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l'éducation des enfants justifie-t-elle qu'on les force au travail scolaire ?

Publié le 09/11/2005

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travail
Il s'agit de la discipline. Grâce à elle, l'enfant s'habitue à supporter la contraintes des lois, de ce qui lui est imposé. La contrainte aide l'enfant à surmonter sa sauvagerie. Elle lui apprend à s'intégrer socialement puisque la société est faite de règles et d'obligations valables pour tous. En effet, le travail scolaire permet à l'enfant de s'éloigner de ses désirs primaires en tant qu'il est la condition essentielle du progrès, de la libération des déterminismes naturels. A travers lui, l'enfant se discipline et méprise ses désirs immédiats. Le travail scolaire est réfléchi, conscient et volontaire (personne ne peut l'accomplir pour quelqu'un d'autre, il faut une participation active du sujet). Il fait corps avec l'intelligence et oblige l'enfant à développer ses potentialités et ses capacités intellectuelles. Cependant, si l'éducation a pour but de rendre l'individu autonome et libre, la notion de contrainte qui s'associe au travail scolaire n'entre-t-elle pas en opposition avec cet objectif ? L'enfant peut-il vraiment devenir un individu à part entière par le biais du travail scolaire ?

 Il s’agit de se demander ici si le travail scolaire est une nécessité dans l’éducation des enfants. Se poser une telle question consiste, entre autre, à s’interroger sur les fins de l’éducation. Le travail scolaire apparaît bien souvent comme une contrainte mais il semble justifié quand on le présente comme un devoir. Vous pouvez simplement penser ici à l’expression « faire ses devoirs «. Spontanément, les enfants préfèrent s’amuser ou suivre leur désirs. Or, l’école n’a pas pour but de satisfaire les désirs immédiats mais doit avant tout s’attacher à apprendre à différer les désirs et ceci parce que vivre en commun, c’est apprendre à prendre en compte les autres et comprendre que ses désirs ne peuvent pas être toujours satisfaits. C’est en ce sens que l’éducation est avant tout une éducation de la raison. Si on ne force pas au travail scolaire, on peut alors penser que les enfants ne travailleront pas. Or, si l’école a pour but de former à l’usage de la raison, d’exercer le jugement, ceci nécessite parfois une forme de contrainte. Vous pouvez penser ici à la célèbre formule de Rousseau dans le Contrat social lorsqu’il dit qu’on forcera à être libre celui qui n’obéit pas à la loi. Forcer à être libre peut sembler une formule paradoxale, mais elle signifie forcer à obéir à la loi, à ne pas simplement suivre ses désirs. C’est en ce sens que l’on pourrait donc justifier que l’on force les enfants au travail scolaire, et peut-être alors pour les mêmes raisons. Néanmoins, on peut se demander si la force est le meilleur moyen. En outre, on peut également s’interroger à savoir à quelles conditions le travail scolaire peut justifier une telle attitude. En effet, il se pourrait parfois qu’un certain type de travail ne corresponde pas exactement à une nécessité. Il est aussi nécessaire peut-être que le travail puisse susciter un intérêt chez l’enfant. En ce sens, forcer aveuglément n’est peut-être pas justifié. En d’autres termes, si on justifie que l’on force un enfant à travailler c’est au nom du fait que l’école est le lieu de l’éducation de la raison, de la formation du sujet. Mais, il ne faut peut-être pas oublier que l’école est aussi le lieu où se trouvent des individus avec des capacités, des intérêts et des désirs différents. Vous pouvez ici réfléchir à la distinction entre le sujet et l’individu. Eduquer un enfant, n’est ce pas lui apprendre à devenir plus humain, n’est ce pas lui donner les moyens de se réaliser, de développer ses capacités et ses potentialités en lui donnant un cadre dans lequel il peut devenir ce qu’il est, un individu ? Le travail scolaire se justifie t-il dans cette perspective ? L’éducation suppose-t-elle nécessairement cette dimension de contrainte ?

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« Pour Kant, « l'homme est la seule créature qui doive être éduquée ».

Eneffet, il lui faut acquérir par la culture ce que la nature lui a refusé. « La discipline transforme l'animalité en humanité.

