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Le mythe de Sysiphe

Publié le 28/06/2015

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L'ABSURDE A TRAVERS L'ETRANGER DE CAMUS ET DES ALLUSIONS AU CYCLE DE L'ABSURDE PREALABLE : étymologie du mot "absurde" : < latin absurdus au sens propre "dissonant", "discordant", "qui n'est pas dans le ton" ; au sens figuré alienus "hors de propos" ; le sens français apparaît déjà en latin avec des propos discordants qui ne s'accordent pas avec la logique ; ancien français "fou", "qui ne s'accorde pas avec la raison" ; l'absurde substantivation dès le XVIe s chez Montaigne mais remplacée par absurdité ; reprise de cette substantivation "absurde" au XXe siècle avec Camus en philosophie. -> dans L'Etranger? Le mot apparaît notamment dans le passage de l'épilogue (colère contre l'aumônier). sens courant : I - * contraire à la raison, au bon sens, à la logique/ * qui agit, parle sans bon sens /* ce qui est absurde II - acception philosophique : dont l'existence est gratuite, non justifiée par une fin (selon que l'on choisit l'existentialisme ou bien le point de vue de Camus, ce même constat mène à des fins différentes). LE "CYCLE DE L'ABSURDE" : L'Etranger (1942) ; Le Mythe de Sisyphe (1942) ; Caligula ou le sens de la mort (1943) et Le Malentendu VISAGES DE L'ABSURDE DANS L'ETRANGER : le sentiment de l'absurde : cf. le tableau qui vous a été distribué en classe. LA NOTION D'"ABSURDE" DANS LE MYTHE DE SISYPHE (1942) : Préface : 1) le livre veut parler "d'une sensibilité absurde".

« 1) seul pb philo vraiment sérieux = le suicide 2) suicide = une forme de reconnaissance de l'absurde 3) la question que pose Camus = voir l'absurde doit-il conduire au suicide? Le suicide est-il une solution pour l'homme face à l'absurde? 4) Suicide et espoir = deux esquives face à l'absurde selon Camus Définitions de l'Absurde selon Camus : A) Première définition, empruntée à une sensation que tout être a pu ressentir dans sa vie : 1) tout homme a éprouvé l'absurde dans son quotidien et voici une des manières dont Camus le caractérise : Il arrive que les décors s'écroulent.

Lever, tramway, quatre heures de bureau ou d'usine, repas, tramway, quatre heures de travail, repas, sommeil et lundi mardi mercredi jeudi vendredi et samedi sur le même rythme, cette route se suit aisément la plupart du temps.

Un jour seulement, le « pourquoi » s'élève et tout commence dans cette lassitude teintée d'étonnement.

« Commence », ceci est important.

La lassitude est à la fin des actes d'une vie machinale, mais elle inaugure en même temps le mouvement de la conscience.

Elle l'éveille et elle provoque la suite.

La suite, c'est le retour inconscient dans la chaîne, ou c'est l'éveil définitif.

Au bout de l'éveil vient, avec le temps, la conséquence : suicide ou rétablissement.

En soi, la lassitude a quelque chose d'écœurant.

Ici je dois conclure qu'elle est bonne.

Car tout commence par la conscience et rien ne vaut que par elle.

Ces remarques n'ont rien d'original.

Mais elles sont évidentes : cela suffit pour un temps, à l'occasion d'une reconnaissance sommaire dans les origines de l'absurde.

Le simple « souci » est à l'origine de tout. De même et pour tous les jours d'une vie sans éclat, le temps nous porte.

Mais un moment vient toujours où il faut le porter.

Nous vivons sur l'avenir : « demain », « plus tard », « quand tu auras une situation », « avec l'âge tu comprendras ».

Ces inconséquences sont admirables, car enfin il s'agit de mourir.

Un jour vient pourtant et l'homme constate ou dit qu'il a trente ans.

Il affirme ainsi sa jeunesse.

Mais du même coup, il se situe par rapport au temps.

Il y prend sa place.

Il reconnaît qu'il est à un certain moment d'une courbe qu'il confesse devoir parcourir.

Il appartient au temps et, à cette horreur qui le saisit, il y reconnaît son pire ennemi.

Demain, il souhaitait demain, quand tout lui-même aurait dû s'y refuser.

Cette révolte de la chair, c'est l'absurde. Un degré plus bas et voici l'étrangeté : s'apercevoir que le monde est « épais », entrevoir à quel point une pierre est étrangère, nous est irréductible, avec quelle intensité la nature, un paysage peut nous nier.

Au fond de toute beauté gît quelque chose d'inhumain et ces collines, la douceur du ciel, ces dessins d'arbres, voici qu'à la minute même, ils perdent le sens illusoire dont nous les revêtions, désormais plus lointains qu'un paradis perdu.

L'hostilité primitive du monde, à travers les millénaires, remonte vers nous.

Pour une seconde, nous ne le comprenons plus puisque pendant des siècles nous n'avons compris en lui que les figures et les dessins que préalablement nous y mettions, puisque désormais les forces nous manquent pour user de cet artifice.

Le monde nous échappe puisqu'il redevient lui-même.

Ces décors masqués par l'habitude redeviennent ce qu'ils sont.

Ils s'éloignent de nous.

De même qu'il est des jours où, sous le visage familier d'une femme, on retrouve comme une étrangère celle qu'on avait aimée il y a des mois ou des années, peut-être allons-nous désirer même ce. »

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