Les faits parlent-ils d'eux mêmes ?
Publié le 04/01/2013
Extrait du document
«
B- Mais tout fait est singulier.
Pourtant un fait me renvoie à un événement singulier , qui apparaît dans un certain lieu, à
un certain moment, alors que la connaissance implique de l’universalité .
( Tous les carrés
ont 4 côtés égaux).
Du fait que cet arbre a brûlé on ne peut pas conclure que tous les arbres
ont brûlé.
Tout au plus puis-je en déduire que le bois est inflammable.
La généralisation à
partir d’un fait engage à l’erreur.
Un étranger qui arrive en France et qui croise une
française rousse, ne peut pas en déduire que « toutes les françaises sont rousses ».
C’est
pourquoi en sciences on dit que l’expérience ne prouve rien, seule la raison universalisante
prouve ).
Aristote dit par exemple, en ce sens, qu’ « il n’y a de science que du général ».
Un fait singulier doit être interprété et classé par la pensée pour qu’il puisse « dire »
quelque chose.
C- De plus le fait est trompeur.
Mais le fait quotidien n’est pas seulement singulier : il est également trompeur comme
l’indique la formule « le soleil se lève » ! Examinons cette hypothèse.
Il n’est pas besoin
d’être expert en astronomie pour savoir qu’elle est fausse.
Les erreurs provenant d’un
simple recensement des faits sont légions : que la terre semble immobile pour notre
perception, c’est un fait ; qu’elle le soit n’est qu’une illusion.
Aristote tombe dans ce piège
quand il dit que le sol est le lieu naturel du caillou, car il n’a pas d’autre critère de la vérité
que la perception.
Bertrand Russel dit qu’en science « l’esprit humain a progressé dans la
mesure où il s’est affranchi d’Aristote ».
Puisqu’Aristote distingue « les principes »
(mathématiques) de la physique (concrète), il ne fait pas le lien entre la géométrie
d’Euclide et les mouvements des corps.
La physique d’Aristote est celle d’une confiance
accordée à la nature visible révélant par là même les « lois » de son fonctionnement.
Un
fait est donc comme une apparence derrière laquelle se « dissimule » une vérité.
L’apparence à la sensation ou à la perception n’est pas nécessairement fiable.
Donc, si le
fait dit quelque chose, signifie quelque chose, il convient aussi de se méfier d’un sens
« immédiat ».
Le fait signifie de façon cachée.
Les modélisations mathématico-physiques sont très éloignées aujourd’hui de cette
confiance aristotélicienne « primitive », car on ne peut pas reprocher à Aristote d’ignorer
Newton et sa loi de la gravitation universelle.
Comment donc les faits scientifiques nous
« parlent-ils ? ( transistion vers II°)
Nous pouvons donc déduire de toutes ces analyses que le fait ordinaire n’est pas simple, et
qu’il ne parle pas de lui-même, qu’au contraire c’est toujours un sujet pensant et
interprétant qui le fait parler ( petite conclusion du I°)
2.
»
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