Devoir de Philosophie

Le vivant a-t-il des droits?

Publié le 23/03/2005

Extrait du document

Il faut pour cela que des principes soient voulus pour que les conséquences soient voulues. Il faut donner à l'agir humain une dimension de volonté et qu'elle soit au principe de ses réalisations. Car la réalité humaine correspond à quelque chose de non- voulu. L'agir a pris des dimensions cosmologique. La menace des civilisations technologiques repose sur l'idée que la technologie domine aussi l'homme comme elle domine la nature. C'est l'étant dans sa totalité qui est menacé. Le respect qu'on doit à la nature tient à cela, à la responsabilité qui nous incombe de la protéger.      b. Des progrès de la recherche en biologie, il est impossible de savoir encore s'ils conduiront au meilleur ou au pire. C'est de la vie qu'il est question, d'où la gravité des enjeux de la recherche.

HTML clipboard C’est la biologie qui caractérise en propre la science du vivant. Le terme « biologie « contient la racine grecque « bio « qui désigne la vie. Ce terme a été crée au début du XIXe siècle par Lamarck. Un être vivant est un organisme (système existant par soi, dont tous les éléments ou organes sont interdépendants) apte à l’auto-construction, à l’auto-conservation, à l’auto-régulation, et à l’auto-réparation. Telles sont les principales fonctions qui, lorsqu’elles sont remplies, font qu’un être est vivant ; d’où la célèbre formule de Bichat, qui, en 1800, définissait la vie comme « l’ensemble des fonctions qui résistent à la mort «. Si l’expérimentation, malgré le risque de tuer son objet vivant, fait  avancer la biologie, c’est au prix d’un paradoxe, d’un renoncement, et de l’affrontement à des problèmes éthiques de plus en plus complexe. Paradoxe du « vivant séparé de la vie par la science et s’essayant à rejoindre la vie à travers la science « (Canguilhem) ; renoncement à expliquer la vie elle-même, sous peine d’en perdre les caractères propres ; problèmes éthiques liés non seulement aux conditions de l’étude (on n’a pas le droit de faire subir n’importe quel traitement à un être vivant), mais aussi aux conclusions non scientifiques qu’il est toujours possible d’en tirer.

« bornes à ses désirs de domination & d'exploitation.

C'est ce qu'a fait la métaphysique cartésienne, en établissant une différence radicale de natureentre corps & esprit.

Ce qui relève du corps n'est qu'une matière inerte, régie par les lois de la mécanique.

De même en assimilant les animaux à desmachines, Descartes vide la notion de vie de tout contenu.

Précisons enfin que l'époque de Descartes est celle où Harvey découvre la circulation sanguine, où le corps commence à être désacralisé, et les tabous touchant la dissection, à tomber. Car ce qu'il y a de tout à fait remarquable dans le texte, c'est que le projet de domination technicienne de la nature ne concerne pas que la nature extérieure et l'exploitation des ressources naturelles.

La « philosophie pratique » est utile « principalement aussi pour la conservation de la santé ».

Le corps humain lui aussi, dans ce qu'il a de naturel, est objet de science, et même objet principal de la science.

« S'il est possible de trouver quelque moyen qui rende les hommes plus sages et plus habiles qu'ils n'ont été jusqu'ici, je crois que c'est dans la médecine qu'on doit lechercher. »La véritable libération des hommes ne viendrait pas selon Descartes de la politique, mais de la technique et de la médecine.

Nous deviendrons « plus sages & plus habiles », nous vivrons mieux, en nous rendant « comme maîtres & possesseurs de la nature ».

La science n'a pas d'autre but.

b.

Pour Lamarck , l'influence du milieu et la nécessité de s'y adapter sont les principaux moteurs de l'évolution des espèces.

Pour Darwin , c'est la lutte pour la survie qui explique l'évolution et la sélection naturelle des plus aptes.

Il y a ainsi chez Darwin un « droit du plus fort » biologique constitutif de l'évolution des espèces.

Et c'estl'individu qui remporte la lutte qui octroie aux générations suivantes les déterminations leur permettant de survivreaux conditions de la nature.

Darwin pose ainsi le principe de « sélection naturelle », où seuls les plus forts durent.

II.

La technique et le vivant a.

Selon Hans Jonas dans le Principe responsabilité, La technique a transformé en profondeur l'essence de l'agir humain.

