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Platon et les philosophes-rois

Publié le 01/05/2022

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« Texte du cours 8 La justice dans la cité ne pourra advenir que lorsque les philosophes seront les gouvernants : c'est là la thése que va soutenir Platon lorsqu'il imagine la Cité Juste dans La République.

Parce que le philosophe est celui qui contemple le modèle idéal (paràdeigma) sans se laisser prendre par les apparences changeantes du monde, parce qu'il est celui qui possède la connaissance de l'être immuable, Socrate dit à ses interlocuteurs, Glaucon et Adimante, que le philosophe est le plus apte à gouverner. Adimante, dans le livre VI de La République, ne peut pourtant s'empêcher de faire un constat : dans la cité, ceux qui se disent philosophes semblent être des personnes inutiles ou dépravés.

À travers sa remarque, Adimante se fait le double du lecteur, un lecteur intemporel qui pourrait être un moderne et qui se dit : ceux qui consacre leurs vies à la philosophie semblent se situés hors du monde, ils apparaissent comme de véritables étrangers dont l'utilité n'est pas reconnue, leurs donner le pouvoir de gouverner serait une véritable absurdité.

Il est intéressant de noter que la figure du philosophe dans nos sociétés actuelles ne s'est pas totalement débarrassée de cette image.

Socrate va montrer en premier lieu, grâce à une métaphore de la cité sous la forme d'un navire, que la prétendue inutilité du philosophe vient du fait que la cité ne l'emploie pas parce qu'elle ne reconnaît pas le savoir véritable du philosophe.

En second lieu, Socrate va mettre en évidence les raisons qui font que les philosophes sont soupçonnés d'être dépravé : d'abord parce que leur nom est usurpé, mais surtout parce que leur naturel, très souvent, se corrompt au sein de la cité.

Ainsi, dans les cités effectives, dont celle d'Athènes, ceux que l'on dit philosophes dépravés ne sont pas philosophes. Dans le passage que nous allons commenter, Socrate va présenter l'opinion commune, entretenue par les sophistes, comme la première raison de la corruption des naturels philosophes.

Le sophiste «usurpe l'occupation» des philosophes (491a), il prétend posséder la sagesse alors qu'il n'a fait que mettre en système l'opinion des masses qu'il a étudié.

Platon dénonce ici, comme il l'a souvent fait dans ses œuvres, l'autre du philosophe, le sophiste, celui qui, parce qu'il sait parler, suppose qu'il sait.

Il est donc ici question de l'opposition entre le sophiste et le philosophe; entre celui qui plait au peuple et celui qui subit ses critiques, entre celui qui enseigne l'opinion relative et celui qui contemple le monde des Idées pour aborder la vérité des choses. Essentiellement, Platon prend à parti le marché démocratique de l'opinion, c'est une critique politique d'Athènes où l'opinion commune exerce une pression sur les individus, pression que les Sophistes entretiennent.

Socrate tente ainsi de montrer que parce que le philosophe n'utilise pas la sophistique, parce qu'il est celui qui aime la vérité, il sera toujours critiqué par la multitude.

Nous verrons ainsi dans un premier temps que l'influence des sophistes va être la première raison de la corruption du philosophe ( jusqu'à 493e), puis que le philosophe qui parvient à échapper à la pression de l'opinion commune va être l'objet d'une critique nécessaire de celle-ci ( fin de l'extrait).. »

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