Le plaisir esthétique est-il passif ?
Publié le 09/04/2012
Extrait du document
L'art devient objet de consommation. Si résonne encore dans ce terme ce que l'on nomme "contemplation de l'oeuvre d'art", cette expression signifie-t-elle que nous soyons passifs dans le plaisir esthétique, c'est-à-dire que ce plaisir spécifique suppose une totale absence d'activité intellectuelle ? Contempler n'est-ce qu'être sensiblement et passivement affecté ?
«
• ou bien l'œuvre attire immédiatement l'attention par sa forme (le sonnet);
• ou bien cette forme a été transformée et c'est alors l'esprit qui reconstitue une
autre version de la finalité intrinsèque.
Ex.: statues mutilées, tableaux tronqués,
architectures ayant perdu leur coloration d'origine (intérieur des églises
romanes), etc.
- Confirmation
par Hegel: si l'art a une dimension spirituelle, cela signifie que
l'esprit y trouve des éléments qui
le dirigent sur la voie d'une compréhension pré
conceptuelle, cf.
Document.
- Toute œuvre se présente ainsi comme un carrefour
où se rassemblent des
significations et des contextes qu'il appartient à l'esprit de parcourir:
• Ex.
le goût artistique des ruines (méditation possible sur l'histoire, la
civilisation, la mort, etc.,
à partir d'une totalité formelle que l'esprit reconstitue
par l'imagination).
III.
LA PASSIVITÉ IMPLIQUE L'ABSENCE D'ŒUVRE D'ART
-Il existe cependant des secteurs où la pure consommation domine en effet, et
s'accompagne de passivité.
- Il s'agit précisément des secteurs dont les produits correspondent
à une attente
ciblée des publics:
• musique de variétés; • littérature «de gare,,;
• imagerie sentimentale (sous-bois avec biche ...
).
Ces objets ne sont pas« beaux>>, mais seulement «jolis••, «grâcieux», «mignons,,,
etc.
- L'aspect formel s'y efface en effet au profit du seul contenu (préprogrammé).
Dès lors la qualité esthétique disparaît (on peut opérer la même remarque sur les
formes
d'••art engagé»).
-De telles consommations n'impliquent aucun travail intellectuel ou spirituel
et ne font que confirmer
les« goûts,, des consommateurs (ceux qu'on leur attribue
ou qu'on leur impose).
Donc, c'est lorsqu'il y a passivité qu'il n'y a pas art.
CONCLUSION
L'art n'est pas un pur> (au sens pascalien).
Ce qu'il nous propose
n'estjamais prédigéré et en fait,
le terme de contemplation doit sous-entendre une
activité spirituelle permettant au spectateur, lecteur, auditeur ...
de se hisser
au
niveau de l'œuvre.
Il y a donc un processus d'enrichissement par l'art, qui provient,
non pas de
ce que l'œuvre apporte seule, mais de la rencontre entre ses propositions
et le chemin qu'aura su faire le
«consommateur».
DOCUMENT
L'homme s'est toujours servi de l'art comme d'un moyen· de prendre conscience
des idées et des intérêts
les plus élevés de son esprit.
Les peuples ont déposé leurs
conceptions
les plus hautes dans les productions de l'art, les ont exprimées et en
ont pris conscience par le moyen de l'art.
L'intérêt de l'art diffère de l'intérêt
pratique du désir en
ce qu'il sauvegarde la liberté de son objet, alors que le désir
en fait un usage utilitaire et le détruit; quant au point de vue théorique de.
»
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