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« Le mal sert le bien »

Publié le 07/03/2011

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L'histoire est témoin d'un fait : l'adage « le mal sert le bien « a été utile à plus d'un. Cependant, il est bon d'analyser la pertinence de ces dires et d'en définir tous les termes. George Edward Moore pense qu'il est impossible de cerner avec exactitude le bien. Il s'agit en effet d'un terme générique pour une pluralité de contenus : la notion de bien est variable suivant les personnes et suivant les sociétés, tout en étant évolutive au fil du temps. Le bien, valeur morale, résulte d'une appréciation portée sur l'activité humaine. Elle est relative à ce qui est propre à favoriser, à avantager ou à nous être utile dans notre vie. L'idée de bien est liée à celle de satisfaction apportée par une action, une pensée ou par un objet. Le bien sera donc recherché pour lui-même ou pour d'autres biens.

« a choisi la meilleure des options.

Celle-ci bien qu'étant imparfaite, peut être estimée commela moins mauvaise, de sorte que le mal est le moindre des biens.

Cette thèse n'est pas isolée,elle est aussi renforcée par Proclus, qui partage des arguments analogues.

Fermons cetteparenthèse et attardons-nous donc sur cette primauté du bien.

Cet atout est encouragé parnotre société.

Néanmoins, il l'est rarement récompensé directement, c'est plutôt de manièredétournée que les bonnes personnes peuvent jouir du bien.

Ce dernier est inscrit dans lesmoeurs comme ordinaire, naturel, contrairement au mal, qui déstabilise la société, et qui estsévèrement réprimandé, à l'aide d'amende, d'emprisonnement, de mise à mort ou de touteautre sanction.

Dans les deux cas, c'est le bien qui est encouragé : en répandant un bien,même « de mauvaise qualité », on tend vers le bien idéal.

Les prix Nobel incitent à cettevertu.

Même en apportant peu, on se rapproche toujours plus près de cette perfection.

C'estun principe de mise en exemple qu'il faut suivre.

Ainsi, même si l'on propage une formedégradée du bien, on n'atteindra jamais le bien parfait.

Le mal est donc bien inférieur.Enfin, servir peut désigner une contribution.

Le mal deviendrait le bras-droit, l'outil aumoyen duquel le bien doit s'imposer, c'est une façon d'y parvenir.

Paradoxalement, certainsprétendent qu'à l'image de la force et de la justice, le mal impose le bien.

Pourtant, il n'estpas rare de voir ces deux extrêmes se présenter séparément.

Sinon quel intérêt y aurait-il àvouloir se détendre, si pour se divertir, il faut subir toute une série des douleursinsurmontables? L'homme, qui gagne à la Loterie nationale, n'a pas forcément dû voir safamille entière se décimer.

Il n'y a pas obligatoirement eu de passages malheureuxauparavant.

Et inversement, la personne sur qui a dû surmonter la douleur toute sa vie, ne vapas absolument profiter d'un moment joyeux avant son décès.

Ce mode de pensée dépassén'a été conçu que dans l'intérêt de ses propres auteurs.

En effet, cette philosophie peutconduire à divers extrêmes similaires.

Une utilisation plutôt chrétienne : « Les premiers sontles derniers et les derniers seront les premiers ».

Sur quels critères se basaient-ils pouraffirmer ceci ? Ces termes, que les catholiques sortaient à chaque occasion, ne permettaientque de calmer les révoltes.

Ceci résolvait les soucis d'égalité du petit peuple et de la mêmemanière, forçait le commun des mortels à ne pas se plaindre et à accepter leur sort.

D'autrepart, le danger est de rejoindre un extrême « machiavélique », le fanatisme.

Car, si l'on admetque le mal est un moyen d'atteindre le bien, au plus on répandrait la douleur autour de nous,au plus nous ferions de bien aux autres.

Dans les deux cas, le but est évident : c'est unprocessus de déculpabilisation qui leur permet d'expliquer d'intolérables faits.

L'accès au bienpar le mal n'est pas fondé sur du concret, c'est un mobile inventé pour justifier des inégalités.En conclusion, le mal est utile au bien pour de multiples raisons, il lui donne un sens, lecomplète, le définit, le met en valeur, permet de s'y associer pour former l'équilibrenécessaire au bon fonctionnement de notre société.

D'autre part, le mal peut être considérécomme un bien en manque de « tonus », et on rejoindrait donc l'hypothèse imagée par ledicton « aide-toi, et le ciel t'aidera » : en accumulant des biens dégradés, on tend toujoursvers l'idéal, le bien ultime.

Cette idée appuie également le fait que le mal est inférieur à cebien.

Aussi, il est dangereux de définir servir par « contribuer à, conduire à », car celamènerait à penser qu'au plus la souffrance se répand, au plus le bien régnera.

Cette thèseerronée et contradictoire semble servir comme système purgatif.

Cette une excuse façonnéepour nier d'évidents résultats. \Sujet désiré en échange : \"Dans Entretiens sur le cinématographe, Jean Cocteau déclare: Je ne crois pas à ce terme à la mode: l\'évasion.

Je crois qu\'aulieu de s\'évader par une oeuvre, on est envahi par elle.

Ce qui est beau, c\'est d\'être envahi, habité, inquiété, obsédé, dérangépar une oeuvre.

Vous commenterez et discuterez cette opinion en empruntant des exemples précis aux textes au programme et àvos lectures personnelles ?\". »

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