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Le "moi" n'est-il qu'une fiction grammaticale ?

Publié le 03/01/2005

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Mais il n'y a pas d'impression constante et invariable. La douleur et le plaisir, le chagrin et la joie, les passions et les sensations se succèdent et n'existent jamais toutes en même temps. Ce ne peut donc pas être d'une de ces impressions, ni de toute autre, que provient l'idée du moi et, en conséquence, il n'y a pas une telle idée. « HUME, Traité de la nature humaine, I 4 6.   1.2 Le « moi « est plus qu'une fiction grammaticale.   « Toutes les questions habiles et subtiles à propos de l'identité personnelle ne peuvent jamais être tranchées et doivent être regardées comme des difficultés grammaticales, plutôt que philosophiques. L'identité dépend de la relation des idées et ces relations produisent l'identité, au moyen de la transition aisée qu'elles permettent [...] Toutes les disputes à propos de l'identité des objet reliés sont purement verbales sauf dans la mesure où les relations des parties donnent naissance à quelque fiction ou à un principe d'union imaginaire. « Ibid.

« consiste l'identité personnelle , ou ce qui fait qu'un Etre raisonnable est toujours le même .

» LOCKE, Essai sur l'entendement humain, II 27 §9. 2.2 Il n'y a pas que la conscience qui permette d'accéder au moi, autrui peut également, par ses témoignages, me permettre d'accéder à ce que je suis alors même que ma mémoire fait défaut. « La conscience n'est pas le seul moyen de constituer l'identité personnelle, et le rapport d' autrui ou même d'autres marques y peuvent suppléer.

» LEIBNIZ, Nouveaux Essais sur l'entendement humain, II 27 §9. L'oubli de mes actions passées ne légitime donc pas une perte de responsabilité, autrui est là pour me les rappeler. Transition : Le « moi » est soutenu par le sentiment intérieur qu'est la conscience et par autrui.

Ainsi il ne peut être réduit à une fiction grammaticale.

Cependant l'objection humienne perdure quant au résidud'indétermination de l'identité personnelle.

Faut-il alors admettre que l'entendement humain ne peut accéder à unecompréhension complète de ce qu'est le moi ou doit-on espérer pouvoir accéder à sa détermination pleine etentière ? Troisième partie : L'évidence du moi est une illusion bien qu'il soit nécessaire à l'individu il conserve une part d'indétermination. 3.1 Fécondité pratique et limitation théorique. « Tout comme le concept de la substance et du simple, le concept de la personnalité peut lui aussi continuer à exister (en tant qu'il est simplement transcendantal, c'est-à-dire correspond à l'unité du sujet, lequel au demeurant nous est inconnu , mais parmi les déterminations duquel se trouve inscrite une liaison complète, par l'intermédiaire de l'aperception) ; et en tant que tel ce concept est même nécessaire et suffisant pour l'usage pratique .

Reste que, de ce concept comme procurant l'élargissement de notre connaissance de nous- mêmes par la raison pure, telle qu'elle nous fait miroiter la perspective d'une perdurance ininterrompue du sujet tiréedu simple concept du Moi identique, nous ne pouvons jamais faire état, puisque ce concept tourne toujours sur lui-même et ne nous fait avancer par rapport à aucune des questions qui mobilisent une connaissancesynthétique .

» KANT, Critique de la raison pure, critique du troisième paralogisme. 3.2 Limite liée à la nature de l'objet de la pensée : comment penser le moi et sa possibilité sans le présupposer ? « Toutefois, comme, dès que je veux observer le simple Moi à travers le changement de toutes les représentations, je ne dispose d'aucun autre corrélat de mes comparaisons que moi-même, à nouveau, avec lesconditions générales de ma conscience, je ne peux répondre que de manière tautologique à toutes les questions, puisque je réintroduis subrepticement mon concept et son unité derrière les propriétés qui mereviennent à moi-même comme objet et qu'en ce sens je présuppose ce que l'on désirait savoir .

» Ibid. CONCLUSION Le « moi » est irréductible à une fiction grammaticale.

Il n'est pas un simple fruit du langage et est plus que le produit de l'imagination.

Le « moi » est associé au sentiment intérieur que l'individu a de lui-même, il estégalement constitué par les informations qu'autrui m'offrent sur moi-même.

Malgré ce double éclairage, intérieur (parmoi-même) et extérieur (par autrui), le moi ne peut être l'objet d'une connaissance humaine.

Cependant cet échecde l'entendement ne doit pas aboutir à l'exclusion de la notion de « moi ».

En effet malgré son résidud'indétermination elle possède une fécondité pratique.. »

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