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Le mensonge est-il toujours à condamner ?

Publié le 22/03/2015

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PLAN

Introduction: la diversité des motifs de dissimuler la vérité ne fonde-t-elle pas un droit de mentir ?

I — Le mensonge légitime comme remède

a) Le vrai  mensonge récusé par les dieux

b)Le mensonge dans l'intérêt de la cité

c) Droit de mentir et droit de contrainte

Transition : du pragmatique à l'éthique

II — Le devoir de véracité absolue

a) Le mensonge non universalisable

b)  Le mensonge comme rupture du contrat social

c)   Le mensonge comme négation de la personne

Transition : de l'amour de soi à la sollicitude

III — Mensonge et sagesse pratique

a) De l'universel au particulier

b) Devoir de vérité et droit à la vérité

c) L'exception faite au bénéfice d'autrui

Conclusion : devoir de véracité et particularité des situations vécues

mensonge

« Dissertations 53 la vérité.

Si le mensonge peut en effet nuire à autrui, ne peut-il parfois considérer son intérêt, ou encore vouloir épargner sa souffrance? Le mensonge n'est pas seulement de méchanceté ou de cynisme ; il peut être de politesse, ou de charité.

Dans ces conditions, seule une analyse différentielle des motifs permettra de répondre à la question : y a-t-il un droit de mentir ? I - Le mensonge légitime comme remède a) Dès l'antiquité, le mensonge est dénoncé par la plupart des philosophes, au profit de la sincérité, que Platon définit comme « une disposition naturelle à ne point admettre volontairement le mensonge, mais à le haïr et à chérir la vérité » (République, VI, 485 c-d).

Le mensonge est« également détesté des dieux et des hommes» (République, Il, 382 c).

b) Pourtant, cette condamnation de principe souffre quelques exceptions : ainsi, Platon justifie-t-il le recours, par les gouvernants, à des « fables » destinées à maintenir l'ordre dans la cité.

Ces fables, au sens strict du mot, ne seront pas considérées comme de « vrais » mensonges : « il y a chance que nos gouvernants soient obligés d'user largement de mensonges et de tromperie pour le bien des gouvernés ; et nous avons dit quelque part que de pareilles pratiques étaient utiles sous forme de remèdes » (République, II, 459 c-d).

c) Mais il peut encore exister un droit de mentir, qui, paradoxalement, vise à préserver l'unité des relations entre les hommes ; l'imposture et la fourberie brisent ce lien, et doivent donc être combattus avec les mêmes armes.

Toute victime d'un abus de force ou d'une injustice est ainsi fondée à se défendre par le mensonge.

Schopenhauer, par exemple, estime que je puis « selon les circonstances, opposer à la violence d'autrui la ruse ; je n'aurai pas en cela de tort ; en conséquence, je possède un droit de mentir, dans la même mesure où je possède un droit de contrainte» (Le Monde comme volonté et comme représentation,§ 62, P.U.F., Paris, 1966, p.

428).

II- Le devoir de véracité absolue Mais la justification politique du mensonge reste au seuil de toute analyse morale.

La relation entre gouvernants et gouvernés n'est pas symétrique.

Au contraire d'un tel pragmatisme, l'exigence morale est universelle.

a) Si je puis bien, parfois, être tenté de mentir, il m'apparaît néanmoins aussitôt que, comme l'a bien montré Kant, je ne puis en aucune manière vouloir une loi universelle qui commanderait de mentir.

L'universalisation de la maxime du mensonge comporte une contradiction interne : seule la confiance mutuelle rend possible la promesse et, plus généralement, la relation de langage entre les hommes.. »

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