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Le passionné est-il excusé ?

Publié le 22/02/2012

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.../... Or celle-ci est une faculté originelle de l'Homme et qui nécessite de se traduire en actes ; de cette façon elle est toujours à même d'entrer en jeu pour affiner, modérer, maîtriser les passions. C'est cette capacité de l'Homme qui est au coeur de nombreuses doctrines philosophiques : épicurisme, stoïcisme… L'Homme a toujours la possibilité de se détacher de ses Passions, de s'en libérer. C'est donc bien qu'il reste acteur, sujet agissant, mais d'autant plus condamnable alors que c'est en tout lucidité, en toute connaissance de cause qu'il accepte cette perte de contrôle. Les passions ne sont alors plus à même de représenter des excuses valables, et tout actes doit s'offrir au jugement moral. Pour autant, se focaliser sur les désirs dans une optique de danger et de violence, c'est perdre de vue leurs aspects positifs. Il ne faut pas oublier que les passions sont aussi d'indispensables sources de libertés, d'émancipation, mais aussi de motivation et de créativité humaines…

« B- Le triomphe des passions sur la Raison De la même manière, l'on considère que c'est aussi, pour lui-même, une source de douleur et malheurpuisque, plus encore que les autres formes de désirs, la passion semble marquée par une insatisfaction permanente.Il y a focalisation sur un objet unique et la seule manière de s'en défaire, de s'en « libérer », reste de la remplacerpar un autre désir.

Comment alors ne pas être pris de compassion devant une telle situation ? L'Homme n'a plusvraiment conscience de lui-même, par là on sous-tend qu'il n'accède plus à la connaissance de ses actes.

« Il aperdu la Raison », pourra-t-on même entendre dire.

Puisque celle-ci n'entre plus en jeu, alors c'est le désordre despassions, l'affectivité qui règle ce que l'on ne peut plus vraiment qualifier d' « actes » - puisque par définition unacte est réfléchi, délibéré, volontaire – mais plutôt de simples comportements, spontanés.

De la même manière selon Hegel l'Homme brutal s'exprime par la violence parce qu'il ne dispose pas depensées encore bien claires, définies, véritables,mais qui sont encore confuses, brouillones, proches de l'affect.Quant à l'empiriste écossais David Hume, il tend à considérer la Raison comme la simple « servante » de la Passion,cette dernière ayant toutefois besoin de la Raison pour s'accroître.

Mais pour autant, la violence des passionssuffit-elle à décharger l'Homme de toute responsabilité de ses actes, y compris du point de vue de la morale ?Renoncer à l'intervention de la Raison, ne serait-ce pas nier la dualité de la nature humaine, entre affect etréflexion ? La Raison ne serait-elle pas au contraire toujours en mesure d'intervenir pour régler, maîtriser lespassions, en effectuant une distinction entre les désirs et en sortant d'eux tout ce qui fait leur quintessence et leurrichesse ? II – La nécessaire part de responsabilité de l'Homme dans ses actes : la dualité passion- raison A- Les doctrines rationalistes : la maîtrise du désir par la Raison En effet, attribuer aux passions la responsabilité des actes humains peut s'avérer être une solution defacilité dans bien des cas… D'ailleurs ne parle-t-on pas d' »excuse » uniquement lorsqu'il s'agit de juger des actesmauvais ou condamnables suivant l'ordre moral ? Or, selon la définition d'Aristote, l'Homme est un « animal doué deRaison ».

La Raison, et avec elle la conscience, est une faculté originelle qui réside en l'Homme, à l'état de simplepuissance d'abord.

L'Homme doit en faire l'expérience, la mettre en actes.

En effet, suivant le principe de finaliténaturelle, la Nature ne fait rien en vain, donc si l'Homme dispose de cette faculté il se doit de la mettre en œuvre.Ainsi le philosophe rationaliste Alain ira même jusqu'à dire qu'il s'agit d'un devoir pour l'Homme que de mettre saconscience en actes.

A cette occasion il accède à sa pleine et entière liberté, à la responsabilité, et à laconnaissance de ses actes.

Ainsi le passionné, comme tous les autres hommes, dispose de cette faculté deraisonner, et s'il ne la et pas en œuvre c'est uniquement par sa faute.

C'est donc bien lui qui peut et doit être jugépour ses actes, et il ne peut trouver d'excuse dans une quelconque passivité vis-à-vis des passions.

Alain diramême dans les Propos que l' « Homme qui suit la passion n'a point de passion » ; la conscience étant ce qui permet à l'Homme de connaître des passions et non de simples mouvements, comme les animaux.

Tout désir peut et doitalors a'accompagner de l'intervention de la Raison pour les ordonner et les modérer.

C'est ce qui amènera denombreux philosophes à former leurs principes de base sur cette maîtrise rationaliste des passions, et plusgénéralement des désirs.

Ainsi Epicure, pour parvenir au bonheur, défini par l'absence de troubles dans l'âme (ataraxie) et dans le corps (aponie), nous invite à effectuer une distinction entre désirs naturels et nécessaire (boire, manger) ; désirsnaturels mais non nécessaires, à accepter et dont il faut profiter sur le moment (« carpe diem ») ; et désirs nonnaturels et non nécessaires, sources de troubles, d'excès, de dépendances multiples et qu'il convient d'éviter à toutprix.

Ainsi L'Avare de Molière fait erreur et même s'illusionne sur sa passion.

De même les stoiciens comme Epictère adoptent dans le cadre d'une philosophie fataliste un comportement, non pas de soumission, mais de consentementface au Destin.

Il consiste à accepter ce qui ne dépend pas de nous, vouloir que les choses arrivent, « non commeelles te plaisent, mais comme elles arrivent » (Epictète).

S'inspirant de telles dotrines, Descartes parlera lui aussi de« changer nos désirs plutôt que l'ordre des choses ».

Transparaît alors au travers de telles idées la possibilité bien réelle, et même le devoir pour l'Homme de maîtriser, grâce à la Raison, ses désirs excessifs.

Comment alors associerla passion à une quelconque notion d'excuse, ou de pardon, vu que l'Homme en est responsable ? Alquié montrera. »

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