La technique a considérablement augmentée la portée de l'agir humain.

La portée causale déborde tout ceque l'on a connu autrefois.

La promesse technique s'est transformée en menace, ce que l'homme pourra faire àl'avenir n'a pas d'équivalence par le passé.

Elle a fait apparaître de nouveaux devoirs.

L'éthique antique estinopérante à l'heure de la technique.

Aujourd'hui, les conséquences de certains actes ne seront visibles que dansquelques centaines d'années.

L'exemple de la pollution, de la surexploitation des ressources forestières, des pêchesabusives, de la disparition des déchets nucléaires) .Aussi tous nos pronostics à long terme sont incertains.

Leprincipe responsabilité voudra donc que l'on favorise les hypothèses pessimistes au profit des hypothèsesoptimistes.

Le mal est toujours certain.

Le principe responsabilité dit « Agis de telle façon que les effets de tonaction soient compatible avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur terre.

» Il s'agit d'un droit àl'existence d'une vie pas encore actuelle.

Ce principe est programmatique, il vise quelque chose qui ne s'est pasencore produit.

L'homme s'est vu remettre une essence, il en est responsable.

Il n' y a donc pas d'échappatoire ànotre responsabilité face au développement technique.

Il faut donc une préscience, une anticipation.

Il faut unemétaphysique que n'a pas encore la science.

Le principe responsabilité pressent l'impossible, il veut le limiter.

Il doitaller au devant des abus.

Tous les possibles demeurent une fois que l'action s'est produite.

Il faut que lesconséquences des actions soient voulues.

Il faut pour cela que des principes soient voulus pour que lesconséquences soient voulues.

Il faut donner à l'agir humain une dimension de volonté et qu'elle soit au principe deses réalisations.

Car la réalité humaine correspond à quelque chose de non- voulu.

L'agir a pris des dimensionscosmologique.

La menace des civilisations technologiques repose sur l'idée que la technologie domine aussi l'hommecomme elle domine la nature.

C'est l'étant dans sa totalité qui est menacé.

Le respect qu'on doit à la nature tient àcela, à la responsabilité qui nous incombe de la protéger.

b. Des progrès de la recherche en biologie, il est impossible de savoir encore s'ils conduiront au meilleur ou au pire.

C'est de la vie qu'il est question, d'où la gravité des enjeux de la recherche.

Ainsi par exemple, les généticienspourraient bientôt être capables de modifier le patrimoine génétique d'un individu, au point de donner à l'humanité lamaîtrise de certains choix décisifs : la question est donc de savoir qui aurait le pouvoir de choisir, qui, par exempledevrait assumer la responsabilité de favoriser la naissance de tel type d'enfants, d'éviter le développement de tellecatégorie d'individus.

c.

Un autre débat contemporain semble refléter la dimension profondément éthique des choix majeurs qui peuvent s'imposer aux biologistes : c'est celui qui est né du désir de savoir quelles sont les parts respectives, chezun être humain, de l'inné et de l'acquis (cf.

A.

Jacquard , Au péril de la science ? ).

Dans l'impossibilité d'isoler tous les effets du déterminisme génétique (puisque tous les hommes sont, dès le départ et par nécessité vitale, pris dansun processus éducatif), la biologie ne peut prétendre en mesurer précisément l'impact.

Il se trouve pourtant dessavants pour nier cette impossibilité, affirmer la toute puissance du déterminisme génétique, et fournir une cautionscientifique à ceux qui auraient les moyens de mettre en place une organisation sociale calquée sur une soi-disantinégalité biologique des individus.

Conclusion La nature ne doit pas être considérée comme une simple machine sur laquelle on peut tester de nouvellestechniques indéfiniment.

Le vivant a des droits, et ils s'imposent au regard de l'homme moderne qui s'octroie desdevoirs vis-à-vis de lui.

En effet, sans vouloir forcément réhabiliter la vision d'une nature sacrée, il importe pour lebien du système planétaire de prendre part à l'évolution du vivant, et de lui restituer ses droits fondamentaux, ceuxqui favorisent la perpétuation de la vie.

Par exemple, une forêt est vivante ; la raser pour construire un complexehôtelier n'est pas favorable à la vie ; c'est comme si vous preniez un homme, et que vous lui retrancher unpoumon…. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles