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le vide en lao zi

Publié le 09/05/2019

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Si on parle de vide, on ne peut pas passer sous silence le plein et vice versa. Dans la mentalité occidentale, le concept de plein a une connotation principalement positive tandis que le vide, au contraire, a toujours eu une connotation plus négative. La perception commune que nous avons est que toutes les choses sont pleines et que le vide est le manque de plein, le néant. Cette vision remonte au début du logos occidental et elle est, donc, profondément enracinée dans le tissu de notre société. En effet, selon la conception aristotélique du monde, “natura abboret a vacuo” (la nature a horreur du vide); il était arrivé à cette conclusion en observant que lorsque toute la matière est enlevée d’un lieu, en créant justement le vide, de la nouvelle matière s’y précipite pour la remplir sans délai et donc il arrive à la conclusion que la matière doit être partout. La tradition juive-chrétienne a puis hérédité une grande partie des doctrines aristotéliciennes ainsi que platoniciennes du être et du non être. Saint Augustin, par exemple, affirme que les termes comme “vide”, “néant”, “ténèbres” indiquent seulement un manque et sont relatifs à certains états mentaux. Successivement, dans la philosophie allemande, le vide fait corps avec le néant au sens figuré au sein du nihilisme qui prône la chute de tous les valeurs sans un fondement métaphysique. On peut penser à Schopenhauer ou Nietzsche: le néant est le vide laissé par le sens, la fin, les valeurs.  La major partie des traditions culturelles orientales s’oppose à cette pensée: l’idée du vide est, au contraire, un synonyme d’une richesse infinie de possibilités, de maximale ouverture et liberté. Cette notion de vide a été développée soit dans le taoïsme en Chine, soit dans le bouddhisme en Inde et soit au Japon. Le vide, donc, non comme simple négation du plein mais comme une entité existante en soi. Cet aspect est témoigné par les formes d’arts orientales qui, plutôt que de représenter un objet, présentent le vide entre les choses, ce qui les distinguent.   “Trente rayons convergent au moyeu mais c'est le vide médian qui confère à la voiture sa fonction. On façonne l'argile pour faire des vases, mais c'est du vide interne que dépend son usage. Une maison est percée de portes et de fenêtres, c'est encore le vide qui permet l'usage de la maison. Ainsi \"ce qui est...

« “Trente rayons convergent au moyeu mais c'est le vide médian qui confère à la voiture sa fonction. On façonne l'argile pour faire des vases, mais c'est du vide interne que dépend son usage. Une maison est percée de portes et de fenêtres, c'est encore le vide qui permet l'usage de la maison. Ainsi "ce qui est" constitue la possibilité de toute chose; "ce qui n'est pas" constitue sa fonction.”   Ce texte est extrait du Daodejing, plus couramment traduit par “Le livre de la voie et de la vertu”, de Lao Zi.

Cet ouvrage est, en effet, un traité sur la voie (Dao) et la vertu (De).

Il est important de souligner que le mot Dao, qui signifie proprement voie, et donc aussi la façon de se conduire, est aussi une abstraction métaphysique qui indique la loi universelle de la nature, sa réalité ultime.

Le Dao est strictement lié au vide, puisqu'il se nourrit de ce dernier.

“D'abord le vide, puis le plein, c'est là le Dao”: donc c'est l'alternance, plutôt que l'opposition, de ce deux mouvements complémentaires qui crée l'ordre du Dao. Dans un contexte figé, ces états sont en effet opposés, mais l'alternance dans les mouvements et les cycles les rend complémentaires.

Selon la typique circularité de la pensée orientale, tout ce qui existe a son origine en ce qui n'existe pas, la forme est générée par le sans forme, ainsi que la forme portera au sans forme.

Cette potentialité pas encore expresse est juste incarnée par le Dao qui est l'indicible, l'inexplicable, l'unité originaire et indifférenciée mais fertile, dont le ventre naît la vie.

Donc, selon le. »

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