le vraisemblable est il toujours condamnable
Publié le 03/10/2012
Extrait du document
«
Transition :
Ainsi le vraisemblable n’est pas condamnable dans la mesure où il est la manifestation du g énie
artistique de l’homme.
Il permet de d
évelopper une œuvre morale.
Mais que dire de cette
vraisemblance du point de vue
épist émique ?
II – La condamnation des images
a) Comme Platon le d
éveloppe au livre III de la R épublique : l’art est illusion et mensonger.
Cette
consid
ération de l’art repose sur une acception mim étique de l’art : il aurait pour but d’imiter la nature
et c’est en ce sens qu’il est reproduction sensible de la r
éalit é. Toute œuvre est fantomatique en tant
qu’elle n’est que l’apparence trompeuse de la r
éalit é. Et c’est bien ce que l’on peut voir avec l’exemple
de Zeuxis et des raisons qui sont une illusion de la r
éalit é.
Elle a donc une tr ès faible consistance
ontologique. L’art a donc toujours un retard sur la nature. Si l’art trompe alors il n’a pas non plus de
consistance
épist émologique. C’est pourquoi Platon chasse l’art de la cit é id éale. L’art est imitation et
mensonger : une illusion Platon compare le tableau au reflet tel qu’on pourrait le voir avec le cas de
Narcisse. Il donne ainsi une image spectrale de l’art. Ce qui est produit par l’art, n’est donc pas r
éel.
Mais une repr
ésentation de celuici.
b) Et c’est bien ce qu’on peut comprendre dans la R
épublique de Platon avec le fameux exemple des
trois lits. En effet quand un peintre produit l’image, donc la repr
ésentation d’un lit, il fait r éférence : au
lit id
éal ou à l’id ée du lit, au lit empirique tel qu’il existe dans la r éalit é et enfin il produit un lit qui est
une reproduction non de la forme mais de l’apparence sensible de ce lit. Le peintre produit une image
d’une image, en ce basant non sur ce qu’est l’objet, mais sur la mani
ère dont il appara ît. L’artiste est
donc ce que l’on pourrait appeler un illusionniste.
Il donne une image qui doit se rapprocher le plus
possible de la r
éalit é tout en restant imparfait dans la mesure o ù l’illusion ne peut pas produire de r éel
double comme le d
éveloppe Platon dans le Cratyle . De m ême qu’il ne peut y avoir un double r éel de
Cratyle, il ne peut pas y avoir deux choses absolument identique en tout point.
C’est pourquoi l’art
produit des simulacres, des images illusoires et mensong
ère.
c) De ce point de vue, il est possible de voir un rapprochement entre le peintre et un sophiste comme
le remarque Platon dans le Sophiste (notamment 253b). Cependant pour bien comprendre la critique
platonicienne de l’art il faut
établir une distinction entre les images ou repr ésentations : entre les
imagescopies (eikon) et les imagessimulacres (phantasma). Les imagescopies ne cherchent pas
à
tendre parfaitement vers le double ou la simulation du double, donc
à tromper, contrairement aux
imagessimulacres. L’effet d’illusion est volontaire et est recherch
é par l’artiste comme on peut le voir
aussi en R
épublique X, 602b.
Ainsi la perspective est condamn ée comme elle appara ître dans le
tombeau de Philipe II
à Vergina.
Or si l’illusion de l’art est efficace chez les enfants et les hommes
priv
és de raison, elle peut aussi corrompre les honn êtes gens.
L’art s’adresse toujours à la partie .
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