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Le méchant peut-il être heureux ?

Publié le 07/01/2005

Extrait du document

Par exemple, si croyant qu'il faille posséder de nombreux biens matériels pour être heureux, un homme est prêt à perdre des amis, alors il ne se trompe pas par méchanceté mais par erreur de jugement. Ainsi  Platon peut-il affirmer que « nul n'est méchant volontairement «   

b)                  On peut donc être méchant sans le vouloir, c'est-à-dire sans percevoir toutes les conséquences des actions.  Paul Valéry écrit : Ce ne sont pas du tout les méchants qui font le plus de mal en ce monde. Ce sont les maladroits, les négligents et les crédules. Les « méchants « seraient impuissants sans une quantité de « bons « «. Les maladroits sont ceux qui font du mal sans se rendre compte. Les négligents sont ceux qui ne font pas attention aux conséquences d'une action. Les crédules quant à eux sont ceux qui se fient à n'importe qui et donc aussi à des « vrais méchants «. Ainsi, il y a une grande différence entre être véritablement méchant et être méchant par ses actes. Ce qui semble primer c'est l'intention à l'origine de l'action.

Analyse du sujet:

q  Il faut pour comprendre le sujet bien définir les termes qui sont articulés.

q  Tout d’abord, qu’est-ce qu’un méchant ? On dit de quelqu’un qu’il est méchant quand il a commis un acte injuste ou qui cause de la peine. La figure du méchant ne convient pas pour qualifier une personne qui a pu être, à certains moments, blessants ou cruels mais plutôt pour une personne qui a fait le choix du mal.

q  Si le méchant fait le choix du mal, il faut se demander pourquoi fait-il ce choix. Qu’est-ce qui le pousse à commettre des actes dont il sait qu’ils sont injustes ? C’est ce qui nous permet de rejoindre la question du bonheur. Le bonheur, en effet, est ce que les hommes visent. C’est en tout cas un principe classique en philosophie. Or, la voie du mal, pour peu qu’il y ait une voie du mal, peut-elle nous permettre d’y accéder ? Pour cela il faut bien définir ce qu’est le bonheur.

q  Le bonheur est un état durable, être heureux ce n’est pas éprouver un plaisir soudain, une joie éphémère mais éprouver une satisfaction. Or, pour de multiples raisons, il semble que le méchant ne puisse accéder à ce contentement de soi pour peu qu’il est conscience d’être méchant.

 

Problématisation:

           

            Mais alors il faut nous demander qu’est-ce qui peut motiver l’homme à faire le mal. Si le méchant n’est pas heureux, est-il seulement malheureux ? La question du bonheur est-elle parfaitement réductible à la question du bien ? Il faudra dans le devoir interroger cette figure parfois caricaturale du méchant, en se demandant pourquoi on produit de telles figures.

« attelage composé d'un cocher et de deux chevaux.

L'un est blanc, docile, l'autre est noir, à les oreilles poilues et semontre sourd aux injonctions du cocher ; il menace ainsi l'équilibre de l'attelage.

Il y a donnc trois instance dansl'âme.

Le cocher figure la raison, qui a pour tâche de diriger.

Le « cheval blanc » représente le siège de l'honneur, de la colère.

Le « cheval noir » symbolise l'âme concupiscible, siège des désirs, et plus précisément des désirs liés au corps.

Or ces désirs ont pour caractéristiques d'être multiples, tyranniques, de ne rien respecter ( Platon anticipe dans certaines descriptions sur tous les cas cliniques décrits par Freud ). Or, la justice consiste d'abord dans le respect de la hiérarchie naturelle des trois instances, qui doivent s'ordonnersous la conduite de la raison.

Se dominer, être maître de soi, tenir en bride le « cheval noir », c'est faire régner l'ordre.

L'injustice consiste au contraire dans la subversion de cet ordre, dans la prédominance que l'on accorde àl'âme concupiscible.

C'est une maladie, une perversion, qui remet en cause la totalité de l'individu.

Dans cettetyrannie du supérieur par l'inférieur, l'homme devient esclave des désirs sans frein ; c'est pourquoi il estnécessairement malheureux.

Il devient incapable de jugement, d'honneur, et, au lieu d'être maître de soi, il estsoumis à ce qu'il y a de plus bestial en lui.Céder aux passions, au désir, rêver d'être tyran est donc en fait rêver d'être impuissant, confondre ce qui estagréable avec ce qui est bon.

Nul ne peut être véritablement maître des autres sans être d'abord maître de soi.

