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Le mal est-il une convention ?

Publié le 01/11/2005

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Leibniz le trouve dans notre imperfection, alors que la perfection ferait de nous des dieux. Pour Pascal, l'homme porte le poids du péché originel.   - Or, Spinoza écrit à propos de la tristesse : « dans la mesure où nous connaissons les causes de la tristesse, elle cesse d'être une passion, c'est-à-dire qu'elle cesse d'être une tristesse. » Le mal est un non-être, il n'existe pas. À la différence de saint Augustin et de Leibniz, Spinoza ne va pas hypostasier le mal, c'est-à-dire considérer qu'il existe comme une entité à part entière. Au contraire, il le nie. Le mal est une passion qui n'a pas sa place dans le monde.       2 - Quel est le fondement du mal ?   - Selon Kant, le mal moral dérive de notre propre volonté. Il est le fruit d'un choix libre.

Une convention est un terme ambivalent : c’est un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes. On parle de convention verbale, écrite. Dans le langage général, c’est ce qui est convenu entre les hommes. Mais la locution « de convention « signifie qui est admis, mais qui n'est pas réel. On parle en ce sens d’un langage de convention. C’est donc un accord tacite entre les membres de la communauté grâce auquel existe la langue. Une convention est aussi ce qui est formellement explicité que ce qui est sous-entendu ou convenu entre une minorité de personnes.

 

De plus, au sein de la notion de mal, il faut distinguer le mal physique du mal moral. Le mal physique désigne les souffrances et les douleurs de toutes sortes subies par les hommes. Il est donc une douleur qui frappe autrui par notre faute ou celle qui nous frappe par la faute d’autrui ou par notre propre faute. Et avec le mal physique, l'homme est surtout présenté comme une victime. Quant au mal moral, il relève du non-respect des principes qui régissent les bonnes ou les mauvaises actions. C'est donc, comme l'écrit Ricœur, « la violation d'un code éthique reconnu par la communauté «. Le mal moral est un mal que l'on commet en tant qu'être moralement imputable, car seuls les actes d'êtres dotés de liberté peuvent avoir une qualification morale.

 

C’est donc cette seconde acception du terme mal qui nous intéresse. Car se demander si le mal n’est qu’une convention, cela pose la question de la nature propre du mal. Qu’est-ce que le mal ? Si le mal n’est pas une convention (=décidée par les hommes, les sociétés), alors c’est une essence, Idée, un universel, un absolu qui échappe à la volonté des hommes et qui est donc du ressort de Dieu. Si le mal est une convention, il faut bien que celle-là ait été légiférée, adoptée par chacun (convention explicite). Ou alors qu’elle ait été imposée de force par les plus forts sur les plus faibles (convention tacite).

« l'âme.

Le cocher figure la raison, qui a pour tâche de diriger.

Le « cheval blanc » représente le siège de l'honneur, de la colère.

Le « cheval noir » symbolise l'âme concupiscible, siège des désirs, et plus précisément des désirs liés au corps.

Or ces désirs ont pour caractéristiques d'être multiples, tyranniques, de ne rien respecter ( Platon anticipe dans certaines descriptions sur tous les cas cliniques décrits par Freud ). Or, la justice consiste d'abord dans le respect de la hiérarchie naturelle des trois instances, qui doivent s'ordonnersous la conduite de la raison.

Se dominer, être maître de soi, tenir en bride le « cheval noir », c'est faire régner l'ordre.

L'injustice consiste au contraire dans la subversion de cet ordre, dans la prédominance que l'on accorde àl'âme concupiscible.

C'est une maladie, une perversion, qui remet en cause la totalité de l'individu.

Dans cettetyrannie du supérieur par l'inférieur, l'homme devient esclave des désirs sans frein ; c'est pourquoi il estnécessairement malheureux.

Il devient incapable de jugement, d'honneur, et, au lieu d'être maître de soi, il estsoumis à ce qu'il y a de plus bestial en lui.Céder aux passions, au désir, rêver d'être tyran est donc en fait rêver d'être impuissant, confondre ce qui estagréable avec ce qui est bon.

Nul ne peut être véritablement maître des autres sans être d'abord maître de soi.

Leprojet d'hommes comme Calliclès est contradictoire : on ne peut à la fois être soumis à ses propres désirs et libre, être maître et serviteur.Le « Grogias » filait la métaphore des deux tonneaux.

