Le temps est-il une prison ?
Publié le 08/02/2016
Extrait du document
Nous ne descendons jamais deux fois dans le même fleuve disait Héraclite (VIe siècle avant J.-C.).
Tout coule, et la vie de l'homme s'écoule jusqu'à son terme, c'est-à-dire la mort, qui est négation ultime de l'existence. Il existe une contradiction entre la conscience humaine (en perpétuel changement) et ce à quoi elle aspire (la stabilité). L'homme, qui a conscience du temps, se sait en être l'impuissant esclave. Mais le temps est aussi enrichissement et espoir lorsqu'il devient histoire, c'est-à-dire une durée créatrice de sens et fondée sur la liberté d’agir. Le désir de se délivrer du temps vécu, conçu comme une prison, est, somme toute, très primitif, pour ne pas dire archaïque. Penser le temps comme une prison, c'est considérer qu'il est une dégradation qui nous éloigne de l'Originel incréé et divin, et qu'il transforme l'existence en une «vallée de larmes» dont la mort seule peut nous délivrer. Or, le temps est d'abord ce qui autorise l'action. Je ne suis vraiment prisonnier que lorsque je n'ai plus de temps, que lorsque le temps m'échappe.
«
Le temps n'est pas une prison puisqu'il permet le progrès
Le temps est ce en quoi l'homme se réalise comme projet.
L'avenir peut être pensé comme
un champ de développement,
tant sur le plan individuel que sur le plan collectif.
Le temps est alors la condition de ma liberté.
Penser le temps,
c'est s'en délivrer
J
e ne suis pas prison
nier du devenir.
Je
suis, à la fois, cons
cience dans le temps
et conscience du temps.
J'ai la liberté de réfl é
chir , de prendre mon
temps , de différer mes
cela conscience déploie et constitue le temps.
( ...
) [Par lui], elle cesse enfin d'être
enfermée dans le présent " Maurice Merleau-Ponty,
Phénoménologie
de la perception
actions.
Je peux penser
à ce que j'ai fait, à ce
que je vais faire , et , ainsi ,
perpétuellement sortir
du présent pour m' éva
der dans le temps .
Si le temps est
source de deuil,
il est aussi source
de renouveau
0
n pe~t .
accepter
avec JOie ce que
chaque instant nous
apporte de nouveau.
Le
futur dépend de nous
et , parce que j'ai
conscience
du temps , je
peux
agir, projeter , espé
rer.
Le
temps nie sans
cesse ce qui fut, mais
il construit ce qui sera.
Je suis le surgissement
du temps .
Je donne sens
au passé , au présent ,
au
futur .
Le temps,
c'est mon histoire
et ma mémoire
L
e temps, c'est mon
passé et mon avenir,
c 'est ce qui m'appartient
en propre .
Je fais ce que
je veux de mon temps .
Il n'y a véritablement
de temps (trop court
ou trop long) que parce
que je suis conscient
de conduire ma vie .
Le
temps n 'est pas un
réceptacle ou un conte
nant.
Il est la condi tion
de
possibilité de mon
action dans le monde et,
donc , de
ma liberté.
Certes,
«le temps qui passe» fait du passé le domaine
de l'irrémédiable , et de l'avenir la perspective de notre mort.
Mais,
dans cette tension perpétuelle entre les deux,
le
temps ouvre le présent à la liberté de l'homme ..
»
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