Devoir de Philosophie

Le schématisme des concepts purs de l'entendement de E. KANT

Publié le 09/01/2020

Extrait du document

kant

Les concepts, productions de l'entendement, et les intuitions, productions de la sensibilité, doivent être homogènes les uns aux autres pour pouvoir constituer une connaissance. Cette homogénéité est rendue possible par une image. Mais le problème se pose de savoir comment les catégories, ou concepts purs de l'entendement, qui sont originaires et présents à l’esprit a priori, peuvent être rendus homogènes à l'intuition. Kant montre que ce sont les déterminations du temps qui permettent de donner à de tels concepts leur image pure, ou schème.

Dans toutes les subsumptions d’un objet sous un concept, la représentation du premier doit être homogène à celle du second, c’est-à-dire que le concept doit renfermer ce qui est représenté dans l’objet à y subsumer. C’est en effet ce qu’on exprime en disant qu’un objet est contenu sous un concept. Ainsi le concept empirique d’une assiette a quelque chose d’homogène avec le concept pur et géométrique d’un cercle, puisque la forme ronde qui est pensée dans le premier s’offre à l’intuition dans le second.

Or, les concepts purs de l’entendement, comparés aux intuitions empiriques (ou même, en général, sensibles) leur sont tout à fait hétérogènes et ne peuvent jamais se trouver dans une situation quelconque. Comment donc la subsumption de ces intuitions sous des concepts et, par suite, l’application de la catégorie aux phénomènes est-elle possible, quand personne cependant ne dira que cette catégorie, par exemple la causalité, peut être aussi intui-tionnée par les sens et qu’elle est renfermée dans le phénomène ? [...]

Or, il est clair qu’il doit y avoir un troisième terme qui soit homogène, d’un côté, à la catégorie, de l’autre, aux phénomènes, et qui rende possible l’application de la première au second. Cette représentation intermédiaire doit être pure (sans aucun élément empirique) et cependant il faut qu’elle soit, d’un côté, intellectuelle, et, de l’autre, sensible. Tel est le schème transcendantal.

Le concept de l’entendement renferme l’unité synthétique pure du divers en général. Le temps, comme condition formelle du divers, du sens interne, et par suite de la liaison de toutes les représentations, renferme un divers a priori dans l’intuition pure. Or, une détermination transcendantale de temps est homogène à la catégorie (qui en constitue l’unité), en tant qu’elle est universelle et qu’elle repose sur une règle a priori mais, d’un autre côté, elle est homogène au phénomène, en tant que le temps est renfermé dans chaque représentation empirique du divers. Une application de la catégorie aux phénomènes sera donc possible au moyen de la détermination transcendantale de temps, et cette détermination, comme schème des concepts de l’entendement, sert à opérer la subsumption des phénomènes sous la catégorie.

E. Kant, Critique de la raison pure, pp. 150-151.

kant

« elle est homogène au phénomène, en tant que le temps est ren­ fermé dans chaque représenta tion em pirique du divers.

Un e application de la catégorie aux phénomènes sera donc possib le au moyen de la détermi nation transcenda ntale de temps, et cette détermination, comme schème des concepts de l'en tende ment, sert à opérer la subsumptio n des phénomènes sous la catégo rie.

E.

KANT, Critique de la raison pure, pp.

150-151.

fOUR MIEUX COMPRENDRE LE TEXTE Un concept (produit de l'entendement) est une règ le uni­ verselle et nécessaire don t la fonct ion est de rassemble r tous les objets particul iers qui lui obéissent.

Un tel rassem­ blement se nomme une subsumption (littéralement, « une prise sous », le concept sert à prendre sous lui tou t ce qu i relève de sa législation) .

Reco nnaît re un fait comme l'app lica tion d'un e loi, un indiv idu comme appartenant à une espèce, etc.

sont des exemples de subsumption, par laquelle le singul ier est compr is dans un universel, c'est-à­ dire jugé.

Pour que cela soit possible, il est nécessa ire que l'objet sensible , produ it de l'intuition , soit homogène au concept , c'est-à-dire prése nte un e affinité avec lui.

Cette affinité est fourn ie par l'expérience .

Ainsi, il est clair que la form e ronde d'une ass iette suffit déjà à nous faire comp rend re pourquo i et comment l'assiet te peut être subsumée sous le concept de cercle.

Autrement dit, il est toujours possible de faire correspondre à un conc ept une image sensible, produit de l'in tuition.

L'homogénéité entre les deu x rend la subsumption possible et en assure la validi té.

À l'origine de tous nos concepts se trouvent des concepts fondamentaux, don t dé rivent tous les aut res.

Ces conc epts premie rs, do nnés origina irement à l'entende­ men t se nomment les catégories.

Ils rendent possib le tou t jugement et tout-e connaissance .

Dans la Critique de la rai­ son pure, Kant établit la tab le de ces catégories .

On peut citer, à titre d'exemple, les catégories de l'universel , du particul ier, du singu lier.

de la réal ité.

ou encore de la causa­ lité .

Donnés sans le secours d'aucu ne expérience à. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles