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Les fonctions du vivant ?

Publié le 12/02/2004

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Monod la biologie moléculaire a résolu ce paradoxe qui jetait une ombre et sur la science et sur son objet dans la mesure où le postulat de l'objectivité de la nature ne pouvait être entièrement suivi. Dans Prospective et santé (n° 1) on peut lire : "La théorie moléculaire du code génétique, constitue une interprétation physique de l'origine des propriétés téléonomiques des êtres vivants et nous permet de comprendre [...] que d'un univers strictement objectif, c'est à dire dénué de projet, puissent sortir des êtres qui ont un projet, nous par exemple". Les hypothèses de Darwin concernant la formation et l'évolution des espèces seraient ainsi confirmées. Pour comprendre comment des organismes ont pu naître du hasard (sans Z, ne pas confondre avec lézard!) et de la nécessité et dans quelle mesure la connaissance du code génétique renforce cette hypothèse, il est nécessaire d'examiner maintenant les théories de l'évolution des espèces. B. Mécanisme et finalité au niveau de l'évolution des espècesBien que l'évolution des espèces soit généralement admise, cette évolution est une découverte relativement récente, le premier à l'avoir théorisé étant Lamarck en 1808 dans la Philosophie zoologique. On appelle fixisme, la théorie selon laquelle les différentes espèces que l'on observe ont toujours existé telles qu'elles existent actuellement. Cette théorie s'appuie sur l'autorité de la Bible et d'Aristote. On appelle créationnistes, les sectateurs actuels de cette théorie, suffisamment puissants aux Etats Unis pour en imposer l'enseignement, du moins dans certains États.

« c'est à dire un agencement de causes et d'effets physico-chimiques, peut l'être.

Il est possible de montrer à partirde l'expérience comment l'oeil voit, quel est le mécanisme de la vision, mais il n'est pas possible de montrer dans uneexpérience qu'il est "fait pour" voir, que ce mécanisme a une fin et que cette fin est l'origine de l'agencement descauses et des effets produisant la vision.

Le finalisme est une interprétation philosophique des manifestations de lavie tout à fait pertinente mais il ne peut pas être une théorie de la science expérimentale dans la juste mesure où ilne peut pas être expérimenté.Claude Bernard, le père de la physiologie expérimentale, montre dans l' "Introduction à la méthode expérimentale"(1865) qu'il est non seulement possible mais encore nécessaire d'introduire en physiologie la méthode des sciencesexactes.

Trois étapes la constituent.1) L'observation minutieuse et impartiale des phénomènes vitaux2) La formulation de l'hypothèse3) L'expérimentation: "observation provoquée ou préméditée"Pour illustrer cette méthode et son efficacité, C.

Bernard raconte comment il a découvert l'autophagie de l'animal quià jeun se nourrit de sa propre viande.1) On lui apporte des lapins venant du marché.

Il observe par hasard, car ce n'est pas ce qu'il cherchait, que leursurines sont claires et acides.

Cette constatation constitue un "fait polémique" selon l'expression de Bachelardpuisque les lapins, en tant qu'herbivores, devraient avoir des urines troubles et alcalines, les urines claires et acidesétant celles des carnivores.2) C.

Bernard formule alors l'hypothèse suivante que l'on peut énoncer sous forme de syllogisme les urines descarnivores sont claires et acides or ces lapins ont des urines claires et acides donc ils sont carnivoresMais comment sont-ils devenus carnivores ? L'abstinence les transforme en animaux carnivores se nourrissant deleur propre sang.3) Contrôle expérimental de l'hypothèse ou selon les termes de C.

Bernard de "l'idée préconçue".

Il nourrit les lapinsavec de l'herbe.

Leurs urines redeviennent troubles et alcalines.

Il cesse de les nourrir, leurs urines, comme prévu,sont à nouveau claires et acides.

Il répète la même expérience sur d'autres lapins et sur le cheval avec le mêmerésultat.

En outre, pour prouver définitivement l'hypothèse, il réalise expérimentalement un lapin carnivore en lenourrissant de viande ; ce dernier, pendant la durée de l'alimentation, garda des urines claires et acides.

Donc, àjeun, tous les animaux se nourrissent de viande.Bernard sait bien lui-même que le cas décrit est un cas idéal car il a été facile d'isoler les paramètres et de les fairevarier.

Le plus souvent, l'application de la méthode expérimentale en biologie rencontre des difficultés spécifiquesdues à la nature de l'objet étudié.1) L'être vivant est un organisme dont les différentes parties sont interdépendantes.

Par conséquent, il est difficilede connaître la fonction d'un organe.

Il ne suffit pas de l'endommager ou d'en faire l'ablation pour la connaître.

Eneffet, en raison de la solidarité organique, la modification d'un organe peut entraîner celle de l'ensemble et, le toutétant modifié, il est impossible de déterminer avec précision le rôle de l'organe en question.

D'autre part, un mêmeorgane assure souvent plusieurs fonctions.

En outre, il existe des phénomènes de suppléance : un autre organevient remplir la fonction de l'organe déficient.

Par exemple, un aphasique, qui a perdu le souvenir des mots articulésà la suite de lésions des centres du langage situés dans l'hémisphère gauche du cerveau, peut être rééduqué, ce quisignifie qu'une autre partie du cerveau (ici l'hémisphère droit) supplée la partie atteinte.2) Il est impossible de répéter à volonté une expérience sur un même individu car il se modifie au cours desexpériences répétées.

Un organisme ne demeure pas identique à lui-même, il change, et il est capable de s'adapteraux variations du milieu.

Le temps biologique est irréversible.

Il n'est pas possible de revenir en arrière c'est à dire derépéter exactement dans les mêmes conditions la même expérience.

Il est donc beaucoup plus difficile de dégagerdes lois car l'adaptation peut faire échec à la prévision.3) L'être vivant est un individu.

Les organismes ne sont pas interchangeables et les différences individuellescompliquent le travail de découverte de lois par définition universelles et nécessaires.Pour toutes ces raisons, le progrès de la connaissance en biologie est très lent.

Les instruments qui, actuellement,permettent d'observer sans modifier (ou peu) l'organisme facilitent la recherche. III.

Le paradoxe de la biologie : doit-elle être la seule science à ne pas exclure totalement le recours auxcauses finales ? Nous venons de voir que la biologie est devenue une science à partir du moment où elle a adopté ce que J.

Monodnomme "le postulat de l'objectivité de la nature" qui pose à titre de principe méthodologique que la nature peutdevenir l'objet de la méthode expérimentale.

La biologie peut-elle se passer complètement des causes finales ?Cette question se pose à deux niveaux, celui de l'explication du fonctionnement de l'organisme et celui de l'évolutiondes espèces. A.

Mécanisme et finalité au niveau des fonctions organiquesDescartes dans les Méditations métaphysiques montre que l'âme est ontologiquement distincte du corps.

Descartescritique par là même ceux qui, à l'instar d'Aristote, conçoivent l'âme comme un principe d'animation de la matièreinanimée ; l'âme avec Descartes devient pur esprit, pure pensée, qui, certes, est étroitement unie au corps, maisqui n'est plus forme du corps.

Le corps est désormais une machine sans âme, sans principe interne d'organisation,un automate très complexe qui se meut de lui-même sous l'effet de l'agencement de tubes, cordes, poulies, etc.Ainsi les animaux deviennent des "machines à plumes et à poils".

Dans le texte du manuel extrait des Passions del'âme Descartes compare le corps à une montre pour montrer que le corps vivant ne diffère pas ontologiquement ducorps mort.

Le corps qui vit est un corps qui se meut mécaniquement de lui-même.

Que le mécanisme soit rompu etla machine cesse de fonctionner tout comme les aiguilles d'une montre cessent d'avancer lorsque la montre se brisesur le sol.

La vie n'est pas une entité distincte.

Le corps vivant est une portion d'étendue en mouvement.

On. »

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