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Le réel manque t-il de beauté ?

Publié le 27/02/2008

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Ce sujet sous-entend que la réalité est décevante, laide ou médiocre, quotidien et que l'art en retour est capable d'améliorer la réalité, de lui donner un autre éclat.  Ce manque de beauté de la réalité n'est pas anodin, elle répond aux problèmes de la civilisation industrielle et des dégradations qu'elle apporte, à la bureaucratie, à la morosité des villes presque kafkaïennes où le gris, l'indifférence règne. Peut-on dépasser ce stade inévitable de médiocrité, peut-on parer et redonner au monde ses lustres de beauté par des artifices artistiques, en mettant en place des systèmes de protection, en tentant de donner un sens supérieur à la vie quasi métaphysique ?

« 3) Comment répondre à la laideur du monde moderne ? L'éclosion de style artistique comme le réalisme, le naturalisme ont permis de représenter des scènes qui n'ont riend'héroïque.

L'apparition progressive d'antihéros dans la littérature à l'aune de Flaubert.

La médiocrité est mise augrand jour.

Bouvard et Pécuchet sont le symbole même de l'échec.

La banalité provinciale de Madame Bovary est insignifiante.

Sous cette pauvreté se cache aussi l'absurde.

Il y a le réalisme de Zola qui décrit la vie humaine qui proche de la vie animale dans toutes ses turpitudes, et la description de l'ennui par Mussetdans Confession d'un enfant du siècle .

On n'hésite plus à décrire le mal du siècle, l'absence d'événement, la platitude.

On retrouve ce vide dans l'art moderne.

Les pièces de théâtre deSamuel Beckett décrivent souvent une pure attente sans espoir, En Attendant Godot illustre cette représentation de l'insignifiance.

L'art de la récupération du Nouveau Réalisme, quirécupère les objets de la vie quotidienne pour en faire des œuvres d'art tente de sauver lemonde de l'insignifiance.

L'univers de la standardisation, de la mécanisation, des villesmodernes, des cités industrielles grises réclame un supplément d'âme et d'art pour acquérirune nouvelle vie.

L'art, aujourd'hui, a en effet tendance à descendre dans la vie quotidienne,et, par exemple, la peinture ne se défend plus aussi superbement d'être décorative, l'artcinétique s'accommode fort bien de coopérer avec l'architecture, la musique ou le théâtre des'encanailler dans la fête.

Mais il y plus : l'art nous apprend à transfigurer le quotidien.Lorsque Duchamp exaltait le non-art, il refusait sans doute un certain art gourmé dans saperfection, mais il voulait aussi chercher ailleurs, et partout ailleurs, un substitut à cet art, pour nous éveiller à labeauté de tout ce qui est.

Aujourd'hui, le pop art répond à Pascal : « Quelle vanité que la peinture, qui attirel'admiration par la ressemblance des choses dont on n'admire point les originaux ! » Car le pop' prend en charge cesoriginaux mêmes, nous propose de les voir autrement que dans la vie quotidienne, et nous les montre,imprévisiblement et contre toute habitude, admirables.

Aussi, en nous familiarisant avec une beauté sauvage, l'artmoderne nous apprend, plutôt qu'à méconnaître la beauté, à la reconnaître partout.

En nous sensibilisant ausensible, il nous donne une leçon d'être au monde.

Et peut-être une leçon philosophique aussi : dans la poésie deschoses les plus humbles, il nous invite à découvrir la densité de leur présence, et à pressentir la Nature naturante,source de toute beauté.

Conclusion.

La morosité, le gris n'a pas été que l'apanage du monde moderne, les époques passées ont aussi connu une vieterne.

Que pensez des intérieurs au Moyen Age à la clarté inexistante l'hiver ou le soir quand les bougies nevenaient qu'éclairer faiblement des lieux de vie pauvrement décorés .Les vrais couleurs des époques passées étaientbien plutôt le jaunâtre et le marron, la crasse qu'autre chose L'extérieur aussi était boueux, sale voire répugnant, lamode était rudimentaire mise à part pour les bourgeois et les aristocrates.

La fin même de l'aristocratie a détruitselon les dandys toute fantaisie dans le monde, tout le monde a été mis au même niveau de tristesse.

Aussi, ilapparaît que la joie et la couleur ne se conquiert dans un éternel combat contre l'infinie médiocrité des jours et deslieux.. »

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