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Le lien social est-il naturel ou conventionnel ?

Publié le 01/11/2005

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Les données culturelles détermineront pour une bonne part les diverses réponses apportées à ces questions politiques.C'est sur le plan de l'administration du droit et de la justice que les rapports entre l'État et la société se révèlent complexes et problématiques. Cela tient sans doute à ce que ces domaines sont plus que d'autres un lieu de rencontre entre le privé et le public, le moral et le politique, la liberté et l'autorité, le particulier et le général.On considère que la loi et la justice sont des attributions essentielles de l'État, mais elles concernent des faits qui relèvent de la pratique privée, ou des conflits entre individus. II est nécessaire que l'État légifère et fasse appliquer la loi, mais en même temps, la société et l'individu doivent aussi pouvoir conserver une certaine autonomie. Nombreuses sont les possibilités de décalage entre l'État et la société. Qui doit détenir la primauté ? Qui doit trancher ?Les règles sociales, nécessaires pour la vie en commun, le bon fonctionnement de la société, visent-elles seulement le bien particulier de chaque individu, un intérêt déterminé ? Vont-elles au-delà d'accords locaux, de conventions plus ou moins arbitraires, et peut-on sans illusion ou mystification leur donner une portée universelle ?

« Or les hommes ont en commun d'être doués de raison, de partager une raison qui est théoriquement la même pourtous.

Faut-il en conclure que c'est en elle que l'uniformité trouve son fondement ? Que ses règles sont des principesraisonnables ? Ou alors les règles et coutumes sociales ne sont-elles que des conventions arbitraires, qui n'ont pourelles que l'argument de l'ancienneté, du poids des habitudes ? Comment une société peut-elle dès lors tolérer lacritique et évoluer ? D'un côté, la société semble subie : les règles et coutumes sont léguées par la tradition, les sociétés antérieures,que nous n'avons pas choisies.

D'un autre côté, elle résulte de l'action humaine, elle est instituée : les lois quiorganisent les affaires humaines proviennent de la décision des hommes, ce qui implique qu'ils agissent librementdans la société.

Bien entendu, ce second caractère sera d'autant plus effectif que le citoyen possède la possibilitéde participer au processus de décision et qu'il accède réellement à la sphère du droit.

D'autant plus que ces lois luiseront par la suite imposées par l'État.Diverses tendances conflictuelles émergent au sein de ce débat : par exemple entre les idées de liberté et d'égalité.Chacun aspire à être libre et en même temps protégé par l'État.

D'autres idées mettent au contraire l'accent surl'intérêt commun : par exemple la fraternité.

Ces enjeux d'idéaux annoncent le passage du social au politique. Le problème de la violence ne trouve pas par l'instauration d'un État une solution définitive, car l'État lui-même usefréquemment de la force, substituant une violence légale à la violence naturelle ou individuelle.

Et il n'est pastoujours facile, en l'espèce, de distinguer le pouvoir et ses abus.On peut s'interroger sur la possibilité d'une société sans État.

Mais il paraît difficile d'en trouver les moyens.

Quant àla fin elle-même, elle reste problématique : cela signifierait-il un retour à la sauvagerie et au désordre, ou bienl'homme est-il réellement capable d'inventer d'autres formes d'organisation sociale ? En quoi consiste l'oppositionentre réalisme et idéalisme ? Les données culturelles détermineront pour une bonne part les diverses réponsesapportées à ces questions politiques. C'est sur le plan de l'administration du droit et de la justice que les rapports entre l'État et la société se révèlentcomplexes et problématiques.

Cela tient sans doute à ce que ces domaines sont plus que d'autres un lieu derencontre entre le privé et le public, le moral et le politique, la liberté et l'autorité, le particulier et le général.On considère que la loi et la justice sont des attributions essentielles de l'État, mais elles concernent des faits quirelèvent de la pratique privée, ou des conflits entre individus.

II est nécessaire que l'État légifère et fasse appliquerla loi, mais en même temps, la société et l'individu doivent aussi pouvoir conserver une certaine autonomie.Nombreuses sont les possibilités de décalage entre l'État et la société.

Qui doit détenir la primauté ? Qui doittrancher ? Les règles sociales, nécessaires pour la vie en commun, le bon fonctionnement de la société, visent-elles seulementle bien particulier de chaque individu, un intérêt déterminé ? Vont-elles au-delà d'accords locaux, de conventionsplus ou moins arbitraires, et peut-on sans illusion ou mystification leur donner une portée universelle ? Cherche-t-onl'utile ou le bien ? Au nom de quoi pourrait-on critiquer ou vouloir bouleverser une société ou une autre ?L'idée des droits de l'homme, centrée sur le respect des autres et la tolérance, prétend par exemple incarner desvaleurs universelles, aussi bien sur le plan social et politique que sur le plan moral.

On peut se demander toutefois siun tel projet ne reste pas trop minimal, peu exigeant, ou inadéquat, pour répondre à tous les défis et problèmeseffectifs que pose la vie en société.

A moins que cette dernière, nécessairement, ne soit jamais que le plusréducteur des compromis.. »

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