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Le progrès technique est il le meilleur facteur de civilisation ?

Publié le 22/02/2012

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technique
Peut-être n'avons-nous tant valorisé le progrès technique que parce que, à nos yeux, il caractérise le mieux notre société occidentale. En effet, d' après Lévi-Strauss, dans Race et Histoire, toute société humaine tend naturellement à se considérer comme la forme la plus parfaite et la plus accomplie de société, et rejette les autres dans les marges de l'humanité: « ce sont des barbares ». Toute société est donc ethnocentriste, se prend pour le centre du monde et demande comment on peut être persan.
technique

« supplémentaire à venir allait donner leur sens à tous les progrès accomplis récemment!C'est-à-dire que la technique, si on peut la définir comme la domination de la nature par l'homme, est susceptibled'une autre définition.

Elle est à la base « l'ensemble des moyens en vue d'une fin quelconque ».

Il faut comprendreque la technique relève du seul agencement des moyens pour une fin arbitraire déjà fixée.

Elle ne se pose pas laquestion de la valeur de cette fin.

La technique, en ce sens, pourrait être définie comme l'indifférence aux fins.

Latechnique, c'est l'efficacité pure ,en elle-même ni bonne ni mauvaise, qui peut se mettre au service, indifféremment,du bien comme du mal, tout dépend de l'usage qu'on en fera.

Le réel danger de croire qu'il n' y a de progrès quetechnique, c'est que notre époque, parce qu'elle a fait de la technique une valeur, ne voit plus la nécessité de seposer la question de son usage.

Parce que le progrès est devenu une valeur en soi, il n'y a plus à le soumettre àévaluation.Notre époque a donc commis un réel renversement des valeurs: la technique qui, par nature, n'est qu'un moyen envue d'autre chose, est devenue une fin en soi.

On progresse pour progresser, et comme en attendant de savoir quoifaire de ce progrès.En effet, si l'on essayait de procéder à une évaluation du progrès technique sans parti pris, à quoi aboutirait-on?Une analyse objective, quasi clinique, est-elle d'ailleurs possible?Notons que ce n'est pas tant le progrès technique en lui-même qui serait à évaluer que l'abus de ce progrès, lorsquele progrès devient une fin en soi!C'est ce que tente de faire Freud, dans un passage de Malaise dans la civilisation (pp.

31-32).C'est sans doute un « gain positif de plaisir » que d'avoir rapidement des nouvelles d'un ami parti pour un voyagedifficile, de pouvoir entendre la voix de l'enfant parti au loin dans une autre ville, de pouvoir espérer vivre pluslongtemps grâce aux progrès de la médecine.Mais Freud compare ce gain de plaisir à celui que l'on peut éprouver une froide nuit d'hiver, à sortir une jambe dedessous la couette, pour le plaisir que l'on peut avoir à la remettre au chaud.

C'est-à-dire que si la technique offreces remèdes, c'est aussi parce qu'elle a au préalable causé le mal! C'est parce qu'il y a le chemin de fer que l'enfantest parti au loin, parce qu'il y a des transatlantiques que l'ami a entrepris ce voyage...

La technique est la fois leremède et le mal, mais nous ne voyons que le remède.Pour ce qui est de l'augmentation de l'espérance de vie, Freud argumente que si la technique nous permet de vivreplus longtemps, en même temps la « Civilisation » (Kultur) nous impose plus de restrictions, de renoncer à certainsplaisirs.

On vit plus longtemps, mais moins heureux! FREUD : CONQUÉRIR LA NATURE NE SUFFIT PAS AU BONHEUR Aujourd'hui, même si elle reste tout à fait inachevée, la conquête de la nature est largement engagée.Peut-on en déduire que, servis par des techniques toujours plus performantes, les hommes sontréellement plus heureux ? Freud constate qu'il n'en est rien.

L'idéal cartésien, s'il garde un sens à sesyeux, doit donc être repensé.

« Il est encore une autre cause de désillusion.

Au cours desdernières générations, l'humanité a fait accomplir desprogrès extraordinaires aux sciences physiques et naturelles,et à leurs applications techniques ; elle a assuré sadomination sur la nature d'une manière jusqu'iciinconcevable.

Les caractères de ces progrès sont si connusque l'énumération en est superflue.

Or les hommes sont fiersde ces conquêtes, et à bon droit.

Ils croient toutefoisconstater que cette récente maîtrise de l'espace et du temps,cet asservissement des forces de la nature, cette réalisationd'aspirations millénaires, n'ont aucunement élevé la sommede jouissances qu'ils attendent de la vie.

Ils n'ont pas lesentiment d'être pour cela devenus plus heureux.

On devraitse contenter de conclure que la domination de la nature n'estpas la seule condition du bonheur, pas plus qu'elle n'est le butunique de l'oeuvre civilisatrice, et non que les progrès de latechnique soient dénués de valeur pour "l'économie" de notrebonheur.

» FREUD, Malaise dans la civilisation, p.

106-107. ordre des idées 1) Un constat : depuis l'apparition des sciences expérimentales, l'humanité a progressé de façon prodigieuse sur deux plans- celui de la connaissance de la nature ;- celui des applications techniques de cette connaissance.2) Caractères positifs de ces progrès par rapport à l'histoire passée de l'humanité.

Ils sont réellement- exceptionnels ;- d'une nouveauté radicale (inconcevables autrefois) ; - source d'une légitime fierté.3) A ce constat, Freud oppose un autre constat : le bonheur des hommes ne paraît nullement accru parles puissants moyens de satisfaction que donnent pourtant ces techniques modernes.. »

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