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L'erreur a-t-elle un rôle à jouer dans l'élaboration de la vérité ?

Publié le 15/01/2005

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 » PLATON, Phédon, 84.   1.2 Les préjugés sont une forme d'erreur c'est pourquoi il faut s'en libérer.   « Il y a déjà quelque temps que je me suis aperçu que, dès mes premières années, j'avais reçu quantité de fausses opinions pour véritables, et que ce que j'ai depuis fondé sur des principes si mal assurés, ne pouvait être que fort douteux et incertain ; de façon qu'il me fallait entreprendre sérieusement une fois en ma vie de me défaire de toutes les opinions que j'avais reçues jusques alors en ma créance, et commencer tout de nouveau dès les fondements, si je voulais établir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences. » DESCARTES, Méditations métaphysiques, I.   Transition : si la détermination de la vérité passe par la saisie de l'erreur cela suppose que la vérité peut une fois pour toutes être fixée. Or peut-on considérer que la vérité est rigide ?   Deuxième partie : La vérité doit être considérée comme relative.   2.1 L'histoire de la science est faite de ruptures.
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« Désigne au sens strict les exemples communs utilisés fréquemment et qui forment la pensée et la pratique dugroupe.( Les solutions exemplaires sont « lessolutions concrètes de problèmes que lesétudiants rencontrent durant leur carrièrede recherche et qui leur montrent aussi,par l'exemple, comment ils doivent faireleur travail.

»)Une partie de l'efficacité opérationnelled'un groupe de chercheurs provientd'habitudes intellectuelles inconscientes. Ces exemples fonctionnent comme :1 ) Outils d'initiation pédagogique : « en l'absence de tels exemples, les lois et les théories que [l'étudiant] a déjà apprises auraient peu de contenuempirique.

»2) Outils d'initiation intellectuelle : l'exemple permet de « voir » les ressemblances mathématiques ou de structures, entre problèmes différents.

«Une fois que [l'étudiant] a vu la ressemblance et saisi l'analogie entre deuxou plusieurs problèmes distincts, il peut établir une relation entre lessymboles et les rattacher à la nature d'une manière qui s'est déjà révéléeefficace ».Le chercheur s'incorpore des règles méthodologiques à partir de cesexemples, sans même s'en rendre compte.3) Outils d'initiation sociologique : « dans l'intervalle, [l'étudiant] a assimilé une manière de voir autorisée par le groupe et éprouvée par le temps ».

2.2 Il n'y a pas une théorie vraie mais des conjectures plus ou moins falsifiables.

« Je reconnais donc volontiers que les partisans de l'invalidation en matière de connaissance scientifique, comme je le suis moi-même,privilégieront nettement une tentative de solution d'un problème intéressant qui consisterait à avancer une conjoncture audacieuse, même(et surtout) si cette conjecture doit bientôt se révéler fausse, contre toute énumération de truismes dénués d'intérêt.

Si notre préférenceva à une telle démarche, c'est que nous estimons être ainsi en mesure de tirer un enseignement de nos erreurs en découvrant que laconjecture en question était fausse, nous aurons beaucoup appris quant à la vérité, et nous nous en serons davantage approchés.

»POPPER, Conjectures et Réfutations.

La croissance du savoir scientifique. Pour mieux le comprendre, prenons un exemple.

Au XVII° siècle, un maître puisatier de Florence constate qu'il est impossible de fairemonter l'eau du puits au moyen d'une pompe aspirante à une hauteur supérieure à 10,33 m au-dessus de la surface de l'eau.

Galilée,instruit par Torricelli de cette observation, pose l'hypothèse que cette hauteur d'eau est inversement proportionnelle à la densité de celiquide qu'est l'eau.

Torricelli se propose de vérifier cette hypothèse par l'expérience suivante : on retournera dans un cristallisoir un longtube contenant du mercure (qui a la particularité d'être beaucoup plus dense que l'eau) et on mesurera à quelle hauteur se stabilise celiquide.

Par un calcul simple, à partir de l'hypothèse de Galilée et connaissant la densité respective de l'eau et du mercure, on peut prévoirque le mercure se stabilisera à une hauteur d'environ 76 cm.

Aux yeux de Popper, nous sommes bien ici dans le domaine de la sciencecar il y a bien falsifiabilité de l'hypothèse.

En effet, si la hauteur de mercure constatée est très différente de celle qu'on attend, on estassuré que l'hypothèse de Galilée est fausse.

Si, en revanche, la hauteur de mercure est bien de 76 cm (ce qui fut le cas) alorsl'hypothèse est probablement vraie.

Les théories scientifiques ont un caractère hypothétique.

On peut infirmer une thèse mais jamais laconfirmer totalement.

« Nous ne savons pas, nous pouvons seulement conjecturer ».

L'attitude scientifique est donc une attitude critiquequi ne cherche pas des vérifications mais tout au contraire des tests qui peuvent réfuter la théorie mais non l'établir définitivement. Transition : Si la vérité est relative et donc peut être remise en cause alors elle peut devenir erreur.

Comment alors faut-il concevoir l'erreur au sein de la connaissance scientifique ? Troisième partie : L'erreur comme moteur de la science. 3.1 L'erreur est productive. « Apprendre grâce à nos erreurs et à nos facultés critiques est d'une importance fondamentale dans le domaine des faits comme danscelui des normes.

» POPPER, La société ouverte et ses ennemis. 3.2 La vérité est poursuivie dans l'erreur. « Le réel n'est jamais « ce qu'on pourrait croire » mais il est toujours ce qu'on aurait dû penser.

Lapensée empirique est claire, après coup , quand l'appareil des raisons a été mis au point.

En revenant sur un passé d'erreurs, on trouve la vérité en un véritable repentir intellectuel.

En fait, on connaît contre une connaissance antérieure, en détruisant des connaissances mal faites, en surmontant ce qui, dans l'espritmême, fait obstacle à la spiritualisation.

» BACHELARD, La formation de l'esprit scientifique, I. CONCLUSION L'erreur a bien rôle à jouer dans l'élaboration et cela pour plusieurs raisons.

La reconnaissance de l'erreurpermet d'avancer et d'éviter les obstacles.

La vérité étant relative peut elle-même se révéler fausse etdans ce cas devenir une erreur.

Aussi pour reprendre les termes de Popper nous pourrions parler deconjectures scientifiques plus ou moins performantes.

L'histoire de la science est faite de révolutions quiintègrent le passage par l'erreur dans la constitution de la vérité ou de la conjoncture la plus fiable.. »

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