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L'économie d'Adam SMITH

Publié le 28/08/2012

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adam smith

C’est la répartition qui explique la divergence. C’est une façon de comprendre le prix, une technique intellectuelle. Différent de la théorie générale de Keynes où il s’agira d’expliquer un seul prix. Cela a plus à voir avec des questions de philosophies morales à l’origine de son investigation que l’on ne pourrait imaginer : en effet ce mécanisme permet à Smith, en référence à sa théorie du spectateur impartial, de montrer qu’en suivant leurs intérêts privés, les individus vont concourir mécaniquement à la réalisation de l’intérêt général mieux que si chacun essayait consciemment de concourir à sa réalisation et même si les sentiments sont corrompus (et peut être même parce qu’ils sont corrompus). C’est pourquoi le dernier des journaliers de Londres serait plus heureux que le chef à la tête de 1000 indiens nus. Les enjeux de philosophie morale sont donc toujours présents dans l’œuvre d’économiste de Smith. Cette dernière reste néanmoins intelligible de manière indépendante (de toute considération morale notamment), si bien qu’il apparait comme fondateur d’une nouvelle discipline, pas tant par les objets qu’il aborde que par la méthode qu’il suit.

adam smith

« morales.Mais cette construction de Smith a des problèmes, qu'il mettait lui-même en évidence : mécanisme permettant d'expliquer les sentiments moraux mais en même tempsce mécanisme avait son efficacité mais aussi des effets pervers : la corruption des sentiments moraux.

Exemple de l'efficacité de cette construction : la manière dontSmith va justifier le droit de propriété de l'occupation, exemple tiré du cours qu'il a dispensé à l'université de Glasgow, idée de propriété : droit exclusif, c'est-à-direpossibilité d'exclure les autres de la propriété, ce n'est pas encore directement une argumentation économique, mais ce qui fonde la propriété c'est « le temps et lapeine », il aura quasiment les mêmes mots plus tard dans la « Richesse des nation » quand il parlera des échanges primitifs entre 2 chasseurs.

Il arrive au résultat àtravers la mécanique du spectateur impartial.

Le principe de sympathie aura également produit la corruption des sentiments moraux : toute raison de rechercherl'éloge d'autrui, lorsque nous sommes dans une petite société (village …), pas de différence entre une éloge qui serait méritée et une éloge qui ne le serait pas, maisdans une société plus grande et plus complexe, la question de savoir si l'éloge accordée à quelqu'un et qu'il est digne ou non : mais on ne le sait pas, dignité pasvisible, donc on va se contenter des apparences car on ne peut pas avoir de réponse définitive à cette question, et on s'attachera alors uniquement à des éléments quine seront plus des fins mais des moyens.

C'est ainsi que Smith explique comment petit à petit on passe de l'admiration des gens vertueux à l'admiration des riches, pasnécessairement parce qu'ils sont plus heureux, mais parce qu'ils ont plus les moyens d'être heureux, donc insistance placée sur les moyens au lieu des fins, ce qui vajouer un rôle crucial.

Smith donne l'exemple de quelqu'un qu'il désigne comment étant le fils d'un homme pauvre, qui ne va pas vouloir se contenter d'avoir une sortede continuité, il va véritablement se tuer à la tâche et passer sa vie (exemple longue études) à essayer de conquérir une chose compliquée, hors d'atteinte qui est larichesse, et au bout du compte aura-t-il été plus heureux ? Non pour Smith, sauf qu'il vaut peut être mieux que ça se passe ainsi.

La réalité de la situation luiapparaitra vraiment selon Smith à l'approche de la mort, ou dans la maladie, où il aura sa lucidité, plus globalement dans l'état dépressif.

C'est quelque choseapparaissant comme étant un calcul d'utilité rationnel, et le seul moment où l'on perçoit vraiment notre intérêt c'est au moment où on est proche de mourir.

Cetteremarque du Smith a eu un poids important, car c'est dans la maladie que l'on est le plus lucide, car fait appel au dépressif.

Il y a donc une illusion heureuse, tous lesfils de l'homme pauvre en se comportant comme ça ensemble vont faire croitre la richesse des nations, donc introduction aspect économique dès la « Théorie dessentiments moraux », opération qui conduit à détourner des fins vers les moyens.

Smith parle du pouvoir et la richesse comme des « machines », « des fabriques dontl'achèvement nécessite une vie entière », ce sont vraiment des moyens.