Leprojet d'hommes comme Calliclès est contradictoire : on ne peut à la fois être soumis à ses propres désirs et libre, être maître et serviteur.Le « Grogias » filait la métaphore des deux tonneaux.

L'homme maître de lui-même, ordonné, est celui qui sait combler ses désirs sans leur céder, accorder au corps ce qu'il faut.

L'homme tyrannique poursuit sans trêve desplaisirs nouveaux, comme on verse du liquide dans un tonneau ; mais ce que ne sait pas cet être de la démesure,ce qu'il ne veut pas voir, c'est que sa conduite déréglée en fait un « tonneau percé ».

Il peut sans fin accumuler lesplaisirs : il ne sera jamais comblé, et s'épuisera en pure perte.Le dérèglement est donc d'abord une faute de jugement : c'est une incompréhension de ce qu'est le bien véritable,une confusion entre bon & agréable.

Ainsi, il est clair que « Nul n'est méchant volontairement ».

Eclairer les intelligences, c'est ipso facto redresser les conduites.

Mais puisque l'injustice est une maladie de l'âme, une perversion de l'ordre, alors la punition est leremède approprié.

Le châtiment est conçu par Platon comme analogue du médicament.

On accepte la souffrance physique pour se soigner, pour réparer un mal, parce qu'on sait que le traitement enduré est finalement bénéfique.

Ildoit en aller de même pour l'âme : la souffrance endurée, là encore, doit être comprise comme nécessaire au rétablissement d'un équilibre que l'injustice avait compromis.

C'est pourquoi, aussi paradoxale que paraisse la thèse,« il est pire de ne pas être puni que de l'être ».

L'homme injuste impuni est semblable au malade abandonné à son sort.Platon inaugure la grande tradition de l'ascétisme.

En un sens, toute notre morale est restée imprégnée des thèses platoniciennes, et il n'y a guère que Nietzsche pour avoir reconnu en Calliclès un modèle. b) On peut donc être méchant sans le vouloir, c'est-à-dire sans percevoir toutes les conséquences des actions.

Paul Valéry écrit : Ce ne sont pas du tout les méchants qui font le plusde mal en ce monde.

Ce sont les maladroits, les négligents et les crédules.

Les « méchants » seraientimpuissants sans une quantité de « bons » ».

Les maladroits sont ceux qui font du mal sans se rendrecompte.

Les négligents sont ceux qui ne font pas attention aux conséquences d'une action.

Lescrédules quant à eux sont ceux qui se fient à n'importe qui et donc aussi à des « vrais méchants ».Ainsi, il y a une grande différence entre être véritablement méchant et être méchant par ses actes.Ce qui semble primer c'est l'intention à l'origine de l'action.

c) Néanmoins, si on concède qu'il y ait une grande majorité de méchants qui ne le sont pas véritablement, parce qu'ils ne veulent pas l'être, que ceux-ci sont dans l'erreur c'est-à-dire qu'ils fontle malheur des autres, croyant travailler pour leur propre bonheur, s'ils sont méchants sans le savoirsont-ils malheureux ? 2.

Le méchant est malheureux.

a) Le méchant, en faisant le malheur des autres, prépare son propre malheur.

C'est la question de la punition du méchant, souvent lié en philosophie avec celle du bonheur du juste.

Pourquoi êtrejuste si le méchant est heureux ? L'homme juste est celui qui est trompé par le méchant, qui par lafaute du méchant ne peut pas être heureux.

Le méchant est celui qui ne respecte pas les règles del'équité, et qui profite de la bonté des autres.

Or, ce que le méchant ne voit pas, c'est que ce faisantil s'expose à la méchanceté d'autres hommes qui se comporteront à son égard de la même façon qu'ils'est comporté lui-même avec ses propres victimes.

C'est pourquoi, dans la philosophie des Lumières,le méchant sera souvent décrit comme un sot, quelqu'un qui ne perçoit pas les conséquenceséloignées de ses actions.

Le méchant s'expose tôt ou tard à payer car il a surestimé son intelligence. b) Mais, à ce portrait du méchant idiot, sans esprit, raillé dans les fables et les contes, l'homme qui veut le mal pour le mal, qui est fondamentalement méchant pose des problèmes en philosophiemorale.

L'existence du méchant remet en question la bonté naturelle de l'homme telle que la penseRousseau.

Le méchant loin de caractériser l'homme sans les lumières de la raison, va devenir pour luiun personnage profondément corrompu par la société.

Le méchant est celui qui ne peut être heureux,qui souffre d'une inquiétude constante, d'une insatisfaction permanente.

Il ne peut, par définition,. »

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