Devoir de Philosophie

Le Langage

Publié le 01/05/2021

Extrait du document

langage
?C- Quand les mots sont Tout : les puissances du langage. -1 Le mot crée la chose en plus de la désigner. Quand on nomme une chose ( référent ou signifié), on utilise le mot qu'on a appris dans notre langue, et si on a besoin, on se sert du mot qui correspond dans une autre. Et on sait que les signes désignent arbitrairement ce dont ils sont le signe. On pourrait alors penser que les mots ne sont que des étiquettes interchangeables, et qu'il n'y a pas d'impact sur le rapport au réel, sur la perception ou l'interprétation des choses à partir de la langue qu'on parle. Or c'est une totale illusion. Certes les noms ne sont pas les choses mais les choses dépendent de leurs noms. Le monde n'est pas le même selon qu'on parle telle ou telle langue. «  Nous pensons un univers que notre langue a d'abord modelé ». Emile Benvéniste. En clair, quand je m'exprime dans une langue, je ne fais pas qu'utiliser des étiquettes différentes de celles utilisées par une autre langue pour désigner le monde, je ne suis pas dans le même rapport au monde. Et cela n'a rien à voir avec les différences d'opinions subjectives et individuelles, non. Cela a à voir avec la structure symbolique et logique de la langue. Par exemple, les études en linguistique montrent les différentes façons de nommer les couleurs de l'arc-en-ciel, phéomène objectif et universel du monde physique. On pourrait croire qu'il y aura toujours le même nombre de mots, désignant chacun une couleur, mais qu'ils seront différents en tant que signifiants. En fait, non, il y a des langues où on dira ces couleurs avec 7 mots, d'autres avec 6, d'autres avec 4, d'autres avec 3 et même une langue africaine le dit avec 2 mots ( voir texte dans le manuel ). N'est-ce pas étonnant ? Cela signifie en tout cas que même si les yeux voient le même nombre de couleurs, le langage , lui, va structurer le réel et son sens en le nommant. Ce qui entraîne bien le fait que la convention dans les mots existera aussi dans les choses. Mais c'est une convention structurelle, qui modèlise le monde. Autres exemples, la langue arabe a plusieurs dizaines de mots pour désigner et décrire le chameau, l'esquimau 60 mots pour parler de la neige, le chinois ne différencie pas vraiment passé, présent et futur dans sa conjugaison, certaines langues amérindiennes n'ont pas de pronom personnel, etc...bref, selon la langue qu'on parle, le réel va être pensé et même créé de manière très déterminante. Une langue où le mot Je n'existe pas permet-elle de penser l'action personnelle ? Ou même la responsabilité ? Ou les droits de l'homme ? L'argument le plus fréquent pour s'en rendre compte, ce sont les problèmes de traduction. Toutes les langues sont certes traduisibles, mais beaucoup de traductions ne peuvent se faire de mot à mot, ni d'expression à expression ; Il y a des aspects intraduisibles, propres à chaque langue car c'est un rapport unique au réel qui s'y exprime. Le deuxième argument est ,dans une même langue cette fois, les différents niveaux de langage et les différences de jargon. Le livre de Raymond Queneau Exercices de style illustre génialement le pouvoir des mots pour décrire a priori la même situation mais avec des langages différents. Du coup, ce n'est plus la même situation !!http://www.desmotsetdesidees.fr/medias/files/exercices-de-style.pdf Le langage est donc plus qu'un outil. Un outil serait neutre. Ici on voit que les mots déterminent l'être des choses. 2- Pas de pensée sans les mots, thèse de Hegel et Merleau-Ponty. Dans votre manuel vous trouverez des textes et un dossier sur la question de l'expression des pensées par les mots car c'est LA question centrale ! Quand on parle, quand on écrit, l'oral n'étant d'ailleurs pas le même rapport à la pensée que l'écrit on y reviendra, est-ce le moment pour nous de savoir enfin ce qu'il y a en nous ? On pourrait dire avec logique que parler présuppose de penser, que penser se fait donc au préalble, sans le support des mots. En effet, quand je dis quelque chose, c'est que j'ai d'abord quelque chose à dire AVANT de le dire ! Quand je vous donne la parole en classe, c'est ce que cela suppose en effet, votre pensée est là dans votre tête, et elle va ensuite s'exprimer. Donc, à première vue, on admet que penser se fait sans les mots, et que les mots ne servent qu'à faire passer dehors ce qui est dedans pour le partager avec les autres . C'est d'ailleurs en français ( et en anglais express, italien aussi esprimere) le sens du mot exprimer : EX= extérieur, hors de . Cependant beaucoup de penseurs montrent que les mots font justement plus que extérioriser ce qui serait déjà constitué en pensée. «  Nous n...
langage