Par son instinctun animal est déjà tout ce qu'il peut être ; une raison étrangère adéjà pris soin de tout pour lui.

Mais l'homme doit user de sa propreraison.

Il n'a point d'instinct et doit se fixer lui - même le plan desa conduite.

Or puisqu'il n'est pas immédiatement capable de lefaire, mais au contraire vient au monde [pour ainsi dire] à l'étatbrut, il faut que d'autres le fassent pour lui.

(...)L'homme ne peut devenir homme que par l'éducation.

Il n'est quece que l'éducation fait de lui.

Il faut bien remarquer que l'hommen'est éduqué que par des hommes et par des hommes qui ontégalement été éduqués » KANT. Kant, représentant de la philosophie des lumières, propose un idéal pourl'humanité : l'éducation.

Et, comme tous les penseurs du xviiie siècle, ilchoisit comme référence l'animal, en songeant à l'homme sauvage qui s'yrattache.

L'animal utilise tous ses instincts pour se protéger et ne passe nuire à lui-même.

Il est dès sa naissance « tout ce qu'il peut être ».En revanche, l'homme se découvre sans instinct, contraint de se dicterles lois de sa propre conduite.

Or, dès sa naissance, il ne peut tout seul élaborer de plan.

Donc, d'autres doivent le faire pour lui.

Et, Kant propose d'abord une constatation.

Il s'agit dediscipliner l'être car des penchants animaux le détourneraient de son véritable but.

Il faut donc qu'unediscipline très précoce éduque l'enfant puisqu'il risquerait de se laisser submerger par les instincts.Cette éducation que chaque génération entreprend, correspond à l'histoire générale de l'humanité et chaqueindividu collabore au grand dessein du «parachèvement de la nature humaine ». Articulation des idées - Kant commence par énoncer une idée générale: L'éducation est fondamentale, car c'est par elle que l'hommedevient réellement homme.

(L'homme est donc essentiellement un être culturel.)- Il en tire une conséquence: Puisque ce qu'est l'homme dépend largement de son éducation, l'homme apparaîtcomme perfectible.–Il pose un problème: «Quelle est la limite de cette perfectibilité»? (En d'autres termes, quelles sont les limitesimposées à l'homme par sa nature – par ses «dispositions naturelles»?) Nous ne le savons pas, fauted'expérimentation sur l'éducation.

– Il exprime sur ce plan un regret: Que ces problèmes d'éducation soient sinégligés par les hommes supérieurs, les «grands ».

Le but de l'éducation est de conduire l'homme à sa propre humanité.

Or, l'éducation comporte deux momentsdifférents :La partie positive est l'instruction qui enrichit l'esprit en transmettant le savoir.

La partie négative est celle quinous intéresse ici.

Il s'agit de la discipline.

Grâce à elle, l'enfant s'habitue à supporter la contraintes des lois,de ce qui lui est imposé.

La contrainte aide l'enfant à surmonter sa sauvagerie.

Elle lui apprend à s'intégrersocialement puisque la société est faite de règles et d'obligations valables pour tous.En effet, le travail scolaire permet à l'enfant de s'éloigner de ses désirs primaires en tant qu'il est la conditionessentielle du progrès, de la libération des déterminismes naturels.

A travers lui, l'enfant se discipline etméprise ses désirs immédiats.

Le travail scolaire est réfléchi, conscient et volontaire (personne ne peutl'accomplir pour quelqu'un d'autre, il faut une participation active du sujet).

Il fait corps avec l'intelligence etoblige l'enfant à développer ses potentialités et ses capacités intellectuelles.Cependant, si l'éducation a pour but de rendre l'individu autonome et libre, la notion de contrainte qui s'associeau travail scolaire n'entre-t-elle pas en opposition avec cet objectif ? L'enfant peut-il vraiment devenir unindividu à part entière par le biais du travail scolaire ? 2- Le travail scolaire n'est pas la seule dimension de l'éducation : Pour Nietzsche, le travail est une police sociale.

La valorisation et l'apologie du travail dans la société actuelleest suspecte, l'individu est brimé, il est considéré comme une force de travail.

Travail comme négation de lavie.. »

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