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Les Hommes sont-ils toujours responsables des catastrophes ?

Publié le 29/10/2021

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?Sujet : Les Hommes sont-ils toujours responsables des catastrophes ? Il est aux alentours de 18 heures, le 4 août 2020 à Beyrouth, lorsque deux explosions successives secouent la capitale libanaise. Très vite, on a voulu trouver une cause à ces explosions meurtrières et destructrices. Furent alors désignés comme responsables le progrès technique ayant engendré le nitrate d?ammonium mais aussi le pouvoir d?État Libanais en pleine désagrégation. C?est bien l?Homme qui est responsable de cette catastrophe que je définis comme étant un événement tragique provoquant une destruction matérielle et aussi, bien souvent, des pertes humaines massives. La catastrophe est un événement d?une grande monstruosité. De plus, Un évènement est désigné comme étant une catastrophe seulement si l?Humanité est directement impactée négativement et tragiquement par cet évènement. Il n?y a de catastrophe que pour l?Homme et contre lui. Si un évènement tragique a lieu loin dans l?Univers et n?atteint pas l?Humanité alors il ne sera pas décrit comme étant une catastrophe. Nous allons différencier ici trois types de catastrophe : les catastrophes politiques, techniques et naturelles. Pour celles-ci, nous allons nous poser la question de la responsabilité au sens moral, c?est-à-dire la capacité pour un individu ou un groupe de prendre une décision en toute conscience et de pouvoir répondre de ses actes. Ainsi, seulement les Hommes peuvent être décrits comme responsables. On dira pour une autre entité comme la Nature, le hasard ou une entité divine qu?ils sont la cause d?un évènement et non pas qu?ils en sont responsables. Nous essayerons de voir ici si l?on peut à chaque fois qu?il y a une catastrophe, ériger l?Homme ou son activité, comme responsable. Dès lors, l?Homme doit-il constamment assumer la responsabilité des catastrophes qui le frappent ? Après avoir écarté la thèse divine et vu que certains types de catastrophes sont par définition d?origine humaine, nous verrons que pour les catastrophes naturelles, la responsabilité humaine est plus floue. Suite à une catastrophe, il est courant que l?Homme cherche des réponses, notamment sur la cause du déclenchement de cette catastrophe et il tente alors de trouver un responsable. Des causes divines et surnaturelles ont pu servir et servent encore de nos jours pour certains croyants d?explication à des cat...

« technique et surtout de la Science dans le but de détruire et de tuer massivement comme en témoignent les bombes nucléaires d’Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945.

Alors que les catastrophes politiques sont toutes voulues et déclenchées par l’Homme, il faut faire une distinction avec les catastrophes techniques qui, sauf dans quelques cas, ne sont pas déclenchées par un individu ou un groupe.

En effet, les catastrophes technologiques sont bien souvent des accidents et on peut alors se poser la question de savoir si cela « retire » une partie de la responsabilité humaine ou non.

D’après moi, l’Homme est conscient que ses innovations présentent forcément un risque d’accident.

Le progrès technique est donc en quelque sorte un générateur d’accident : les Hommes étaient conscients que le Titanic pouvait faire naufrage même s’il était soi-disant « insubmersible », que le Concorde pouvait se crasher, ou encore que le nitrate d’ammonium causerait des explosions.

Et c’est cette pleine conscience que le progrès technique est vecteur d’accidents qui ne rend pas moins l’Humanité responsable des catastrophes techniques.

Finalement, le raisonnement est alors ici très simple.

D’une part, étant donné que l’Homme déclenche volontairement et en toute consciences les catastrophes politiques et certaines catastrophes techniques, celui-ci est alors toujours responsables de ces catastrophes.

En ce qui concerne les catastrophes étant des accidents techniques comme Tchernobyl, la responsabilité de l’Homme est là aussi toujours vérifiée car les Hommes ont conscience que le progrès technique et les différentes innovations qui en découlent sont facteurs d’accidents et donc de catastrophes.

Ensuite, nous avons vu précédemment que la responsabilité humaine est très claire lorsqu’il s’agit d’une catastrophe technique ou politique.

Mais, en ce qui concerne les catastrophes naturelles, la responsabilité humaine peut paraître beaucoup plus floue.

Une catastrophe naturelle est un phénomène naturel d’une anormale intensité qui provoque un cataclysme destructeur (séisme, éruption volcanique, tsunami, inondation…).

Dans certains cas de catastrophe naturelle, il est facile de démontrer la responsabilité humaine.

En effet, l’activité humaine et le travail de l'Homme qui modifie son environnement peuvent favoriser certaines catastrophes naturelles.

Par exemple, on entend malheureusement parler très régulièrement d’inondations meurtrières dans le Sud de la France.

Bien souvent, l’urbanisation excessive et la bétonisation amplifient les phénomènes d'inondation et de coulées de boue.

On ne peut alors nier la responsabilité de l’Homme dans ce genre de catastrophe. Dans ces cas précis la responsabilité humaine est nette.

Mais il est difficile d’avoir le même raisonnement lorsqu’il s’agit d’un séisme, d’un tsunami ou d’une éruption volcanique.

En effet, l’activité humaine ne peut pas être responsable du déclenchement de ces cataclysmes contrairement à certaines inondations.

Dès lors, la responsabilité humaine ne peut pas être facilement distinguée lorsqu’il s’agit de ce genre de catastrophe naturelle.

Dans Petite Métaphysique des tsunamis, Jean-Pierre Dupuy revient sur la pensée de Jean- Jacques Rousseau dans sa Lettre à Monsieur de Voltaire .

En 1755, un séisme suivi d’un tsunami et d’immenses incendies détruisent la ville de Lisbonne et font plusieurs dizaines de milliers de victimes. A ce sujet, Rousseau explique que si les urbanistes n’avaient pas rassemblé sur un même lieu des milliers de maisons de plusieurs étages, la catastrophe aurait pu être évitée.

Tout comme Dupuy, Je crois que l’on peut difficilement faire la morale aux victimes elles-mêmes et il est, selon moi, assez immoral de les rendre responsables de leur propre mort.

On ne peut pas dire que les responsables du tsunami de 2004 en Asie du Sud-Est soient les touristes et les locaux qui périrent suite à ce terrible raz- de-marée.

Bien qu’on ait appris par la suite que si l’Homme n’avait pas détruit les différents récifs coralliens, le tsunami aurait pu être ralenti et moins meurtrier, je ne crois pas qu’ il soit logique de suivre la pensée de Rousseau et de rendre les victimes de la catastrophe responsables de leur sort.

De plus, cela rendrait innocents ceux qui n’ont pas été touchés par la catastrophe.

Les uniques responsables d’une catastrophe naturelle ne peuvent pas être les victimes.

En outre, Dupuy nous montre comment il estime que nous devons nous préparer à de futures catastrophes à travers son « catastrophisme éclairé ».

Étant donné que l’Homme n’est pas responsable du déclenchement de ces catastrophes naturelles et que celles-ci sont imprévisibles, il suffit juste de s’y préparer le mieux possible pour mieux les supporter.

Ainsi, le « catastrophisme éclairé » prétend que si nous croyons la catastrophe évitable, alors elle se produira.

Mais si nous sommes convaincus qu’elle est inévitable, alors nous avons une chance de l’éviter.

Dupuy estime qu’il vaut mieux que nous nous mettions en position de victime de la catastrophe tout en gardant dans un coin de la tête que nous sommes bien souvent responsables de ce qui arrive, ou du moins, que l’Homme a toujours une part de responsabilité. »

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