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Les concepts de la philosophie de Montesquieu

Publié le 23/03/2015

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Modération : «L'esprit de modération doit être celui du législateur ; le bien politique, comme le bien moral, se trouve toujours entre deux limites«, (E.L., XXIX, 1).

 

Elles constituent le mode de comportement propre, de manière significative, à chaque peuple dont elles contribuent à définir «l'esprit général«.

 

Évidemment variables selon les lieux et les temps, elles sont l'index du relativisme qui, nonobstant l'universalisme sous le signe duquel se situent toutes les lois, s'attache --- et doit, selon Montesquieu, s'attacher --- aux institutions et aux lois : la factualité des moeurs et des manières de vivre ne saurait être étrangère à la normativité des règles légales.

 

Monarchie : Le gouvernement monarchique est «celui où un seul gouverne, mais par des lois fixes et établies« (E.L., II, 1).

 

Sa spécificité est de recourir aux «pouvoirs intermédiaires« dont «le plus naturel est la noblesse« (E.L., II, 4) ; son principe est l'honneur (E.L., III, 7).

 

Nature d'un gouvernement : elle est «ce qui le fait être tel« (E.L., III, 1) --- ce qui permet de définir les divers régimes politiques.

 

Pouvoirs intermédiaires : «Subordonnés et dépendants, ils constituent la nature du gouvernement monarchique«.

 

Principe d'un gouvernement : il est «ce qui le fait agir« (E.L., III, 1).

 

Les principes qui font mouvoir les gouvernements, et qui dérivent d'ailleurs naturellement de leur propre «nature«, c'est-à-dire de leur «structure particulière«, permettent, autour de la notion-clef de «vertu politique«, l'élaboration d'une dynamique propre à chaque régime.

 

Raison : «La loi, en général, est la raison humaine, en tant qu'elle gouverne tous les peuples de la terre ; et les lois politiques et civiles de chaque nation ne doivent être que les cas particuliers où s'applique cette raison humaine« (E.L., I, 3).

 

République : Cette forme de gouvernement peut être démocratique ou aristocratique.

 

Montesquieu a reçu la leçon de Locke : il pense qu'en politique comme dans la morale ou dans la religion, l'intolérance va, ni plus ni moins que la guerre, contre-nature : une raison raisonnable demande donc de la bannir.

 

Celui-ci n'est pas considéré comme une tâche vile et avilissante qui aliène l'homme, mais au contraire comme une valeur éthique de premier ordre.

 

Tyrannie : «Il y a deux sortes de tyrannie : une réelle, qui consiste dans la violence du gouvernement ; et une d'opinion, qui se fait sentir lorsque ceux qui gouvernent établissent des choses qui choquent la manière de penser d'une nation« (E.L., XIX, 3).

 

Vénalité des charges : «Cette vénalité est bonne dans les États monarchiques, parce qu'elle fait faire, comme un métier de famille, ce qu'on ne voudrait pas entreprendre pour la vertu ; qu'elle destine chacun à son devoir, et rend les ordres de l'État plus permanents« (E.L., V, 19).

 

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« Vocabulaire 55 Despotisme : le despotisme n'est pas, selon Montesquieu, comme selon Platon ou Aristote, une déviation de la monarchie.

Dans la typologie des gouvernements (E.L., Il, l), il apparaît comme un régime sui generis qui, étant le mal politique absolu, est « monstrueux » parce qu'il est « contre-nature » et parce qu'il ne s'appuie jamais sur des lois fondamentales.

C'est un régime sans autre loi que le caprice du monarque.

L'anomie y est anarchie.

Le despotisme est un égarement irrationnel de la politique qui est si grave qu'il réalise une inversion totale et funeste de l'idée politique : le despote est « un homme à qui ses cinq sens disent sans cesse qu'il est tout, et que les autres ne sont rien » (E.L., II, 5).

Comme tel, le despotisme peut être rapproché des régimes tyranniques et, dans le monde contemporain, des figures « totalitaires » de la politique (bien que Montesquieu n'ait pu, en son siècle, en imaginer les extrémismes).

Il déclare néanmoins : « Dans les États despotiques, la nature du gouvernement demande une obéissance extrême ; et la volonté du prince, une fois connue, doit avoir aussi infailliblement son effet qu'une boule jetée contre une autre doit avoir le sien », (E.L., III, IO).

Le despotisme est, par son arbitraire et ses abus de pouvoir, destructeur.

voire négateur.

Tout, en lui, est déséquilibre, démesure, démence.

Il fait régner la crainte et le seul but est la tranquillité : une tranquillité qui n'est ni paix, ni quiétude, mais effroi et terreur : « le silence de ces villes que l'ennemi est près d'occuper» (E.L., V, 14).

La puissance de négation du despotisme est irrésistible : il est le paradigme du mal.

Dieu: «Dieu a du rapport avec l'univers, comme créateur et comme conserva­ teur : les lois selon lesquelles il a créé sont celles selon lesquelles il conserve.

Il agit selon ces règles, parce qu'il les connaît ; il les connaît parce qu'il les a faites ; il les a faites, parce qu'elles ont du rapport avec sa sagesse et sa puissance» (E.L., 1, 1).

«Il n'est pas possible que Dieu fasse jamais rien d'injuste», (L.P., 83).

Droit : Montesquieu est avant tout juriste par sa formation comme par sa profes­ sion.

Depuis ses jeunes années, il s'est familiarisé avec les traités de droit dont il aime rappeler la summa divisio : « Considérés comme habitants d'une si grande planète qu'il est nécessaire qu'il y ait différents peuples, [les hommes] ont des lois dans le rapport que ces peuples ont entre eux ; et c'est le droit des gens [que la langue juridique moderne appelle le "droit international''}.

Considérés comme vivant dans une société qui doit être maintenue, ils ont des lois dans le rapport qu'ont ceux qui gouvernent avec ceux qui sont gouvernés ; et c'est le droit politique [la langue juridique moderne parle plutôt de "droit public"].

Ils en ont encore dans le rapport que tous les citoyens ont entre eux ; et c'est le droit civil » [que la langue juridique moderne appelle plutôt "droit privé"}, (E.L., 1, 3).. »

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