L'homme maître de lui-même, ordonné, est celui qui sait combler ses désirs sans leur céder, accorder au corps ce qu'il faut.

L'homme tyrannique poursuit sans trêve desplaisirs nouveaux, comme on verse du liquide dans un tonneau ; mais ce que ne sait pas cet être de la démesure,ce qu'il ne veut pas voir, c'est que sa conduite déréglée en fait un « tonneau percé ».

Il peut sans fin accumuler lesplaisirs : il ne sera jamais comblé, et s'épuisera en pure perte.Le dérèglement est donc d'abord une faute de jugement : c'est une incompréhension de ce qu'est le bien véritable,une confusion entre bon & agréable.

Ainsi, il est clair que « Nul n'est méchant volontairement ».

Eclairer les intelligences, c'est ipso facto redresser les conduites.

Mais puisque l'injustice est une maladie de l'âme, une perversion de l'ordre, alors la punition est leremède approprié.

Le châtiment est conçu par Platon comme analogue du médicament.

On accepte la souffrance physique pour se soigner, pour réparer un mal, parce qu'on sait que le traitement enduré est finalement bénéfique.

Ildoit en aller de même pour l'âme : la souffrance endurée, là encore, doit être comprise comme nécessaire au rétablissement d'un équilibre que l'injustice avait compromis.

C'est pourquoi, aussi paradoxale que paraisse la thèse,« il est pire de ne pas être puni que de l'être ».

L'homme injuste impuni est semblable au malade abandonné à son sort.Platon inaugure la grande tradition de l'ascétisme.

En un sens, toute notre morale est restée imprégnée des thèses platoniciennes, et il n'y a guère que Nietzsche pour avoir reconnu en Calliclès un modèle. De plus, le mal se caractérise par la multiplicité alors que le Bien relève d'une unité.

Il n'y a pas de continuité dans lemal qui ne mène qu'à la cruauté et à l'illusion.

Le mal ne peut donc être choisi pour lui-même.

- Le mal est inhérent à l'homme, à sa nature humaine.

Pour saint Augustin, le mal est dans notre « courbure ».Leibniz le trouve dans notre imperfection, alors que la perfection ferait de nous des dieux.

Pour Pascal, l'hommeporte le poids du péché originel.

- Or, Spinoza écrit à propos de la tristesse : « dans la mesure où nous connaissons les causes de la tristesse, ellecesse d'être une passion, c'est-à-dire qu'elle cesse d'être une tristesse.

» Le mal est un non-être, il n'existe pas.

Àla différence de saint Augustin et de Leibniz, Spinoza ne va pas hypostasier le mal, c'est-à-dire considérer qu'ilexiste comme une entité à part entière.

Au contraire, il le nie.

Le mal est une passion qui n'a pas sa place dans lemonde.

2 – Quel est le fondement du mal ? - Selon Kant, le mal moral dérive de notre propre volonté.

Il est le fruit d'un choix libre.

Le mal moral prend sa sourcedans notre propre volonté qui choisit d'agir dans telle ou telle direction.

Le mal est acquis par l'exercice de notreliberté.

Le mal moral ne dépend pas d'une instance divine mais de la législation de la raison.

Le mal a ses racinesdans la volonté.

Il n'est donc pas inné, mais acquis.

Dès lors, la perspective ouverte implicitement par Kant esthistorique.

Le mal trouve son fondement dans l'histoire.

- Selon Rousseau, la morale est un ajout historique.

Dans l'état de nature (monde dans lequel vit l'homme avantd'entrer dans la société et dans l'histoire, autrement dit c'est une société an-historique), l'homme n'est ni bon niméchant, il est a-moral.

Il le devient sous l'influence de la société et de l'histoire dont il est issu.

Comme le titre deson ouvrage l'indique, Rousseau remonte jusqu'au fondement de l'inégalité.

L'origine de ce fondement est entérinéepar les plus forts afin de défendre la propriété privée.

Ainsi, l'histoire de l'humanité repose sur l'instauration del'inégalité.

L'homme est bon par nature, c'est la société qui le corrompt (Rousseau) Cette idée maîtresse recouvre bien des ambiguïtés.

On peut l'interpréter comme une condamnation radicale de toutesociété qui dépravant l'homme le rendrait malheureux.

Et ce sera la postérité romantique de Rousseau qui exaltera. »

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