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Les hommes ne vivent-ils en société que par intérêt ?

Publié le 17/01/2022

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On pourrait très bien considérer que c’est la nature qui nous pousse à vivre en société, car en tout état de cause, il apparaît finalement que nous n’entrons jamais en société : nous y naissons. Ainsi nous ne faisons pas un calcul rationnel qui nous dicte que notre intérêt est dans l’état social ; nous constatons que nous vivons en société, et ce n’est qu’ensuite que nous cherchons une issue. Toutefois, si la société était un état naturel, il serait difficile de rendre compte du fait que nombreux sont ceux qui voudraient en sortir. On pourrait ainsi penser que c’est en conséquence de contraintes quelconques que nous nous décidons à vivre en société. Cet état social résulte-t-il d’un instinct parfois déficient ou bien d’une nécessité extérieure à l’homme ?

I) L'homme ne se réalise qu'en société A. L'homme, un "animal politique" (Aristote)

B. La sociabilité de l'homme (Rousseau) II) Les contraintes de la vie sociale A. Civilisation et destin des pulsions (Freud) B. De l'aliénation sociale et économique (Marx) III) Les intérêts de la vie en société A. Société et liberté B. Société et bonheur Conclusion

« que ce dernier ne disparaisse et pour réparer l'étourderie d'Epiméthée, Prométhée dérobe le feu à Héphaïstos et laconnaissance des arts à Athéna pour en faire présent à l'homme.

Mais les Dieux en sont irrités et punissentProméthée pour sa forfaiture.

Les leçons de ce mythe sont très nombreuses.

D'abord, on peut remarquer que sansles arts et le feu (c'est-à-dire sans la technique), l'homme est dans un état de dénuement total.

Comparativementaux animaux, il ne dispose en effet d'aucun "outil naturel" : pas de bec, pas de crocs, pas de fourrure, pas de venin,pas d'agilité à la course… L'homme est donc contraint, sous peine de disparaître, de pallier la faiblesse de sacondition par l'usage d'outils et d'artifices divers.

La technique se donne par conséquent, d'abord, comme unenécessité vitale à laquelle nous devons notre survie et notre arrachement à la nature ainsi que notre spécificité.Mais dans le mythe, il faut rappeler que les dieux punissent Prométhée et ce n'est pas seulement le vol qu'ilssanctionnent parce que celui-ci s'apparente plus fondamentalement à un viol : Prométhée a donné à l'homme lemoyen d'être une sorte de dieu lui-même, un rival inattendu.

Par le développement des arts et des techniques,l'homme dispose d'un pouvoir extraordinaire.

Alors, le cadeau est peut-être empoisonné : ce pouvoir, l'homme peut-ille maîtriser ? Ce à quoi il doit sa survie ne risque-t-il pas de préparer paradoxalement sa disparition ? Si la techniqueest d'origine divine, elle procure un grand pouvoir, une immense responsabilité, et elle peut aussi se retourner contreceux qui ne sont pas conscients des dangers qu'elle engendre. B.

La violence. Obligés dès lors, par une contrainte naturelle, à vivre ensemble, les hommesne s'entendent pas pour autant: c'est selon l'expression de Hobbes, la«guerre de tous contre tous».

L'homme est farouche, insociable, et ce n'estqu'à contre coeur qu'il accepte de vivre avec ses semblables.

Il entendtoujours conserver par-devers lui une liberté qu'il refuse à ceux avec lesquelsil vit.

Une telle société, fondée sur des égoïsmes obligés bon gré mal gré à secôtoyer, à cohabiter les uns avec les autres, aboutit à la plus grandeinjustice possible, celle du prétendu droit du plus fort, critiquée par Rousseaudans le livre I du Contrat social: la communauté politique se réduit à ladomination des plus forts sur les plus faibles.

Il ne résulte aucun droit de toutcela, puisque cette société ne repose que sur des rapports de force et nonsur un pouvoir légitime.

Cette société mérite d'ailleurs à peine ce nom : ils'agit plutôt d'un agrégat de volontés disparates parvenant à demeurerassemblées tant bien que mal, unies par la crainte de maux encore plusgrands. Hobbes passe à juste titre pour l'inventeur du libéralisme politique et de l'idéemoderne de démocratie.

Il conçoit en effet la loi comme une règle extérieureaux actions individuelles, dont elle garantit simplement la sécurité, et fonde lepouvoir politique sur le droit de l'individu. 1.

L'état de nature A.

La guerre de tous contre tous Hobbes veut être le Galilée de la science politique, par l'application des principes de la physique à la société.

Il neconsidère que les forces en présence, portées par les individus.

L'état de nature – fiction théorique et nondescription historique – représente l'état des forces individuelles en l'absence de tout pouvoir politique.

Dans cet état, chaque individu poursuit sa conservation, poussé par trois passions fondamentales : la peur de lamort violente, la soif de pouvoir et la défiance à l'égard d'autrui (possible agresseur).

Pour assurer sa sécurité,chacun dispose d'un droit illimité sur toutes choses et tout homme.

C'est le droit de nature.

Tout est permis, jusqu'au meurtre.

L'état de nature, c'est la guerre.

Mais tous y sont égaux, car la force estinstable : celui qui domine aujourd'hui peut être surpassé demain par une alliance ou par une ruse.

Rien n'est sûr, lacrainte est générale. B.

Naissance de la raison et sortie de l'état de nature Mais l'homme, s'il est « un loup pour l'homme » (Léviathan), est un loup intelligent.

L'angoisse de la mort pousse leshommes à anticiper, à tout faire pour réduire le danger.

Elle est donc la racine de la raison : faculté de calculer,d'imaginer des moyens, de peser les risques, en vue d'une décision.

Cette rationalité pragmatique conduit l'homme à quitter l'insupportable état de guerre.

D'évidence, la cause en estle droit illimité de chacun.

Il faut donc y renoncer.

Mais cela n'est efficace que si tout le monde le fait.

Chacuns'engage donc par contrat avec chacun à renoncer à son droit naturel.

Pour garantir ce contrat (par la menace dela force), on désigne un tiers, le souverain, à qui l'exercice du droit est confié.

Ainsi le pouvoir politique, qui garantit la paix civile par la loi et le glaive, naît-il d'un acte volontaire, d'un contratdicté par la raison.

Il n'est que la condition de coexistence des forces individuelles.

C'est un produit de l'art humain –non pas une institution naturelle ou divine.

L'homme n'est pas sociable, c'est l'intérêt qui le pousse à s'associer. 2.

Le Léviathan. »

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