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Le monstre

Publié le 30/09/2011

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Le monstre

 

Les monstres ne naissent jamais par hasard. Ils incarnent les peurs ancestrales et universelles : peur de l'inconnu, de l'obscurité, de l'informe, du chaos, de l'anormalité et de l'anormalité, peurs auxquelles s'ajoutent celle d'être dévoré ou englouti. --> que soudain surgisse une forme inattendue, incongrue, que l'on identifie pas dans un univers conçu comme ordonné et régi par des lois, et aussitôt l'imaginaire s'emballe et les peurs aussi. => le monstre est, comme l'indique l'étymologie (monstrare), celui que l'on monte du doigt. C'est cette «autre chose que moi«, dont je me méfie et qui me fait peur.

« Idée que la monstruosité vient contredire la beauté comme norme.-!- .

Pensée chrétienne au Moyen-Âge : voit dans la beauté des créatures l'empreinte de Dieu.Ainsi chaque homme peut, en contemplant la beauté de la Nature, remonter jusqu'à son Créateur.> dans cette perspective, l'anomalité comme l'anormalité relève alors de la marque du diable, tout comme lesdéviances et les défaillances morales de ceus qui enfantent un «monstre».= aspect visible du péché.=> suite à cette conception de l'univers, la belle figure sera assimilée à une bonne figure, et l'on passer ainsi dubeau, critère esthétique, au bien, valeur morale.

Dans cette optique, laid = mauvais.Comme si la beauté était garante de la morale. -?- Pourquoi une anomalie physique devient-elle une monstruosité aux yeux de la société? Quel regard porte-t-on sur l'être difforme pour passer ainsi d'une catégorie de représentation à une autre? Quidécide du beau et du laid? Le politique, le religieux?L'espèce, le groupe social revendiquent une similitude de corps, de gestes, de savoirs, de comportements,comme critères d'appartenance.--> que faire de ces êtres différents? Il semble que les «monstres» naissent justement de l'impossibilité d'imaginerl'autre – différent de moi – comme mon semblable, l'imaginaire se focalisant sur le danger que représente l' «étrangeétranger».

Cet être qui m'apparaît comme anormal devient alors une menace pour ma survie, ce qui permet ensuited'instaurer socialement, moralement et politiquement la peur collective de l'autre. III.

Expression des peurs -!- Le monstre serait avant tout une catégorie de l'imaginaire, étendue par métaphore à des cas de pathologie.

Ilsuffit de faire varier à l'excès un paramètre physiologique pour obtenir un monstre.cf.

La poétique de l'espace : Bachelard remarque qu'un escargot qui irait à une grande vitesse aurait quelque chose d'inquiétant.

+ cf. Différence et répétition (ch.

I) Deleuze soutient quant à lui que « Pour produire un monstre, c'est une pauvre recette d'entasser des déterminations hétéroclites ou de surdéterminer l'animal.

Il vaut mieux faire monter le fond, et dissoudre la forme ». Autrement dit une part d'ombre, d'indifférenciation , est caractéristique au monstre, on ne peut en faire une description anatomique claire .

=> ex : Le Yéti, le monstre du Loch Ness se confondent avec leur élément naturel, on ne sait pas exactement leurallure, tandis qu'en accumulant par exemple des bras des yeux de trop ou en faisant de simple géants ou lilliputienson perd l'effrayant et le monstrueux au profit du comique (cf Rabelais).

Manière de se rassurer.--> idée que les monstres sont souvent des constructions imaginaires liées à l'exagération et donc éloignée de laréalité. Mais pourquoi un tel trouble, un tel dégout face au monstre ? En nous confrontant aux limites de notre tolérance, lagrande difformité physique nous révèle nos craintes liées au corps mutilé, dégradé, régressé, non viable .

Quellessont ces craintes?Le monstre est aussi une construction sociale.

--> En creusant sous les figures de monstres crées par la littératureet le mythe on s'aperçoit que ces inventions esthétiques sont souvent motivées par une norme sociale.

Par exemplele thème du vampire est peut-être bien lié à une peur sociale de l'homosexualité. Monstres comme exutoire des pulsions.

Naissent aussi peut-être d'un imaginaire singulier qui nous renvoie comme unmiroir l'image de nos pulsions, de nos fantasmes inhumains et innomables.=> nous avons besoin, pour les exorciser, de les représenter dans des objets.

Les masques, les totems, les figurines sacrées sont là pour tenir à distance le Mal et avec lui la maladie, les ritesmagiques agissant pour contenir le monstre.cf.

Tableau : la Grande oreille de Karel Appel.

Tête déformée, à l'unique oreille, énorme et exentrée.

Mais à l'écoutede quoi ce monstre noir et rouge, couleur de sang et de mort, est-il attentif? A la vie, aux paroles humaines, auxbruits effrayants? Bouche ouberte sur des dents semblables aux bâtons noirs que dessinent les enfants, ce monstresemble pourtant sans agressivité.--> côté naïf du dessin, cette représentation du monde renvoie aux contes, à l'univers symbolique des peursimaginaires de l'enfance. L'enfant à travers son dessin s'exprime librement, il ne connaît pas les règles classiques ou modernes del'art, et c'est sans arrière pensée, avec des traits simplificateurs, qu'il rend compte de son expérience. Il arrange souvent , son dessin, il surajoute des traits : renvoie encore à cette idée de la représentation du monde comme entassement de déterminations.Dans de nombreuses cultures, le monstre est affublé de variations anatomiques aberrantes, un oeil au milieu du front(cyclope), un pied à la place d'une oreille, une bouche en forme de trou.... »

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