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Les croyances religieuses sont-elles par nature irrationnelles ?

Publié le 06/02/2005

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  1ère partie : La croyance religieuse est indépendante de la raison ?   - « Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas », affirme Pascal dans ses Pensées. Pour le théologien, la croyance religieuse est dans un premier temps absolument indépendante de la raison, et ne peut se fonder dans une réflexion rationnelle, calculatrice, et scientifique. On ne peut rendre raison de la foi religieuse, la prouver par un raisonnement ou une démonstration, et c'est pourquoi l'apologiste qu'est Pascal souligne son impuissance à convertir les non-croyants, car seule la « grâce » peut mettre la foi dans le coeur de l'homme, et en aucun cas on ne saurait trouver de preuve rationnelle qui puisse convaincre l'incroyant. La foi est un don de Dieu, une grâce divine, qui ne se communique pas d'homme à homme, mais de Dieu à l'homme. Dès lors que l'homme reçoit cette grâce divine, il ne peut plus se méfier de Dieu, puisqu'il le reçoit par le coeur. La croyance religieuse est donc une conviction très intime, dans laquelle les interrogations rationnelles n'ont plus cours. - La croyance religieuse est irrationnelle car elle est de l'ordre du sentiment, et non de la pensée conceptuelle. - Pourtant, dans un second temps, Pascal réintroduit la raison dans la croyance et lui donne un rôle à tenir dans l'entretien de la foi religieuse. En effet, une foi le croyant gagné par la grâce, celui-ci doit soumettre sa raison à la volonté de Dieu, non pas par un abandon de sa raison, et donc de sa pensée rationnelle, mais par la volonté de sa raison qui accepte de se soumettre et de se plier à la volonté divine.

« - Pour Descartes, la croyance religieuse est ce qui fonde la rationalité.Cependant il s'agit d'être rigoureux : chez Descartes, Dieu est une certitudeindubitable, et donc ne relève pas de la croyance.

En réalité pour lephilosophe, Dieu est la première certitude rationnelle, et est en ce sens àl'origine de tout savoir.

Dieu pour Descartes garanti mes idées claires, il estl'être qui est à l'origine de tous les êtres.

En effet Descartes, dans lesMéditations métaphysiques découvre la certitude indubitable du cogito , c'est- à-dire de la pensée qui se pense elle-même.

Tout peut-être remis en causepour le philosophe, qui procède à un doute méthodique sur toute les opinionsreçues, mais on ne peut pas en revanche nier le fait que je me pense en trainde penser, donc que je suis une substance pensante, et que j'existe en tantque tel.

C'est grâce à cette première expérience intérieure que j'accède auprincipe premier, et que je peut fonder la rationalité de mes jugements sur cesocle solide.De là, Descartes examine ces pensées, et conclu que si l'on peut penserl'infini, alors que nous sommes finis, c'est nécessairement qu'un être extérieurà nous a mis cette notion dans notre esprit.

Cet être est donc un être infini,qui ne peut être que Dieu, et qui par conséquent existe.

L'existence de Dieuest donc indubitable et prouvée rationnellement par Descartes dans laquatrième partie du Discours de la Méthode .

L'argument du philosophe est un argument ontologique de forme mathématique : pour lui, l'existence de Dieuest donnée dans sa définition même, car si l'on peut définir un être infini,c'est nécessairement que cet être existe sinon on ne saurait avoir l'idée de l'infini.

«J'ai en quelque façon premièrement en moi la notion de l'infini que du fini, c'est-à-dire de Dieu que de moi-même»Descartes, Méditations métaphysiques (1641), III. • La conception cartésienne du sujet semble gommer deux aspects de l'existence humaine:- la finitude (la fatigue, la paresse, le désir, l'hésitation, le remords), ce qui fait que nous ressentons, sous desformes diverses, un profond décalage avec nous-mêmes (lorsqu'on aime deux personnes à la fois par exemple);- l'ouverture au monde: en posant le sujet comme un absolu, dans le cogito, je ne parviens plus à penser sonrapport avec ce qui est extérieur à lui.• En réalité, Descartes a longuement traité du problème des passions (dans le traité Les Passions de l'âme) et duproblème du solipsisme (la clôture du sujet sur soi-même).

Le sujet ne se définit jamais de manière complètementautonome: la relation est première.

Et ce n'est pas un rapport de soumission, mais de constitution, une condition depossibilité pour que le sujet constitue son autonomie.

- Avec Descartes, la croyance religieuse est rationnelle, mais cela nous introduit à un paradoxe : l'existence de Dieuprouvée rationnellement devient une certitude indubitable, et non plus une croyance religieuse.

La seule religionpour Descartes est d'ailleurs la « religion naturelle », qui n'est autre que la foi en la raison, nullement contrainte parles dogmes d'une quelconque religion.

3ème partie : Les croyances religieuses ont une origine irrationnelle mais constituent un système de pensée rationnel.

- « Sans doute personne ne peut se vanter de savoir qu'il y a un Dieu et une vie future » avoue Kant dans la Critique de la raison pure, (canon de la raison pure, III : de l'opinion, du savoir et de la foi ).

Le principe même de la croyance religieuse, c'est-à-dire l'existence de Dieu, est donc irrationnelpuisqu'on ne peut le démontrer et en avoir une certitude apodictique.Toutefois, si on l'accepte comme présupposé, alors l'ensemble du système dela croyance religieuse peut être entièrement rationnel.

Ainsi, pour Kant, laconviction religieuse n'est pas une certitude logique mais une certitudemorale.

La seule difficulté qui se présente ici c'est que cette foi rationnelle sefonde sur la supposition de sentiments moraux.

Le but de la foi morale a unevaleur pratique : en partant de la certitude de l'existence de Dieu et d'une viefuture, le croyant fait dériver sa maxime de ce précepte moral pour conduireces actions.

La croyance religieuse apparaît comme toute rationnelle car ellepermet de rendre raison et de justifier ma conduite.

La foi morale, qui sefonde sur les postulats de la raison pratique, est donc inébranlable pour Kant.- Plus empiriquement, l'étude des religions nous enseigne qu'elles forment dessystèmes de pensée de forme rationnelle.

En effet, elles sont constituées depréceptes, inférés par des causes, et elles peuvent être considérées commerationnelles en tant qu'elle forment un dogme, fondé sur les Ecritures (la Bible,le Coran, la Tora…).

Si la cause ultime n'est pas démontrable, car la croyancereligieuse repose sur le « mystère » de l'existence de Dieu qui ne peut êtredémontré, il n'en reste pas moins que l'ensemble des propositions qui en découlent peut revêtir un caractère rationnel.

En définitive, de même que la science rationnelle se fonde sur des. »

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