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Le sentiment amoureux est-il réductible à la vie organique ?

Publié le 08/01/2010

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« Il n'y a que les femmes qui sachent aimer ; les hommes n'y entendent rien « disent Diderot puis Shopenhauer. Les hommes n'entendent rien à l'amour car ils ne recherchent que la conquête et non pas une relation pérenne, seules les femmes recherchent une relation longue, propre à l'éclosion des sentiments. Si l'amour n'est vraiment qu'une affaire de fan, n'est-il pas surprenant de demander si le sentiment amoureux est réductible à la vie organique, c'est à dire si la vie organique est la condition nécessaire et suffisante du sentiment amoureux ?

Nous montrerons que s'il est indéniable que les animaux ressentent une certaines forme d'amour, ce qui nous poussera à établir que l'amour permet de définir, au moins en partie, la vie animale, le sentiment amoureux en tant que tel reste l'apanage de l'espèce humaine.

Pour ce faire, nous verrons tout d'abord comment l'amour s'exprime chez l'humain pour ensuite établir un lien entre le comportement amoureux de l'homme et celui de l'animal pour enfin établir que le sentiment amoureux au sens fort n'existe que chez l'homme. 

« 3.

Par conséquent, définir le sentiment amoureux n'est-ce pas définir un certain type de vie ? En définissant l'amour comme le support de la reproduction sexuée comme le fait Schopenhauer (ce qui lui permet derapprocher l'homme de l'insecte), on définit ainsi un certain type de vie, la vie animale qui serait caractérisée par lareproduction notamment.

Ne peut-on aller plus loin et étendre l'amour à tout être vivant ? On se retrouve alorsconfronté à la difficile entreprise définition de la vie.

En effet aujourd'hui encore aucune définition ne fait consensus.On remarquera cependant qu'ici on ne s'interroge pas sur la vie comme durée (signifiée par le Grec bios ) mais sur la vie comme phénomène, la vie organique (signifiée par zoôn ). Cette vie est « organique » car elle est la caractéristique des organismes, c'est à dire de systèmes organisés en vuede leur reproduction.

Cependant cette définition n'est pas suffisante (il n'y aurait pas de différence entre un logicielse répliquant tout seul et un animal), il faut lui adjoindre le fait que ce système est auto-organisé et autorégulé.

Onpourra reprocher à cette définition de la vie d'en faire un concept « métaphysique » mais la coexistence del'autorégulation avec l'auto reproduction et l'auto conservation semble permettre de définir la vie.

Toute cetteorganisation repose sur l'existence d'au moins une cellule qui permet la séparation de l'organisme de sonenvironnement grâce à l'existence d'une membrane.

En effet, un « organe » est un ensemble organisé de cellules quiaccomplit une fonction au sein d'un organisme.

Si on fait de l'amour l'expression d'un instinct reproductif, commeSchopenhauer semble le faire, alors il semble bien toute vie organique soit caractérisée par l'amour puisque pardéfinition la vie cherche à se reproduire.

Pourtant, y-a-t-il vraiment un sens à parler de l'amour chez les plantes parexemples? Pour les Grecs tel est le cas puisqu'Eryximaque, dans le Banquet, soutient l'existence d'un érotisme généralisé de la nature, qui cherche l'équilibre par la mise en relation des contraires.

Pourtant, ne faudrait-il pasalors soutenir l'existence de degrés dans l'amour ? En effet, « l'amour des plantes » est-il comparable à l'amourhumain ? Si tout amour est recherche de la reproduction, il semble bien, contre Shopenhauer, qu'il faille soutenir que lesraffinements que l'homme introduit ne sont pas sans signification.

En effet, pour fonder sa thèse Schopenhauersoutient que l'amour humain est en tout point comparable à l'amour animal en ce qu'il est éphémère mais les faitssemblent appeler à nuancer sa position.

En effet, s'il semble indéniable que la vie induit une certaine « pulsionamoureuse », il faut aussi constater que les unions humaines ne se réduisent pas au coït, elles peuvent atteindredes durées inaccessibles aux animaux.

En effet, si tout comme l'homme l'animal peut ressentir des sensations, peut-il ressentir des sentiments ? On peut en douter dans la mesure où le sentiment induit une durée et un recours àl'imaginaire que l'animal ne possède pas car il nécessite un important développement du cerveau.

De plus, l'amourhumain peut exister sans sexualité.

C'est pour cela que le sentiment amoureux n'est pas réductible à l'instinctreproductif qui n'exige qu'une rencontre furtive et qu'il trace une ligne de démarcation entre l'animal et l'homme. Conclusion Par conséquent, nous avons été menés à définir l'amour de manière très large en l'associant à l'instinct reproductifqui semble lui-même pouvoir permettre de définir la vie, concept qui reste insaisissable depuis que la philosophie acommencé à le penser.

Cette définition nous a permis de penser l'amour comme la recherche de la satisfaction d'unmanque originel mais, partant, de penser l'amour comme la capacité de tous les animaux.

Si Shopenhauer nouspoussait à en rester là et à penser que les raffinements introduits par l'homme en matière d'amour ne ledifférenciaient pas des animaux, nous avons cependant en fin de compte attribué le sentiment amoureux qui, entant que sentiment est le propre de l'humain, à l'homme seul et non pas à l'ensemble de la vie organique.. »

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