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LE MATÉRIALISME MARXISTE

Publié le 24/03/2015

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TEXTE
« Chez les jeunes-hégéliens, les représentations, idées, concepts, en un mot les produits de la conscience qu'ils ont eux-mêmes promue à l'autonomie, passent pour les chaînes réelles des hommes au même titre qu'ils sont proclamés comme étant les liens réels de la société humaine par les vieux-hélégiens. Il va de soi que les jeunes-hégéliens doivent lutter uniquement contre ces illusions de la conscience... Exiger ainsi la transformation de la conscience revient à interpréter différemment ce qui existe c'est-à-dire à l'accepter au moyen d'une interprétation différente. Il n'est venu à l'idée d'aucun de ces philosophes de se demander quel était le lien entre la philosophie allemande et la réalité
 
allemande, le lien entre leur critique et leur propre milieu
matériel.
« La conscience ne peut jamais être autre chose que l'être
conscient et l'être des hommes est leur processus de vie réel. Et si dans toute l'idéologie les hommes et leurs rapports nous
apparaissent placés la tête en bas comme dans une chambre noire, ce phénomène découle de leur processus de vie histo-rique, absolument comme le renversement des objets sur la rétine découle de son processus de vie directement physique... « De ce fait la morale, la religion, la métaphysique et tout le reste de l'idéologie, ainsi que les formes de conscience qui leur correspondent perdent aussitôt toute apparence d'autonomie...
« Ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui
détermine la conscience...
« C'est là où cesse la spéculation, c'est dans la vie réelle que
commence donc la science réelle, positive, l'analyse de l'activité pratique, du processus de développement pratique des hommes. Les phrases creuses sur la conscience cessent, un savoir réel doit les remplacer. Avec l'étude de la réalité, la philosophie cesse d'avoir un milieu où elle existe de façon autonome. A sa place on pourra tout au plus, mettre une synthèse des résultats les plus généraux qu'il est possible d'abstraire de l'étude du développement historique des hommes. «
(Karl Marx et Friedrich Engels, L'idéologie allemande, ire partie. L'idéologie en général, trad. Cartelle-Badia, Editions Sociales, 1966.)

Ce point de vue est-il vraiment celui de Marx lui-même ? N'ou­blions pas que L'idéologie allemande a pour coauteurs Marx et Engels et que Engels a toujours incliné à un affadissement positiviste du marxisme. Si on va jusqu'au bout de ce positi­visme, si on assigne seulement à la philosophie l'étude des lois les plus abstraites de la dialectique, fait observer finement M. Louis Althusser (Lénine et la philosophie, éd. Maspero, 1969, p. 47), on revient par un détour à l'idéalisme pur et simple. Dans cette perspective en effet « la philosophie a quand même un objet : mais paradoxalement c'est alors la pensée pure, ce qui ne déplairait pas à l'idéalisme. Que fait par exemple aujourd'hui, de son propre aveu, M. Lévi-Strauss, qui se réclame d'Engels ? Il étudie lui aussi les lois, disons les structures de la pensée «. Dans la perspective proprement marxiste, l'avènement de la science historique (expressément proclamé dans notre texte) ne met pas en congé toute philosophie. La simple affirmation matérialiste, et la « remise sur ses pieds « de la dialectique hégélienne, est elle-même une affirmation spécifiquement philosophique.
Nous retiendrons avant tout de ce texte, la définition du concept d'idéologie. Toute la philosophie allemande dans laquelle Marx s'était éduqué est rejetée, comme idéologie, c'est-à-dire, pour citer encore l'excellent commentaire de M. Althusser, « comme rêve, fabriqué avec ce que j'appellerai les restes diurnes de l'histoire réelle des hommes concrets, restes diurnes revêtus d'une existence purement imaginaire, où l'ordre des choses est renversé. «

« allemande, le lien entre leur critique et leur propre milieu matériel.

«La conscience ne peut jamais être autre chose que l'être conscient et l'être des hommes est leur processus de vie réel.

Et si dans toute l'idéologie les hommes et leurs rapports nous apparaissent placés la tête en bas comme dans une chambre noire, ce phénomène découle de leur processus de vie histo­ rique, absolument comme le renversement des objets sur la rétine découle de son processus de vie directement physique ...

» De ce fait la morale, la religion, la métaphysique et tout le reste de l'idéologie, ainsi que les formes de conscience qui leur correspondent perdent aussitôt toute apparence d'autonomie ...

" Ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience ...

» C'est là où cesse la spéculation, c'est dans la vie réelle que commence donc la science réelle, positive, l'analyse de l'activité pratique, du processus de développement pratique des hommes.

Les phrases creuses sur la conscience cessent, un savoir réel doit les remplacer.

Avec l'étude de la réalité, la philosophie cesse d'avoir un milieu où elle existe de façon autonome.

A sa place on pourra tout au plus, mettre une synthèse des résultats les plus généraux qu'il est possible d'abstraire de l'étude du développement historique des hommes.

" (Karl Marx et Friedrich Engels, L'idéologie allemande, 1 re partie.

L'idéologie en général, trad.

Cartelle-Badia, Editions Sociales, 1966.) COMMENTAIRE a) Présentation du texte 152 L'idéologie allemande (1845), ouvrage écrit par Marx en collabo­ ration avec Engels marque un moment important dans le déve­ loppement de la pensée marxiste.

Dans cet extrait, Marx prend ses distances à l'égard de la gauche hégélienne.

La philosophie allemande, conservatrice ou critique, s'attribue dans tous les cas une autonomie illusoire, ignore qu'elle n'est qu'une idéo­ logie, le sous-produit de la réalité sociale concrète.

Cette dénon­ ciation des illusions de la philosophie débouche sur une pro­ fession de foi matérialiste et sur l'appel à la constitution d'une science réelle de l'histoire.

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