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Le travail est-il a l'origine des inégalités sociales ?

Publié le 07/11/2005

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travail

ÉGALITÉ (lat. de aequare, aplanir, rendre égal à)

Math. Caractère des grandeurs ou quantités substituables l'une à l'autre. Dr. L'égalité de droit ou juridique est le principe selon lequel tous les individu quelles que soient leurs particularités empiriques (naturelles ou culturelles) sont égaux devant la loi. Ainsi, l'identité des droits se fonde sur une identité ontologique entre les hommes (tous les hommes ont la faculté de penser) qui transcende les différences naturelles (sexe, force...) et culturelles (religion, langue...). L'égalité de droit ne se fonde pas sur une égalité de fait : être égal en droit n'est pas être identique en fait. Ce principe suppose une conception universaliste du droit. Tous les hommes en tant qu'hommes se valent : ils ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. personne. Pol. L'égalité politique est le principe selon lequel « tous les citoyens sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics selon leur capacité » (Déclaration des droits de l'homme, 1789). Les seules différences reconnues ne sont pas celles dont on hérite mais celles qu'on mérite. Soc. L'égalité sociale est le principe selon lequel les avantages sociaux sont répartis en proportion des mérites. Il s'agit de légitimer les différences, non de les nier. équité.

TRAVAIL (lat. tripolium, instrument de torture )

Aristote considérait le travail comme une activité par nature asservissante, n'étant pas une fin en elle-même mais le moyen de la subsistance. Activité vile qui déforme l'âme et le corps, elle est réservée aux esclaves qui s'abîment dans ce qu'ils font. Le travail, en effet, implique une spécialisation déshumanisante, car l'homme n'est pas fait pour un métier comme un marteau est fait pour planter un clou. Si la main est le symbole de l'homme, c'est précisément qu'elle n'est pas un outil, mais un organe polyvalent. Ainsi, les activités nobles développent en l'homme simultanément toutes ses facultés, tandis que l'activité laborieuse détruit cette harmonie en instrumentalisant l'une d'elles. Nous dirions aujourd'hui que, asservi aux impératifs de l'efficacité, celui qui travaille perd sa vie à la gagner : Aristote le définit simplement comme un « outil vivant » dont on pourrait bien se passer si les navettes pouvaient se déplacer toutes seules sur les métiers à tisser. Comment le travail, que les Grecs tenaient pour indigne de l'homme, a-t-il pu devenir une valeur ? Si la Bible décrit le travail comme un châtiment divin, il est aussi le moyen d'un rachat pour l'humanité qui, par ses efforts, contribue au perfectionnement du monde. Il est alors moins un mal qu'un moindre mal. Dans l'éthique protestante, il devient même un devoir si bien qu'on a pu lier cette valorisation morale du travail à l'essor du capitalisme. A partir du xix siècle, au moment même où l'Occident achève son industrialisation, le travail s'impose en philosophie comme une notion centrale, en particulier avec Hegel qui en saisit le caractère anthropogène. L'homme n'est homme que par le travail qui le rend maître de la nature, mais aussi de lui-même (en disciplinant son désir par ex.). Cependant, l'écart existant entre l'essence du travail, producteur de l'humanité, et les formes historiques du travail (aliénation et exploitation économique de la force de travail) sera dénoncé par Marx comme une dénaturation induite par le système capitaliste. Quant à la glorification du travail, elle sera analysée par Nietzsche à la fin du siècle, comme l'instrument le plus efficace, conçu par la morale chrétienne, de domestication des instincts vitaux.

Le travail désigne toute activité dès lors qu’elle est socialement rentable. L’on dit en effet, aussi bien de l’ouvrier, du PDG et de l’enfant à l’école qu’ils travaillent. Mais il semble que dans notre sujet, le mot ‘travail’ concerne principalement les deux premiers, car ce terme est en lien avec ‘inégalités sociales’. Le travail, ici, est donc une activité intéressée, en vue d’une fin qui est de gagner de l’argent afin de pouvoir subvenir à ses besoins. Le travail est donc une activité dans laquelle on transforme la nature. Mais cette activité est souvent pénible, aussi ce terme a-t-il une connotation négative. Notre sujet part du fait qu’il y a des inégalités sociales effectives ; il demande si le travail n’est pas à l’origine de cette inégalité. Ce qui suppose plusieurs choses : tout d’abord qu’il y a eu un temps où l’égalité régnait et que quelque chose est venu bouleverser cela (pourquoi pas le travail), puis ensuite, cela suppose que le travail entraîne l’inégalité sociale. Mais comment cela est-il possible, alors que tous les hommes quels qu’ils soient sont soumis à la même nécessité qui est la nécessité de travailler ? Autrement dit comment quelque chose qui est imposé à tous les hommes peut-il être source d’inégalité ? Qu’est-ce que l’inégalité sociale ? Il y a inégalité quand deux mêmes choses ne sont pas à égalité : deux hommes par exemple. Cette inégalité est sociale en ce sens qu’elle a lieu au sein de la société. En effet, deux citoyens doivent être à égalité car ils ont la même importance dans la cité. Cependant, n’ayant pas les mêmes caractères individuels, ils diffèrent, ils ne feront donc pas le même métier, n’auront pas le même revenu, feront donc des achats différents, et ainsi appartiendront à des classes sociales différentes. D’où l’inégalité sociale. Marx montre bien en quoi la division du travail conduit à une différenciation de classes, une exploitation des uns par les autres et du même coup à une inégalité. Il semble donc, ce qui est paradoxal, que le travail, à la fois divise et rassemble. Mais alors qu’en est-il ?

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