L'échange est-il un but en soi ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
b. Si le travail d?un polytechnicien vaut dix fois plus que celui
d?un travailleur manuel (puisque le travail est un bien économique comme un
autre), ce dernier n?aura-t-il pas ce sentiment d?avoir reçu moins que ce qu?il
a donné ? Et si on lui objecte que c?est moins l?effort fourni, que l?offre et
la demande qui décident de la valeur de son travail, ne reconnaît-on pas
implicitement que l?échange peut être générateur d?inégalités sociales ?
L?origine de l?échange reste ouverte. Si Aristote la situait dans la
complémentarité des besoins, on peut tout aussi bien supposer, comme
Nietzsche, que la crainte de ne pouvoir parvenir à leurs fins par la
violence, ait amené les hommes à négocier leurs prétentions (cf. Humain, trop
humain, I, 92). Mais qu?importe l?origine puisque dans les deux cas
l?échange implique la raison et la sociabilité. La raison parce que l?homme a
différé la consommation immédiate d?un produit dans l?espoir d?une transaction
qui lui serait favorable, et la sociabilité car autrui apparaît bon gré mal gré
comme la condition nécessaire à la réalisation de cette attente. En ce sens,
l?échange des biens apparaît comme simple figure au milieu de la multiplicité
des échanges. L?échange s?inscrit dans un système de relations sociales que ne
saurait épuiser la seule satisfaction des intérêts économiques (échanges
d?idées, de sourires, de saluts, etc.
Liens utiles
- Le profit est-il le but recherché par toute forme d'échange ?
- Le profit est il le but recherché par toute forme d'échange ?
- L'échange n'a-t-il pour but que la satisfaction des besoins ?
- Le libre-échange est-il préférable au protectionnisme ?
- dissertation sur l'homme agit-il dans un but moral ou par intérêt?