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Le travail peut-il légitimer la richesse ?

Publié le 16/03/2005

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Or, tandis qu'il est dans cet embarras, arrive Prométhée pour contrôler la distribution ; il voit les autres animaux convenablement pourvus sous tous les rapports, tandis que l'homme est tout nu, pas chaussé, dénué de couvertures, désarmé. Déjà, était même arrivé cependant le jour où ce devait être le destin de l'homme, de sortir à son tour de la terre pour s'élever à la lumière. Alors Prométhée, en proie à l'embarras de savoir quel moyen il trouverait pour sauvegarder l'homme, dérobe à Héphaïstos et à Athéna le génie créateur des arts, en dérobant le feu (car, sans le feu, il n'y aurait moyen pour personne d'acquérir ce génie ou de l'utiliser) ; et c'est en procédant ainsi qu'il fait à l'homme son cadeau. Voilà donc comment l'homme acquit l'intelligence qui s'applique aux besoins de la vie.     2. Origine des richesses : la propriété privée Texte J.-J. ROUSSEAU, Discours sur les origines et les fondements de l'inégalité parmi les hommes Consultez le texte intégral du Second Discours sur la bibliothèque Athena de l'Université de Genève   "Le premier qui, ayant enclos un terrain, s'avisa de dire: Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d'horreurs n'eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables: Gardez-vous d'écouter cet imposteur; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n'est à personne. Mais il y a grande apparence, qu'alors les choses en étaient déjà venues au point de ne pouvoir plus durer comme elles étaient; car cette idée de propriété, dépendant de beaucoup d'idées antérieures qui n'ont pu naître que successivement, ne se forma pas tout d'un coup dans l'esprit humain.

En travaillant l'homme gagne de l'argent : cette rémunération lui permet de gagner son autonomie, en ce sens il ne dépend plus que de lui. Mais dans le monde du travail, les rémunérations et les travaux diffèrent. Le travail peut-il légitimer la richesse? Est-ce en travaillant que les richeses acquises deviennent "normales" au sens où elles ont été gagnées à la seurde notre front? Que signifie être riche? Que représentent ces richesses? S'interroger sur la légitimité des richesses gagnées par le travail signifie alors que l'argent est essentiel et joue un rôler fondamental dans notre vie: le travail ne fait-il que légitimer  les richesses? Pourquoi les hommes ne sont-ils pas tous riches? Le travail loin de légitimer les richesses ne fait-il que les accentuer? Le travail ne dénonce t-il pas justement cette accumulation de richesses? Les richesses ne fondent-elles pas les inégalités parmi les hommes?

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« venues au point de ne pouvoir plus durer comme elles étaient; car cette idée de propriété, dépendant debeaucoup d'idées antérieures qui n'ont pu naître que successivement, ne se forma pas tout d'un coup dansl'esprit humain.

Il fallut faire bien des progrès, acquérir bien de l'industrie et des lumières, les transmettre et lesaugmenter d'âge en âge, avant que d'arriver à ce dernier terme de l'état de nature". 3.

TRANSITION En libérant l'homme du déterminisme naturel et de son anéantissement possible, le travail ,pourtant, instaureun monde de richesses et par conséquent d'inégalités. II.

Y a-t-il une domination des riches ? 1.

La question des différences et des inégalités Texte Jean-Jacques Rousseau Consultez le texte intégral du Second Discours sur la bibliothèque Athena de l'Université de Genève À mesure que le genre humain s'étendit, les peines se multiplièrent avec les hommes.

La différence des terrains, des climats, des saisons, put les forcer à en mettre dans leurs manières de vivre.

Des années stériles,des hivers longs et rudes, des étés brûlants, qui consument tout, exigèrent d'eux une nouvelle industrie.

Lelong de la mer et des rivières, ils inventèrent la ligne et l'hameçon et devinrent pêcheurs et ichtyophages.

Dansles forêts, ils se firent des arcs et des flèches et devinrent chasseurs et guerriers.

[...] Dans ce nouvel état,avec une vie simple et solitaire, des besoins très bornés et les instruments qu'ils avaient inventés pour ypourvoir, les hommes jouissant d'un fort grand loisir l'employèrent à se procurer plusieurs sortes de commoditésinconnues à leurs pères ; et ce fut là le premier joug qu'ils s'imposèrent sans y songer et la première source demaux qu'ils préparèrent à leurs descendants ; car outre qu'ils continuèrent ainsi à s'amollir le corps et l'esprit,ces commodités ayant par habitude perdu presque tout leur agrément, et étant en même temps dégénérées ende vrais besoins, la privation en devint beaucoup plus cruelle que la possession n'en était douce, et l'on étaitmalheureux de les perdre, sans être heureux de les posséder. 2. Texte R.

DERATHE, Jean-Jacques Rousseau et la science politique de son temps , Paris, Vrin, pp.

118-119. "Pour Rousseau, la domination des riches n'est pas moins à redouter que le despotisme des princes.

Il y a chezles riches un tel appétit de domination qu'ils finissent toujours par tourner les lois, corrompre les magistrats etréduire leurs concitoyens en servitude.

L'accroissement des fortunes et les progrès de l'inégalité qui en sont laconséquence conduisent inévitablement à l'exploitation du pauvre par le riche, à l'asservissement du faible parle fort ; Rousseau a été le premier à apercevoir que la propriété privée, lorsqu'elle n'est pas maintenue end'étroites limites, peut devenir une menace pour la liberté" 3.

TRANSITION Si le travail peut légitimer les richesses, il ne fait qu'accentuer les inégalités parmi les hommes.

Ne nous faut-ilpas alors parler d'une certaine éthique du travail et d'un certain rapport à la richesse ?. »

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