On ne recherche plus le plaisir mais les moyens des plaisirs, donc on n'a aucune chance d'êtreheureux.

Il utilise aussi l'exemple d'un collectionneur de montre dépensant une fortune pour sa collection.

C'est ceci qui va constituer l'un des moteurs majeur de ceque Smith va appeler l'accumulation du capital dans la « Richesse des nations ».

On passe d'une problématique de philosophie morale à une problématique plutôtéconomique.

Si on en restait simplement à la philosophie morale, Smith a construit quelque chose pouvant rendre compte de l'existence de jugements moraux.

Apartir du moment où on s'aperçoit que ces jugements de moralité deviennent fragiles, qu'on s'intéresse aux fins et non plus aux moyens, ce qui permet à la société detenir c'est à cela que Smith va tenter de répondre en inaugurant une réflexion économique.1ère remarque : accumulation du capital, difficile d'envisager un calcul inter-temporel au sens standard du terme, le capitaliste qui en résulte chez Smith, comme lefils de l'homme pauvre, va décider d'investir, pas pour maximiser une utilité inter-temporelle mais c'est lié au fait qu'il surévalue certains types d'activités car il s'agitde moyens qui sont habilement combinés.

Accumulation de capital pour avoir du profit pour accumuler du capital pour avoir du profit ….

Et finalement le capitalisten'en profite jamais.

C'est la conséquence du changement où on passe des fins aux moyens.

Pendant cette période il ne se rend pas compte qu'il n'en profite pas.

C'estchez Keynes qu'on retrouvera une attitude la plus proche de cette façon de pensée, examinant les déterminants de l'investissement.

Smith voit l'entrepreneur commequelqu'un retirant finalement de son activité des revenus assez modérés.

Accumulation du capital comme processus non finalisé au sens où l'accumulation du capitalest une recherche de moyens et pas une façon d'atteindre une fin, à la longue ça produira des résultats mais moyennant le fait que chacun de ceux qui auront contribuéà accumuler ce capital aura fait des choix dans son existence qui ne conduisent pas à être le plus heureux possible : « Le dernier des journaliers de Londres est plus àl'aise et a plus de moyen d'être heureux qu'un chef indien à la tête de 1000 sauvages ...Avec tous ces fils de l'homme pauvres qui ont renoncé à une vie qui aurait étéplus heureuse, on arrive à une création de richesse par l'accumulation de capital.

Le processus de croissance qui est le plus intéressant est une croissance où on a uneaccumulation du capital la plus forte possible avec des capitalistes qui ne consomment pas (idem chez Marx).

Smith illustre la division du travail par une entreprisesous forme technique et que la conséquence de cette division ce seront des gains de productivités importants qui, associés au désir d'accumuler du capital vontassurer des taux de croissance importants pour le Royaume Uni et la plupart des pays européens.

Mais ce n'est pas une opération planifiée, personne n'a jamais vouluréaliser la richesse des nations comme ça, Smith explique que les nations vont parvenir à la richesse et d'une manière générale le bien être va s'accroitre parl'opération de ce qu'il va appeler la « main invisible », c'est l'un des éléments qui est considéré comme central chez Smith, pourtant ce terme n'apparait très peu dansl'œuvre de Smith.

L'un des passages les plus connus de la « Richesse des nations » : « Ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger qu'ilfaut espérer notre dîner, mais du souci de leur propre intérêt »Certains commentateurs au 18ème siècle avaient considéré que c'était assez important pour parler du problème d'Adam Smith, quelque chose de contradictoire entresympathie de la « Théorie des sentiments moraux » et cet intérêt privé dans la « Richesse des nations ».

On a vu alors se développer l'idée selon laquelle Adam Smithaurait été dans un 1er temps un jeune moraliste plein d'illusion expliquant que le principe de sympathie était ce qui gouvernait le monde, avec une sorte de principe debienveillance et que 17 ans après Smith aurait mûri, n'ayant plus autant d'illusion et considérait alors que l'intérêt privé mène le monde.

Pendant longtemps on aentendu des choses comme ça à propos de Smith.

Mais cela semble assez difficile à admettre puisque d'une part le principe de sympathie n'est pas un principe debienveillance, et aussi parce que pendant toute son existence Smith va rééditer la « Théorie de sentiments moraux », jusqu'à sa mort en 1790.

