parle pas de sa vie privée dans ses Mémoires). ∆) Comme le but originel des deux genres n'est pas la même, la place du « je » va changer aussi.   II- L'écriture de son passé             A- Le centre du livre             Lejeune le rappelle très bien, l'autobiographie = identité de l'auteur, narrateur et personnage principal. Toute l'histoire racontée est centrée sur le héros qui est le narrateur qui est l'auteur. Ex : Rousseau, dans ses Confessions, après Montaigne (la « matière » de son livre) décide d'écrire un livre sur lui, lui « seul ».

 Le sujet repose sur la différence entre « au centre du monde « et « le centre du monde «.

Il convient donc de discuter cette différence entre les mémoires et l'autobiographie, entre la place de l'auteur dans les mémoires et dans l'autobiographie et finalement.

Il faut donc discuter sur la différence entre ces deux genres qui appartiennent au même : l'écriture sur soi.

« ∆) Les deux genres évoquent le passé.

Cependant, celui qui écrit son autobiographie doit passer une sorte de pacteavec son lecteur.

Il s'engage à raconter sa vie avec un « souci constant de réalité ».

Très compliqué, impossibled'écrire sa vie : il faut opérer des choix (dire des choses, taire des choses), il faut se souvenir de tout (les trous demémoire sont naturels mais trous de mémoires volontaires et ceux qui sont sincères).

Pacte autobiographique : lelecteur est invité à chercher la sincérité plus que la vérité. III- La place du je A- Le vécu • L'auteur d'une autobiographie écrit sur sa vie : se rappelle les événements et les raconte.

Parfois, revit le moment.Ex : lors de sa narration de la chasse des pommes, lorsque Jean-Jacques se fait prendre, Rousseau (auteur) dit : «La plume me tombe des mains ! ».• Le mémorialiste tente, lorsqu'il est acteur, de s'expliquer et en même temps, témoigne sur l'époque.

Ex : Mémoires de de Gaulle.

De Gaulle, acteur de l'histoire, justifie ses choix : il n'a pas pris la tête de la France libre par ambitionpersonnelle, mais parce qu'il n' y avait personne d'autre.

Son texte : métaphores guerrières « hisser les couleurs », ilse présente comme un « héros » solitaire et choisi par le destin », «À quarante-neuf ans, j'entrais dans l'aventurecomme un homme que le destin jetait hors de toutes les catégories ».

Épique et témoignage sur l'époque.

B- La place du je Autobiographie : je est le centre du monde, de son livre.

Tout est centré sur je (d'où la multiplicité des marques de 1e pers.) L'autobiographie est un livre sur je, sur moi, d'étude et d'introspections.

Tout est vu et compris depuis je(je jeune, je âgé).

Cf.

« Connais-toi toi-même » de Socrate.Mémoires : je est témoin et/ou acteur.

Il est au centre du monde et des événements qu'il décrit.

Il s'efface et laisse au premier plan son témoignage (NB : dans la théorie ! dans la pratique bien sûr, les auteurs ne s'effacent pas tantque ça ! cf.

Chateaubriand !).Le monde de l'autobiographe est son monde, son univers presque intime VS le monde du mémorialiste : le monde deshommes.

Conclusion : Si l'autobiographie se concentre entièrement sur l'étude du moi et que les mémoires racontent l'histoireà partir de la vision de je, on peut tout de même noter que ces deux genres sont consacrés au « moi », à l'étude du « moi ».

Dans la Préface des Mémoires d'Outre-tombe , Chateaubriand reconnaissait : « j'écris principalement pour rendre compte de moi à moi-même ».

Ainsi, bien que le je de l'autobiographie soit le centre du monde, le je du mémorialiste soit au centre du monde, ces deux genres parviennent à une étude de soi.

[1] «Je n'écrirai point les mémoires de ma vie; je ne veux point imiter ces hommes qui, conduits par la vanité et leplaisir qu'on trouve naturellement à parler de soi, révèlent au monde des secrets inutiles, des faiblesses qui ne sontpas les leurs et compromettent la paix des familles ».. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles