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Le mariage est-il d'un autre temps ?

Publié le 08/02/2016

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mariage

Sans doute existe-t-il des mariages heureux. Sans doute ne faut-il jamais oublier de conférer une dimension éthique à nos sentiments. Aimer une personne, puis la répudier, alors qu'elle nous aime encore, tout simplement parce qu'il nous plaît d'en désirer une autre, c'est purement et simplement la nier. Il n'est pas possible de laisser à l’inconstance de nos sentiments le pouvoir de gouverner nos actes. D’un autre côté, comment peut-on raisonnablement promettre un amour

éternel alors qu'il ne dépend pas de notre volonté d'aimer ou de ne plus aimer? En fait, le problème n'est pas d'abolir ou de ne pas abolir le mariage, mais de soumettre nos passions, nos sentiments, nos désirs au jugement de notre conscience morale. Le mariage n'a jamais empêché hommes et femmes de se manquer de respect, voire de se haïr. Peut-être, il est vrai, parce qu'il exerce une contrainte un peu trop lourde sur nos désirs...

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« Il ne faut pas abolir le mariage L'homme n'est pas un animal que gouvernent ses seuls instincts.

Le mariage implique que l'objet du désir soit reconnu et respecté en tant que personne.

Épouser un être est un acte de haute moralité.

Le mariage fait la grandeur de l'homme 1 'homme qui se laisse L dominer par ses désirs n'est qu'un être dépravé.

La sexualité ne devient réellement hu- «Il ne suffit pas de dire que l'abandon et l'acceptation d'un sexe pour la jouissance de l'autre sont admissibles sous la condition du mariage, mais il faut ajou­ ter qu'ils ne sont possibles que sous cette condition.• Emmanuel Kant, Métaphysique des mœurs maine que lorsqu'elle s'associe à des quali ­ tés morales telles que la fidélité, le dévoue­ ment, le don de soi.

Hors mariage , la quête du plaisir pour lui-même rabaisse l 'homme.

La seule jouissance sexuelle est en soi immorale K ant, dans la Méta­ physique des mœurs , écrit: «L'usage qu'un sexe fait des organes sexuels de l'autre est une jouis­ sance pour laquelle cha­ cune des parties se donne à l'autre .

Dans cet acte, un être humain fait de lui-même une chose, ce qui entre en contradiction avec le droit de l'humanité dans sa propre per­ sonne.>> Le mariage moralise 1 'amour T oujours selon Kant, la moralité est réta­ blie si une personne, «acquise par l'autre comme chose», en retour, fait «l'acquisition réci­ proque de cette dernière; car ainsi elle se recon­ quiert elle-même et réta­ blit sa dimension de per­ sonne» (id.).

Seul l'acte de se marier peut garan­ tir cette réciprocité.

Aimer quelqu'un suppose un don de soi réciproque.

Je prouve la moralité de mon amour si j'accepte de m'engager entièrement.

Dans le mariage, autrui n'est pas seulement un objet de jouissance, mais une personne à part entière .. »

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