l'élégance: respect d'autrui ou vanité personnelle ?
Publié le 09/11/2005
Extrait du document
L'amitié fondée sur le plaisir, l'amitié fondée sur l'utilité et l'amitié fondée
sur la vertu : les deux premières font d'autrui un moyen pour obtenir quelque
chose de lui (autrui m'est utile pour le plaisir, par exemple) alors que la
dernière consiste à considérer autrui comme une fin en soi (je le considère tel
qu'il est : je l'aime tel qu'il est, et non pour ce qu'il pourrait m'apporter).
L'élégance comme délicatesse morale ou tact, serait aussi un comportement :
celui de ne pas dire un mot plus haut que l'autre, celui de tempérer ses
émotions vis-à-vis de l'autre pour entretenir avec lui des relations
harmoniques. Respecter autrui c'est avoir l'élégance de reconnaître ses torts.
II.
L'élégance comme apparence de ma
vanité :
Mais l'élégance ne réside pas essentiellement dans un respect envers autrui, et
donc dans un comportement. En effet, quand nous parlons d'élégance, nous pensons
au premier abord à la façon de s'habiller : le costume-cravate reste le summum
de l'élégance, par exemple. Un type vestimentaire particulier qui allie grâce,
pureté et harmonie au sein d'une forme, ou d'un mouvement. L'élégance renvoie
donc inévitablement vers l'apparence.
Rousseau a distingué amour de soi et amour propre : l'amour propre renvoyant à
l'apparence. C'est une passion artificielle (née de la société) et moralement
funeste, fondée sur la comparaison avec autrui et le désir de paraître et de
dominer.
L'élégance est à la fois une attitude mais aussi un style vestimentaire : c'est une alliance de grâce, de pureté et d'harmonie dans une forme, un mouvement. L'élégance c'est donc tout à la fois un raffinement, du bon goût dans l'habillement (apparence) et dans les manières (raffinés, style vestimentaire).
L'élégance, comme raffinement ou bon goût, se place-t-elle dans une relation à autrui ou dans une relation de soi à soi, et donc de l'ordre de l'amour-propre ?
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