Le savoir de l’historien est-il vérifiable?
Publié le 14/03/2019
Extrait du document
L'impossibilité de reproduire le phénomène
Par ailleurs, la vérification scientifique d'une théorie repose essentiellement sur la possibilité de reproduire le phénomène vérifié à volonté. Mais l'événement historique est par définition unique dans le temps et dans l'espace.
La question des « lois de l'histoire »
Enfin, la vérification scientifique est facilitée par le fait que le physicien, par exemple, peut s'appuyer sur des lois nécessaires c'est-à-dire qui valent pour tous les phénomènes quel que soit le moment où ils se produisent. L'historien, lui, ne peut tabler sur de telles constantes.
III. Savoir et comprendre
Ces difficultés pratiques et théoriques ne signifient pas que le savoir de l'historien n'ait aucune valeur objective : il faut se garder du relativisme historique. Contre le relativisme
Il importe d'abord de ne pas se servir des difficultés de vérification pour affirmer que l'objectivité de l'historien n'est qu'un leurre ou que toutes les interprétations se valent, ou encore pournier un événement dont il ne reste par définition aucun témoin vivant.
«
d t ill
Introduction Comment faire la différence entre un livre d'histoire et un roman ? On
répondra spontanément que l'écrivain imagine alors que l'historien rapporte
des faits.
Mais comment peut-il prouver le sérieux de ses récits ?
Nous montrerons dans un premier temps quels sont les outils de vérifi
cation dont dispose l'historien avant d'examiner les limites de cette opéra
tion.
Nous rappellerons enfin l'écart inévitable qui subsiste entre l'histoire
et des sciences comme la physique.
1.
Un savoir sérieux
L'histoire s'est constituée comme telle en se dégageant de genres litté
raires comme le mythe ou l'épopée, en visant une connaissance objective, ce
qui implique des moyens de vérification.
e Les traces du passé
L'historien s'appuie avant tout sur les traces des événements, qu'il s'agisse
de récits, d'objets ou de vestiges archéologiques.
Il a donc un support maté
riel qui disti ngue son savoir d'une pure fantaisie.
e Les procédures de recou pement
L'historien doit en outre moduler son discours en fonction du nombre
de matériaux dont il dispose : un seul élément ne permet que des hypo
thèses, qui peuvent devenir des affirmations certaines si l'on est en mesure
d' effectuer des recoupements, de confronter divers éléments.
e L'ap pui des tech niques scien tifiques
L'historien bénéficie enfin des techniques issues des progrès de la science.
II.
Les limites de la vérifica tion
Ces conditions sont cependant loin d'être toujours réunies et la vérifi
cation du savoir de l'hi storien demeure souvent limitée.
e Un objet « passé »
La première limite, radicale, consiste dans le fait que l'objet étudié par
l'historien a par définition le défaut de ne plus être présent.
La vérification
demeure donc toujours abstraite.
ph 1osoph1e 87.
»
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