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Le raisonnement permet-il toujours de trancher entre le vrai et le faux ?

Publié le 14/02/2004

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La raison s'élabore en détruisant les points de vue qui submergent le monde de la pensée et du savoir.      c. Le scepticisme utilise la raison pour la dénoncer. Elle utilise les armes de ses adversaires (la raison dogmatique) pour les retourner contre eux. En montrant la permanence de la contradiction, la méthode sceptique purifie la raison de toute prétention dogmatique, de tout préjugé propre à la spontanéité de l'esprit humain. Toute la force du doute réside dans la présentation de l'impuissance de l'homme à déterminer la vérité d'une chose. Et c'est là toute la critique des sceptiques envers les philosophes dogmatiques. Il faut prendre « la vie pour guide non philosophique » (Sextus Empiricus, Contre les Moralistes, 165). Ainsi l'action elle-même ne peut être soumise au doute. Pascal dira de son côté que « le pyrrhonisme est le vrai », puisque l'intérêt du scepticisme pour lui c'est de forcer la raison à s'humilier (permet à Pascal de fortifier la foi).

La raison est généralement considérée comme cette faculté en l’homme permettant de « bien juger « (Descartes), de discerner le vrai du faux. Elle a souvent été considérée comme universelle et fondamentale, à l’antipode des points de vue (ou croyances, opinions, certitude subjective, etc.) qui ne reflètent que l’arbitraire des appréhensions et des compréhensions de l’homme. Le raisonnement peut être considéré comme cet exercice logique ayant pour fin de déterminer si telle ou telle proposition est valide du point de vue de sa forme : c’est la syllogistique, dont Aristote fut l’instigateur. La logique enfin peut-elle vraiment déterminer la valeur de vérité d’un jugement, d’une proposition judicative ?

 

 

« se réduit à l'efficacité des points de vue mis en œuvre par le sujet, et tout raisonnement tranche sur la valeuractuelle d'une proposition au regard des sujets qui la porte. b.

Bachelard dira, dans La Formation de l'esprit scientifique , qu'en matière de connaissance scientifique, l'objectif n'est pas ce qui est donné, mais ce que l'on doit construire (enraisonnant, en calculant, en élaborant des concepts, en utilisant desinstruments, en procédant à des vérifications expérimentales).

L'objetscientifique est ce dont on se rapproche par élimination progressive, non pasdu sujet (dont l'activité est nécessaire à cette construction), mais de lasubjectivité, c'est-à-dire des opinions, des idées toutes faites sur la naturedes choses, et que Bachelard appelle « obstacles épistémologiques ».

Cesobstacles entravent le progrès de la connaissance : « En fait, on connaîtcontre une vérité antérieure, en détruisant des connaissances mal faites, ensurmontant ce qui, dans l'esprit même, fait obstacle à la spiritualisation » ;« accéder à la science, c'est, spirituellement rajeunir, c'est accepter unemutation brusque qui doit contredire un passé ».

Ainsi les connaissancesscientifiques, toujours faillibles, évoluent au rythme de la destruction desobstacles épistémologiques (opinions, préjugés).

La raison s'élabore endétruisant les points de vue qui submergent le monde de la pensée et dusavoir. c.

Le scepticisme utilise la raison pour la dénoncer.

Elle utilise les armes de ses adversaires (la raison dogmatique) pour les retourner contre eux.

Enmontrant la permanence de la contradiction, la méthode sceptique purifie laraison de toute prétention dogmatique, de tout préjugé propre à la spontanéité de l'esprit humain.

Toute la force du doute réside dans la présentation de l'impuissance de l'homme àdéterminer la vérité d'une chose.

Et c'est là toute la critique des sceptiques envers les philosophes dogmatiques.

Ilfaut prendre « la vie pour guide non philosophique » (Sextus Empiricus, Contre les Moralistes , 165).

Ainsi l'action elle-même ne peut être soumise au doute.

Pascal dira de son côté que « le pyrrhonisme est le vrai », puisquel'intérêt du scepticisme pour lui c'est de forcer la raison à s'humilier (permet à Pascal de fortifier la foi).

II.

le raisonnement syllogistique a.

Le syllogisme est une forme de raisonnement définie pour la première fois par Aristote : « Le syllogisme est un discours dans lequel, certaines choses étant posées, quelque chose d'autre que ces données en découlenécessairement par le seul fait de ces données »( Topiques , I, 1, 100 a 25 et Premiers Analytiques , I, 1, 24 b 18-20).

Un syllogisme comporte donc un point de départ – les prémisses – et une conclusion.

Celle-ci doit êtrenouvelle par rapport aux prémisses (ce qui assure la fécondité du syllogisme),mais elle doit, d'autre part, découler nécessairement de ces prémisses etd'elles seules (ce qui assure la rigueur de ce type de raisonnement).

Aristotedistingue deux espèces de syllogisme : le syllogisme dialectique, dans lequelles prémisses sont simplement probables, et le syllogisme apodictique oudémonstratif, dont les prémisses sont nécessaires (soit qu'elles aient étépréalablement démontrées, soit que leur nécessité soit évidente).

L'office dela logique est de déterminer les conditions de validité d'une inférence. b. Cette validité est indépendante de la vérité des propositions que l'inférence met en jeu : on peut raisonner correctement sur des propositionsdouteuses (raisonnement hypothético-déductif) ou fausses (raisonnement parl'absurde).

La validité d'une inférence, ou la correction du raisonnement parlequel est faite cette inférence, ne dépend pas de son contenu, maisseulement de sa forme.

La fonction de la logique est d'abord de dégager ces formes valides et, secondairement, demettre en garde contre des formes non valides qu'on risquerait de confondre avec les premières.

Par exemple, si lesyllogisme traditionnel sur la mortalité de Socrate est valide, c'est d'abord parce que les termes concrets qui y figurent ne contribuent en rien à sa validité et qu'il vaut par sa forme seule.

Car si l'on y remplace les constantesmatérielles homme, mortel, Socrate, par des variables symboliques A, B, C – avec lesquelles on cesse d'avoir affaireà des propositions vraies ou fausses, pour leur substituer de simples formes propositionnelles – le schéma d'inférenceainsi obtenu (Tout A est B, C est A, donc C est B) est valide, c'est-à-dire qu'il autorise à inférer la troisième formulepropositionnelle, à titre de conclusion, des deux premières prises comme prémisses. c.

Le raisonnement argumentatif se fonde non sur des vérités impersonnelles, mais sur des opinions concernant des thèses de toute espèce : le champ d'application de la théorie de l'argumentation dépasse ainsi largement celuide la théorie de la démonstration, car les argumentations portent sur tout ce qui peut être objet d'opinion, jugementde valeur ou jugement de réalité, l'adéquation d'une théorie ou l'opportunité d'une décision.

Une démonstrationfournit des preuves contraignantes, une argumentation présente des raisons pour ou contre une thèse déterminée.. »

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