« Quand on parle, quand on écrit, l'oral n'étant d'ailleurs pas le même rapport à la pensée que l'écrit on y reviendra, est-ce le moment pour nous de savoir enfin ce qu'il y a en nous ? On pourrait dire avec logique que parler présuppose de penser, que penser se fait donc au préalble, sans le support des mots.

En effet, quand je dis quelque chose, c'est que j'ai d'abord quelque chose à dire AVANT de le dire ! Quand je vous donne la parole en classe, c'est ce que cela suppose en effet, votre pensée est là dans votre tête, et elle va ensuite s'exprimer.

Donc, à première vue, on admet que penser se fait sans les mots, et que les mots ne servent qu'à faire passer dehors ce qui est dedans pour le partager avec les autres .

C'est d'ailleurs en français ( et en anglais express , italien aussi esprimere ) le sens du mot exprimer : EX= extérieur, hors de . Cependant beaucoup de penseurs montrent que les mots font justement plus que extérioriser ce qui serait déjà constitué en pensée. « Nous n'avons conscience de nos pensées, nous n'aons des pensées determinées et réelles que lorsqe nus donnons la forme objective, que nous les différencions de notre intériorité » Hegel « Il est absurde de considérer comme un désantage et comme un défaut de la pensée cette nécessité qui lie celle-ci au mot » Hegel « le langage n'est pas comme on le croit ordinairement le vêtement dela pensée, il en est le corps véritable » Merleau-Ponty « tout ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément » Boileau. « la langue est encore comparable à une feuille de papier : la pensée est le recto et le son le verso ; on ne peut découper l'un sans découper l'autre » Ferdinand de Saussure Dans ces citations on a la même idée sur les rapports entre mots et pensée : ils ne font qu'un. Ce qui est considéré habituellement comme une dualité, voire une opposition est présenté comme une union profonde. C'est une théorie qui comporte deux grands aspects pertinents : tout d'abord, cela donne du sens à l'expérience que nous faisons quand nous devons trouver les mots pour écrire ou parler, car en effet, nous sommes face à la difficulté de clarifier nos pensées en les mettant devant nous, sous la forme de mots et de phrases.

Prétendre que dans notre esprit tout est clair mais que c'est dur de le mettre en forme, c'est donc une illusion ! Hegel surtout remet en cause la notion d'inexprimable, de pensée pure, il oblige à accepter que la pensée n'existe vraiment que lorsque je la vois devant moi, hors de moi.

Si j'ai du mal à exprimer mes pensées, ce n'est pas à cause des limites du langage, c'est parce que je n'ai pas travaillé les mots, ni assez réfléchi. Deuxième point justement : pour réfléchir vraiment, j'ai besoin de connaître beaucoup de mots, j'ai besoin de me confronter aux mots, et j'ai besoin de faire cet effort d'expression.

La pensée est un travail, ce n'est pas une intuition pure, un éclair qui me traverse l'esprit.

Plus on met en mots, plus on améliore sa pensée.

C'est un lien dialectique, donc il peut y avoir conflit, résistance entre idées et mots, mais il y a lien nécessaire. Pour Hegel d'ailleurs, rien ne peut échapper au langage : l'homme peut tout dire, tout exprimer, il peut saisir et dire le sens de tout.

IL n'y a rien d'indicible, rien au-delà de notre esprit qui « en se remplissant de mots se remplit aussi de la nature des choses ».

Extrait de Philosophie de l'Esprit.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles