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Le passionné est il ennemi de lui même ?

Publié le 27/02/2005

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PASSION (lat. passio; de pati, supporter, souffrir)

Gén. La passion se définit en s'opposant d'abord à l'action (tel est son sens premier), puis à la raison (sens plus tardif). L'acception courante du terme désignant un attachement dominant (comme dans l'expression « la passion du jeu ») évoque encore l'idée d'une dépendance dont on pâtit davantage qu'on ne la choisit et qui peut être déraisonnable. Phi. En grec pathos, opposé à action. Chez Aristote, une des dix catégories, qui désigne l'accident consistant à subir une action. De même, au xvii' siècle, les passions comprennent tous les phénomènes passifs de l'âme. Ainsi, pour Descartes, les passions de l'âme sont les mouvements qui se produisent en elle quand, « touchée du plaisir ou de la douleur ressentie dans un objet », elle le poursuit ou s'en éloigne. La passion s'oppose plus précisément à la raison dès lors qu'à partir du xviiie siècle on la définit comme une tendance assez puissante pour dominer la vie de l'esprit. Ainsi, pour Kant, les passions relèvent de la faculté de désirer et sont des « tendances qui rendent difficile ou impossible toute détermination de la volonté par des principes ».

« l'homme de voler).

Helvétius proclame ainsi que l' « on devient stupide dès qu'on cesse d'être passionné ». Les passions peuvent donc être profitables à l'homme, et le passionné apparaît alors comme son propre ami, dans lamesure ou c'est lui-même qui s'accomplit dans la passion. - Être passionné pour une chose, c'est avoir un intérêt, un enthousiasme, et se lancer dans la quête de cet objet,mais c'est aussi un don de soi permanent.

Dans une vie sans passion, rien ne nous transporte et ne nous faitdépasser nos limites.

La ferveur, l'enthousiasme du passionné montre un désir de tendre au-delà de ce qui lui estaccordé d'emblée.

Il cherche à s'élever, à se dépasser coûte que coûte, et ce, quelque soit la manière.

On peut eneffet penser que l'objet d'une passion n'est pas le plus important, mais que la passion se réalise plus dans lemouvement qu'elle implique, dans la démarche que dans la fin.

En outre, le caractère d'une passion est de n'êtrejamais assouvie, et l'homme passionné entretient et accroît sa passion à mesure qu'il s'y porte, de sorte qu'il necesse de se réaliser à travers elle.

Par exemple, l'homme passionné de planche à voile ne cessera pas de pratiquersa passion dès lors qu'il aura atteint un certain niveau d'excellence, mais s'exercera au contraire avec toujours plusde ferveur à mesure qu'il améliorera ses performances, et cherchera sans cesse à ce dépasser.

La passion ne visepas une fin achevée, elle est mouvement, processus, tension, dirigés en vue d'un perfectionnement sans limite.

PourTocqueville, la passion est ce qui fait la grandeur des hommes, car la passion est une principe stimulant etgénérateur, et l'homme passionné cherche à s'élever, à se dépasser, en mettant à profit tout le potentiel humain quin'est qu'une puissance destinée à se développer.

Hegel affirme que « rien de grand n'a jamais été ni ne sera jamaisaccompli sans les passions ».

La recherche de la vérité ou de la sagesse, c'est-à-dire, de ce qui grandi l'homme, esten elle-même une passion pour la philosophie. 3ème partie : L'homme passionné est un homme qui désire, et cherche une reconnaissance.

C'est dans ses passions que l'homme se révèle à lui-même et aux autres. La passion ne relève nullement d'un besoin, et c'est justement sa futilité et sa vanité qui semble la condamner.

Eneffet, la passion relève du désir, et c'est pourquoi, comme le désir, la passion est inextinguible.

Néanmoins, le désirchez l'homme est une donnée essentielle, qui distingue l'homme de l'animal et participe à sa construction.

