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Le travail chez Hegel

Publié le 20/08/2011

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travail
Le travail est, comme nécessitéet propre de l'homme, source deliberté pour Hegel (1770 – 1831) ! Mais cette liberté a un prix. Elle s'enracine dans ce que Hegel considère comme une lutte fondamentale : celle de l'antagonisme des consciences se rencontrant, qui cherchent la reconnaissance. C'est ainsi que le travail, qui est avant tout un moyen nécessaire de transformation de la matière brute pour satisfaire les besoins des hommes, s'inscrit originellement dans un rapport de domination : il y aura le maître d'un côté (celui qui n'a pas peur pour sa vie) et l'esclave de l'autre (celui qui a choisi la servitude plutôt que la mort). Même si cette relation conflictuelle semble plus symbolique que réelle (surtout de nos jours!), Hegel ne la considère pas moins comme le modèle de toute relation entre les hommes. Le travail ne sera que la médiation(modalité) de cette relation.

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« rapport de désir, qui est « rapport inessentiel ».

« Nier » l'objet consiste ici à objectiver l'objet, c'est-à-dire à le voircomme objet et rien d'autre.

C'est cette négation qui permet à l'homme de rester soi-même, et de s'affirmer dansson indépendance par son opposition aux objets.

L'homme ainsi désirant est dans un « sentiment sans mélange desoi-même ».

2ème partie : Problème : ce rapport distinct entre conscience et objets ne dure pas.

Solution par le travail. Hegel qualifie de « satisfaction » ce premier moment de rapport inessentiel aux choses par le désir de l'homme oisif(qui ne travaille pas).

Il faut rappeler que d'après la thèse exposée en prémisse, la fin visée par l'auteur est derechercher l'autonomie de la conscience dans un retour de la conscience sur elle-même.

Il semble juste de parler de« satisfaction », dans la mesure où l'auteur vient de montrer que le sentiment sans mélange de soi-même, c'est-à-dire la conscience de soi, était possible.- Cependant, Hegel soulève un problème inhérent à cette première situation : elle n'est pas durable, mais constitueun « état disparaissant ».

La cause de cette précarité en est le « manque de côté objectif ou la subsistance ».Hegel introduit alors la notion de « travail », que la notion de « subsistance » annonçait.

Pour l'auteur, ce n'est quedans un rapport de travail, c'est-à-dire dans le rapport du travailleur avec l'objet qu'il transforme pour son travail,que la conscience peut se libérer durablement.- En effet, le travail est « désir réfréné, disparition retardée ».

Il est donc un désir, mais comporte une dimensionsupplémentaire, celle de son inaccessibilité immédiate.

C'est par le travail que le désir va être satisfait, c'est-à-direpar l'action de l'homme sur l'objet de son désir.

Le rapport du travailleur à l'objet est alors dans un rapport dedomination, car c'est le travailleur qui « forme » l'objet, et la négativité exercée par l'homme n'est plus de l'ordred'une simple objectivation des choses, mais d'une création, d'une transformation de la chose.

L'objet pour letravailleur n'est donc plus seulement saisissable en un moment, mais est formé pour durer.- le rapport négatif à l'objet devient alors permanent pour le travailleur qui est opposé pour toujours à l'objet, et nonà un moment donné comme pour le maître.

« À l'égard du travailleur, l'objet a une indépendance », insiste Hegel, etcette indépendance à ceci de plus par rapport au rapport simplement désirant du maître à l'égard de l'objet qu'elleest une indépendance installée et pérenne.

3ème partie : Passage de la permanence du rapport à la constitution de l'être pour soi de la conscience. - Hegel conclut ainsi que cette « opération formatrice » effectuée par le travail de l'homme consiste en « le purêtre-pour-soi de la conscience ».

C'est donc la négativité qu'exerce le travailleur sur l'objet, qui permet à laconscience de se libérer pleinement et de s'affirmer elle-même à elle-même.

Cet « être-pour-soi », c'est laconscience de la conscience par elle-même, c'est l'autonomie du sujet dans sa conscience libre.

C'est pourquoi il enrésulte que « la conscience travaillante en vient ainsi à l'intuition de l'être indépendant ».- En définitive, c'est par le travail que l'homme peut s'affirmer comme indépendant, car le rapport de négation que letravail introduit entre l'homme est les choses permet à la conscience de l'homme de prendre conscience d'elle-même, et ainsi d'introduire l'homme à la connaissance de sa propre singularité (« l'intuition de soi même ») et sonindépendance vis-à-vis du monde extérieur.- C'est donc dans un paradoxe que s'achève la démonstration de Hegel, qui montre que loin de maintenir letravailleur dans un asservissement par rapport au maître, le travailleur affirme par le travail sa négativité sur lesobjets, et s'élève au-dessus du maître en établissant de manière stable et permanente son indépendance d'être entant qu'être-pour-soi, c'est-à-dire conscient de soi-même.

Conclusion : Hegel, dans cet extrait de la Phénoménologie de l'esprit , montre la supériorité du travailleur sur le maître, par l'effet du travail sur la conscience du travailleur.

Le travail, parce qu'il introduit l'homme à un rapport de négation vis-à-visde l'objet qui dépasse le simple rapport désirant, qui reste une négation passagère car simple objectivation desobjets, permet à la conscience humaine de nier de façon permanente l'objet, et de se révéler à elle-même dans sonautonomie et sa singularité.

Ainsi, paradoxalement, pour Hegel, le travail libère l'esclave, parce qu'il est formateur,qu'il correspond à une extériorisation du pour-soi, de la conscience, dans les choses.. »

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