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Le juste obéit-il à la seule loi ?

Publié le 04/03/2011

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Montesquieu a écrit: "Une chose n'est pas juste parce qu'elle est loi. Mais elle doit être loi parce qu'elle est juste.". Assoçiant ainsi le sens du mot "loi" à celui du mot "juste", il énonce et dénonce le fait que, parfois, aux yeux d'une société qui distingue mal le pouvoir législatif du pouvoir judiciaire, l'un devient synonyme de l'autre. Or, si l'on peut définir la loi comme étant soit une règle édictée par une autorité, que toute personne doit suivre, soit la convention d'un phénomène démontrable et démontré, dans un domaine particulier, que tout le monde doit croire, le juste demeure, quant à lui, bien qu'évoqué et théorisé par les plus grands philosophes de tous siècles, difficile à déterminer, noyé entre mille valeurs toutes plus honorables les unes que les autres dont nous ne retiendrons, par convention, par loi donc, que celle d'équité. Ainsi la loi énoncerait ce qui est équitable à défaut de ce qui juste, la loi ferait partie donc du juste et non le juste de la loi. Mais quels sont donc les enjeux du juste? Le juste obéit-il à la seule loi? La loi obéit-elle au seul juste? Existe-t-il un droit naturel qui supplanterait le droit institué? Comment aborder l'injuste par rapport à la loi? Telles sont les questions auxquelles nous tenterons de répondre au cours de cet exposé.   

« Conséquence = obéir aux lois est un acte d'hétéronomie = pas obligation en conscience (devoir qui nous vient dudehors de nous, pas de nous).

Différence droit et morale.Cependant, si en théorie désobéir à la loi instituée par le droit positif est l'acte le plus injuste qui soit, qu'en est-ildans les faits? En effet, l'histoire ne recèle-t-elle pas de contre exemples? II/ Une approche empiriqueOr l'histoire a démontré à de nombreuses reprises que toute loi n'est pas juste et que parfois, sur la base decertains critères restés indéfinis, il est plus juste de refuser de s'y soumettre.

La justice objective est doncimparfaite, il faut alors se remettre à la valeur maîtresse du juste, l'équité.

Ce qui fait la difficulté, c'est quel'équitable, tout en étant juste, n'est pas le juste selon la loi, mais un correctif de la justice légale.

Le 15 septembre1935, Hitler au nom du Reich ou bien le Reich au nom d'Hitler adopte trois textes de loi ayant vocation à établir laSolution finale, trois textes de loi qui feront plus de 6 millions de morts, trois textes de lois représentatifs au plushaut point de la barbarie pouvant être inspirer par l'ethnocentrisme mettant à la fois la culture et la justice auservice de la mort.

En 1940, le régime de Vichy se met en place et adopte à son tour ses lois.

Un partie de lapopulation refuse de collaborer et aide les réfugiés à se cacher.

Voilà un discours du président Jacques Chiracrendant hommage à ces résistants, à ces Justes qui ont fait le choix du coeur:« Il y a 65 ans, dans l'Europe presque entièrement asservie, la barbarie nazie décide l'exécution de la solution finale.Une idéologie effroyable fait régner la terreur : une idéologie raciste, fondée sur cette croyance criminelle et folleselon laquelle certains hommes seraient par nature "supérieurs" à d'autres.

Et cela, au coeur d'un continent qui seconsidère comme l'aboutissement même de la civilisation. Innombrables sont celles et ceux que les nazis condamnent à mort a priori, à cause de leur origine, comme lesTziganes, à cause de leurs convictions religieuses ou politiques, de leurs préférences sexuelles, ou de leur handicap.Mais c'est contre les Juifs que se déchaîne avec le plus de cruauté et de violence systématique la folie nazie.

Cesont eux qui payent le tribut le plus effrayant : six millions d'êtres humains assassinés dans des conditionsinexprimables.

La quasi disparition des Juifs d'Europe.

La Shoah. Comme dans un cauchemar, l'Occident se trouve renvoyé aux temps les plus noirs de la barbarie.

