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Les mythes selon Platon

Publié le 10/10/2020

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PLATON : LES MYTHES PLATONICIENS Le mythe est un récit fictif mettant en scène des personnages légendaires. Souvent fallacieux, le mythe est aussi symbolique; c’est le seul moyen d’exprimer la vérité lorsque le discours rationnel échoue. Sous une forme déficiente, due à la faiblesse de l’esprit humain, il déploie en images fortement affectives, souvent énigmatiques, l’objet seulement probable de convictions intimes. Platon a puisé à de nombreuses reprises dans le fonds mythologique de la religion grecque pour forger à sa façon ces histoires qui contiennent en un sens toute sa philosophie. Chaque paragraphe de cette fiche raconte un mythe platonicien; chaque mythe est un début d’introduction possible à une dissertation philosophique: c’est que le mythe n’est pas une pensée toute faite, mais donne à penser. 1. LA RECHERCHE DE LA VÉRITÉ Il y a bien longtemps, nous raconte le Phèdre, certains hommes aimaient tellement chanter qu’ils ne prenaient plus le temps de se nourrir, et ils «moururent sans s’en apercevoir». Les Muses les changèrent en cigales, qui n’ont pas besoin de se nourrir, et chantent du matin au soir. Pareil aux cigales, celui qui exerce la philosophie doit être infatigable, en perdre le manger et l’idée de la mort. Le dieu égyptien Theuth, inventeur de l’écriture, présenta un jour sa découverte au roi d’Égypte, afin qu’il répande dans son pays ce «remède de la mémoire et de la science». Le roi d’Égypte critiqua cette invention qui vidait la mémoire en rendant inutile tout effort, et ne produirait que faux savants sans jugement, au savoir tout livresque. La recherche philosophique, signifie ce mythe dans le Phèdre, doit être un dialogue parlé; l’écrit ne répond pas aux questions qu’on lui pose. Selon le mythe d’Aristophane, dans Le Banquet, il existait avant trois types d’êtres humains, l’homme, la femme et l’androgyne (homme-femme). Chacun avait deux têtes, quatre bras, quatre jambes, et était rond. Punis pour avoir tenté de prendre la place des dieux, ils furent coupés en deux par la foudre de Zeus. Malheureuses, les moitiés se cherchent, et tendent à ne faire qu&...
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« moitiés se cherchent, et tendent à ne faire qu'un à nouveau: c'est l'origine de l'amour, qui unit hommes et femmes, ou bien amants dans la sagesse, qui se pratique à deux dans le dialogue philosophique. 2.

LES IDÉES Le Phèdre présente l'âme humaine comme un char ailé, composé d'un cocher et de deux chevaux: l'un, excellent, tire le char vers le haut, l'autre, médiocre, le tire vers le bas.

Lorsque le premier est le plus fort, l'âme devient divine, et ses ailes sont plus développées; lorsque c'est le second qui domine, l'âme reste embourbée dans le corps, et ses ailes sont anémiées.

Le lieu le plus élevé que l'âme puisse atteindre, si le cocher sait dompter le mauvais cheval, c'est le lieu des idées, où sont connues la justice en soi, la beauté en soi, etc.

Ce lieu est celui où se nourrit l'âme.

Parce que l'attelage est toujours imparfait, l'âme s'élève et rechute sans cesse, témoignant de la difficulté de l'étude philosophique, de la force de distraction que représentent les choses corporelles. Le Phédon présente par une image frappante le contraste du lieu naturel de l'âme et du piège qu'est pour elle le sensible.

Nous sommes, dit Platon, comme des hommes qui habiteraient sous la mer, pour qui tout est trouble, qui prennent la mer pour le vrai ciel, qui vivent dans un bourbier de vase et un décor rongé par le sel marin.

Si nous pouvions surmonter notre paresse et regagner la surface, nous verrions la lumière véritable, et la beauté des choses du monde terrestre: le lieu des idées est lumineux, ses contours sont nettement délimités.

Le lieu où nous vivons, au contraire, est flou et imprécis: les choses s'y mélangent et nous demeurons dans la confusion. 3.

LA CONVERSION DE L'ÂME La difficulté de la connaissance exige une conversion de l'âme à un nouveau style de vie, que figure l'allégorie de la Caverne (La Répu­blique, VII).

Imaginons des hommes ? nous sommes ces hommes ? enchaînés au fond d'une caverne, incapables du moindre mouvement, le visage tourné vers une paroi sur laquelle défilent des ombres.

Ces ombres sont portées par d'autres hommes qui passent derrière les prisonniers, en tenant des objets fabriqués divers, éclairés par un feu au fond de la caverne.

La réalité, pour eux, ce sont les ombres qu'ils voient.

Si l'on délivre un prisonnier de ses chaînes, il souffrira de marcher; qu'on le force à regarder vers la lumière, il sera ébloui, et croira ne voir que des choses sans consistance, incapable de reconnaître les choses. »

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