Alors quele besoin maintient l'homme dans un cycle de consommation, le désir l'introduit à la dialectique de la reconnaissance.Pour Hegel, le désir humain, c'est le désir d'être reconnu par l'autre, c'est se ressaisir soi-même dans son rapport àune autre conscience de soi.

Le désir exemplaire chez l'homme, c'est le désir d'être aimé.

L'homme désire être aimé,afin de se sentir exister pour quelqu'un, d'avoir conscience de soi à travers l'amour que lui porte l'autre.

Lorsqu'onaime, on désire l'autre pour qu'il nous reconnaisse, et ce n'est qu'alors qu'on est sûr d'exister, car on a besoin de lamédiation par l'autre.

(« Je suis l'otage d'autrui », affirme Paul Ricœur »). La passion de l'homme est toujours un « désir de désir », un désir d'exister et d'être reconnu.

L'homme en définitiven'est pas tant dépendant de ses passions que d'autrui.

Pour être reconnu, l'homme doit passer par autrui, et c'estdans la dialectique de la reconnaissance que cette médiation peut se faire.

L'homme, en désirant, se livre donc audévoilement et à la reconnaissance, tandis que la maîtrise de ce désir l'empêcherait de s'affirmer, et le cantonneraitau statut d'objet. C'est le désir de reconnaissance qui détache l'homme de l'objectivité dans laquelle il baigne.

Pour ne plus êtreconsidéré comme un objet, il doit chercher à se faire reconnaître par autrui, donc désirer le regard d'autrui, et nons'y soustraire en retenant son désir. L'homme qui brime son désir en cherchant à le maîtriser encoure le risque de disparaître aux yeux d'autrui, de ne plusêtre reconnu, de perdre son identité. En effet, la passion d'un homme est aussi l'expression de sa propre personnalité, c'est ce qui en fait un êtresingulier, intéressant.

Aujourd'hui, avoir une passion est très valorisé dans notre société, et on admire les sportifs,artistes, et autres passionnés qui consacrent leur vie à leur passion.

Un homme qui n'a pas paraît morne, indifférent,dénué de caractéristique propre.

On s'aperçoit alors qu'être passionné, c'est aimer la vie, c'est se jeté à corpsperdu dans la vie, s'intéresser à ce qui nous entoure, ce que le monde nous offre.

La passion est une ouverture aumonde et à autrui.

Donc non seulement l'homme passionné n'est pas ennemi de lui-même, mais en plus, il témoigned'une ouverture et d'un désir de relations.

A l'inverse du sage, qui retiré en ermite, observe le monde sans y prendrepar, le passionné prend le risque de s'exposer, d'être dans le monde et de le vivre pleinement.

Il est donc certestéméraire, mais sont but n'est pas d'affronter un danger. Conclusion : Certes, la passion peut être néfaste pour l'homme, car elle est capable de le dominer et de lui faire perdre sa raison.Esclave de sa passion, le passionné ne peut qu'être malheureux car il aspire à un bien dont les limites sont sanscesse repoussées.

Le passionné peut donc être frustré, il n'en reste pas moins que c'est toujours son bonheur qu'ilrecherche, et ce n'est qu'inconsciemment qu'il se rend ennemi de lui-même.

En fait, les passions sont naturelles,elles font parties de la nature de l'homme.

On ne peut donc affirmer que l'homme passionné est ennemi de lui-même,dans la mesure où il ne fait que suivre sa nature.

Il faut alors voir les passions comme un principe moteur de l'actionhumaine, comme un puissant stimulant qui les portent vers leur réalisation, et les conduit à se dépasser toujoursplus.

Si la passion peut parfois provoquer la douleur, elle est néanmoins dirigée vers un bien, et en tant queprocessus, l'attitude passionnée est un élan vital, un désir de vie qui caractérise la bienveillance de l'homme pourlui-même.

En outre, l'homme passionné est tout le contraire d'un ennemi, si l'on considère que la passion le fait. »

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