LE XXe SIÈCLE EN PHILOSOPHIE

« La Philosophie au xxe siècle La philosophie de notre siècle n'est pas moins féconde que celle des siècles précédents.

Si elle reflète des traditions et des courants philosophiques qui traduisent des méthodes et des préoccupations différentes, voire opposées, elle renouvelle ses approches grâce à la formidable expansion du savoir scientifique qui bouleverse la vision que l'homme a du monde.

L a fin de la philosophie a été annoncée par certains des plus grands penseurs du XIX' (tel Friedrich Nietzsche) ou du xx• siècle (tel Martin Heidegger): les uns lui reprochent d'expliquer le monde sans être capable de le transformer; les autres la con testent dans ses orientations , voire dans son principe.

Pour autant, ces annonces semblent para­ doxales , puisque cette fin de la philosophie a engendré des débats sans fin entre l es phil o­ sophes -débats par lesquels la philosophie naît et perdure.

Or, s'il est vrai que le discours philoso­ phique ne se nourrit que de réfutations et de que­ relles , le xx• siècle aura été sur ce point d'une exceptionnelle richesse théorique.

Mais, plus largement, c'est la capacité de la philosophie à «penser le monde » et son interrogation fonda­ mentale sur l'homme qui vont être confrontées à la formidable évol ution des connaissances scientif i ques et techniques de notre siècle.

La volonté scientifique Le renouvellement des savoirs dans les domaines de la technique et des sciences de la nature conduit les philosophes à rompre avec la métaphysique traditionnelle: la recherche théo­ rique des causes premières, qui sont à l'origine de toutes choses , leur apparaît à présent comme une entreprise conceptuelle impénétrable.

D'une part, la physique moderne renouvelle la représentation physique du monde: la théorie de la relativité énoncée par Albert Einstein (1877-1955) et la théorie des quanta formul ée par Max Planck (1858-1947) leur offrent une nou­ velle vision du monde dans le domaine des objets infiniment grands ou infiniment petits.

D 'autre part, dans le domaine de la bio logie , la théorie de l'évolution élaborée au siècle précé­ dent par Charles Darwin (1809-1882 ) a un impact philosophique considérable: aucune espèce ne demeurant éternellement inchangée, l'idée d' essence constante des choses est récu­ sée; l'homme n'étant qu'un élément dans l'évo­ lution naturelle de toute vie, la pos ition domi­ nante de l'homme comme couronnement de la création est remise en cause.

Enfin, dans le domaine des sciences de l'homme, la psycholo­ gie et surtout la psychanalyse de Sigmund Freud (1856-1939) apportent un nouvel éclairage sur l'homme et son rapport au monde .

! Henri Bergson (1859-1941) , s ' appuyait a sur la recherche scientifique , tout en soulignant l'importance de l'intuition.

Désormais , les philosophes ont l'ambition d 'intégrer dans leur réflexion les découvertes mais aussi les méthodes de la science.

Ils aspi­ rent à reprendre l'approche analytique ou à développer une analyse critique pour mieux s' en démarquer , dans le but de proposer de nou­ velles approches qui couvrent l'ensemble des domaines de leur discipline: esthétique, éthique, logique , métaphysique , morale , ontologie (analyse de l'être en tant qu'être, indépendam­ ment de ses déterminations particulières) et téléologie (étude de la finalité des choses ) .

Henri Bergson Dans fÉuolution créatrice (1907), le Français Henri Bergson (1 859-194 1) veut fonder une nouvelle métaphysique qui s'appuie sur les acquis de la ......

L'œuvre du philosophe allemand Martin g Heidegger (1889-1976) adopte comme 1ii thème central/a question de l'être ainsi que ~ de la présence de l'homme dans le monde .. »