Donc la « Richesse desnations » et la « Théorie des sentiments moraux » ont connu un re-travail permanent et des rééditions aux mêmes moments, il corrige, réécrit … Jusqu'en 1790 ilrefait de nombreux chapitres même dans la Théorie des sentiments moraux.

En réalité pas de contradiction car le principe de sympathie rencontrait des limites, et nepermettait pas de rendre compte du lien social mais il expliqué surtout pourquoi il se dissout.

Si on admet que le principe de sympathie n'existe plus, que l'ons'intéresse uniquement à soi même, c'est ce que les hommes au 18ème siècle appellent « l'amour de soi », débouchant sur l'amour des autres (exemple Locke c'estparce on s'aime qu'on aime les autres), c'est ainsi que Smith va passer au principe d'intérêt privée qu'il met en scène avec le boucher et le boulanger.2nde remarque : caractère non intentionnel de ce qui se produit : ce n'est pas parce que le boulanger ....

ont voulu nous nourrir que l'on a notre repas, en cherchantchacun à atteindre notre intérêt privé on atteint la meilleur fin pour tous.

Ce n'est pas un paradoxe absolu mais ce n'est pas quelque chose qui était attendu, c'estvraiment une marque d'une étape importante dans les sciences sociales.

Smith est l'un des 1ers à donner ce caractère systématique qu'on peut avoir ces effets nonintentionnels.

Il souligne que ces effets sont même plus satisfaisants.

Ceci est un cadre général à partir duquel on va pouvoir penser avec Smith l'activité économiqueet qu'il va construire ce qui apparaitra par la suite comme relevant des résultats fondamentaux auxquels il parviendra.

Il introduit alors quelque chose de radicalementnouveau : le marché, on ne parle pas de marché comme institution, comme lieu géographique, puisqu'ils existaient depuis très longtemps, ce qui est nouveau c'est lemarché comme concept, concept central à l'intérieur d'un domaine particulier : la science économique.

Le marché tel qu'il va apparaitre chez Smith ce ne sera pas uneinstitution mais le lieu abstrait de l'interaction entre les comportements individuels, ce qui va venir prendre la place de ce qui résultait de la confrontation avec lespectateur impartial dans le domaine de la morale et dont découlaient nos sentiments moraux.

Cela va avoir pour conséquence de rendre compatible nos projetsindividuels et de vivre ensemble, cela fera apparaitre le fait que ces comportements peuvent faire l'objet d'une approbation sociale.

Les prix naturels tels qu'il lesexplique font d'une manière ou d'une autre l'objet d'une reconnaissance sociale et doivent être considérés comme juste.

Donc s'il y a bien une distance entre ses 2œuvres ce n'est pas pour autant qu'il n'y a aucune relation.Séance 3Richesse des nations : ouvrage qui n'a pas la structure que l'on retrouvera dans textes synthétiques d'économie.

Au début du XIXe, les ouvrages commençaient pardéfinition de l'économie politique.

La première vraie question analytique qui était traitée était celle de la valeur.

Or, si l'on regarde l'organisation de la Richesse desnations, ce n'est pas du tout conçu sur ce modèle.

Smith pose cette question dans l'introduction du livre 4 (sur 5) du livre.

Donc les questions relatives à la valeurviennent tard.La question de la définition : Smith a une définition qui apparaît curieuse et qui sera critiquée par ses successeurs.

Définition de Smith : « L'économie politiquecomme branche du savoir du législateur, se propose d'enrichir à la fois le peuple et le souverain ».

Branche du savoir : fait apparaître ce qui était à la base desréflexions économiques : quelque chose de très fortement lié au pouvoir politique (Aristote abordait les questions économiques dans un ouvrage nommé La politique)poursuit cette tradition ancienne.Il est plus curieux de définir l'économie politique à travers son propos « enrichir peuple et souverain ».

Un siècle plus tard Walras reprend au début de son ouvrageprincipal la définition de Smith et dit qu'on a l'impression qu'il n'a rien compris en disant ça.

On ne définit pas une science comme cela.

D'un point de vueépistémologique la position de Smith apparaît comme faillible et discutable.Pourquoi cette définition apparaît-elle si tard et pourquoi une telle définition ?L'économie politique, tel que Smith essaie de la définir ou de la redéfinir a été mise en place par lui même donc la définition peut avoir un sens uniquement aprèsavoir posé les bases de la discipline donc ce n'est pas absurde de ne poser la définition que dans le livre 4.

Avant : examen critique des doctrines qui le précède où. »

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