À travers ladestruction des Juifs, c'est au fond toute la civilisation judéo-chrétienne, toute la civilisation européenne, vieille deplusieurs millénaires, qu'Hitler veut abattre : l'invention à Athènes de la démocratie, l'éclosion à Rome d'unecivilisation fondée sur le droit, le message humaniste des Lumières du XVIIIe siècle. En France même, le pays des Lumières et des droits de l'Homme, le pays où tant de grands hommes se sont levéspour l'honneur du capitaine Dreyfus, le pays qui a porté Léon Blum à la tête du gouvernement, en France, un sombrelinceul de résignation, de lâcheté, de compromissions recouvre les couleurs de la liberté, de l'égalité et de lafraternité.

Le pouvoir de Vichy se déshonore, édictant de sa propre initiative, dès le 3 octobre 1940, le sinistreStatut des Juifs, qui les exclut de presque toutes les fonctions.

Les Juifs de France sont d'autant plus stupéfaits decet antisémitisme d'État que leur pays est celui qui le premier en Europe, dès 1791, leur a accordé les droits descitoyens.

Ils aiment leur pays avec passion.

Ils se sont battus pour lui, comme Marc Bloch et tant d'autres, en 1914ou en 1939 : soudain, devant leurs yeux incrédules, la République abdique, rend les armes à Pétain et à Laval, cèdela place à une clique revancharde et haineuse. Voilà 65 ans, en France, il y a la honte du premier convoi de déportation, le 27 mars 1942.

Il y a l'ordonnanceallemande du 7 juin et l'ignominie de l'étoile jaune.

Il y a le crime irréparable du Vel d'Hiv', les 16 et 17 juillet.

Il y a,du 26 au 28 août, la rafle de milliers de Juifs étrangers en zone libre. Il y a les ténèbres.

Mais il y a aussi la lumière.

La France affamée, terrorisée, coupée en deux par la ligne dedémarcation, est étourdie par l'ampleur de la défaite.

Mais très vite, des voix s'élèvent.

Dès le 11 novembre 1940,de Gaulle écrit de Libreville au Congrès juif mondial que le statut des Juifs n'aura aucune validité dans la Francelibre.

Il fustige la violation, par Vichy, je le cite : "des principes de liberté et de justice égale, sur lesquels laRépublique française était fondée".

Puis, dans le pire effondrement de notre histoire, alors même que la Wehrmachtsemble encore invincible, des Françaises et des Français en très grand nombre vont montrer que les valeurs del'humanisme sont enracinées dans leurs âmes.

Partout, ils accueillent, cachent, sauvent au péril de leur vie desenfants, des femmes, des hommes, persécutés parce qu'ils sont Juifs.

Dans ce cauchemar éveillé que les Juifsvivent depuis 1940, la France, leur France, à laquelle ils ont cru si intensément, n'a pas tout à fait disparu.

Dans lesprofondeurs du pays, une lueur d'espoir se fait jour.

Elle est fragile, vacillante.

Mais elle existe. Il y a cette secrétaire de mairie qui fournit des papiers à des familles juives, et convainc les habitants du village departager leurs tickets d'alimentation : le courage d'une seule personne a cristallisé la générosité de tous.

Il y a cecouple d'hôteliers qui trouve sur le pas de sa porte un homme échappé d'une rafle, affamé et épuisé : ils l'hébergentpendant deux de ces années terribles.

Il y a ce boulanger qui reconnaît un adolescent arrêté et avertit la directionde son école : prévenu, un officier de gendarmerie, membre de la Résistance, libère le jeune homme.

Grâce à cettechaîne humaine de solidarité et de courage, une vie est sauvée.

Il y a ce professeur de latin qui, jusqu'au bout,tente de protéger l'élève qu'il a présenté au concours général.

Il y a cette concierge qui entend le crissement desfreins des camions allemands, et fait le tour très rapidement des occupants juifs de son immeuble pour leur diresurtout de rester silencieux derrière leurs portes closes, et les sauve ainsi de la déportation.

Il y a le pasteurTrocmé, qui entraîne avec lui, dans l'accueil de centaines de Juifs en fuite, tout un village, tout un plateau deHaute-Loire : Le Chambon-sur-Lignon, dont le nom résonne aujourd'hui, et pour toujours, dans nos coeurs.

Il y a. »

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