Les opinions sont-elles des jeux d'enfant ?
Publié le 10/09/2013
Extrait du document
«
tout élève faisant de la philosophie (tu verras, contrairement à certains philosophes, Descartes –qui n’a
pas un style formidable- se laisse lire très facilement).
D’un point de vue purement PRATIQUE, il semble impossible de renoncer à toutes ses
opinions.
La vie pratique, la vie en adulte, la vie en tant qu’acteur (=personne qui agit) repose en
grande partie sur des choix.
Or, comment prendre une décision, comment juger de ce que l’on doit
faire si l’on n’est pas sûr de détenir la vérité, si l’on n’a pas de certitude ? Et comme il est très difficile
dans la vie quotidienne, de faire ce que Descartes propose, de tout « révoquer en doute » pour essayer
de démontrer ce qui est indubitable, on est souvent forcé de recourir à des opinions auxquelles nous
donnons notre assentiment.
Ainsi, ironiquement, nous retrouvons ces deux mêmes philosophes (Platon
et Descartes) en proie au même problème : celui de la confrontation, de la déchirure entre la pensée et
l’action.
C’est pour ça que Platon admet l’existence d’opinion « droites » qui tombent justes sans être
démontrées mais qui sont plus utiles que l’absence d’opinion dans la vie pratique (cf texte de la route
de Larissa).
Il t’est sûrement arrivé d’être perdue et de ne pas avoir de carte.
Tu as pu alors demander
ton chemin.
Quand on t’a donné une réponse, plus ou moins claire, tu savais bien qu’il ne s’agissait
pas d’une connaissance, d’un savoir sûr.
Et pourtant tu as dû t’y fier pour retrouver ton chemin.
Voilà
ce que c’est que l’opinion, voilà ce qui fait sa force.
Descartes, dans un autre texte très célèbre du
Discours de la méthode prend un exemple similaire : celui du voyageur perdu dans la forêt qui doit
suivre une voie qu’il a choisi et s’y tenir même s’il ne sait pas où il va.
Ce texte illustre une partie
importante de l’œuvre de Descartes que tu dois aussi connaître : la morale par provision.
Je te laisse y
réfléchir t’aider pour cela de cet article http://www.philolog.fr/descartes-la-morale-provisoire-
discours-de-la-methode-iii/ que j’ai trouvé sur un site que je te recommande vraiment pour toute ton
année de terminale, c’est une vraie mine d’or qui te permet de compléter tes cours de philo.
C’est un
blog qui s’appelle philolog et qui est tenu par une prof de philo qui est très claire et prend même le
temps de répondre à tes questions.
Ce qui est commun à tous les exemples que je te propose, tu le
remarque c’est la notion de choix, de décision, de carrefour pour le dire d’une manière plus imagée.
La
vie pratique nous oblige à prendre des décisions alors que nous ne possédons pas de certitude.
Il est
donc de ce point de vue impossible de renoncer totalement à ses opinions.
Ainsi il apparaît que le problème posé par l’opinion est principalement celui de la valeur que
nous lui attribuons.
Ici, je te propose de revenir à la fois au sens littéral et au sens métaphorique de
l’opposition enfant/adulte.
L’enfant joue avec ses opinions sans réfléchir sur elles, sans distance avec
elles.
Les opinions qui sont une forme de savoir reçu, ne sont pas remises en question par l’enfant qui
les accepte comme des vérités.
Peut-être que le propre de l’âge adulte (ss litt) et en même temps, de la
réflexion adulte est de faire la différence entre l’opinion et le savoir vrai, de ne pas prendre ses
opinions pour des vérités absolues.
Se tromper sur le statut de ses opinions c’est en quelque sorte
devenir le jouet de ses opinions, en être en quelque sorte prisonnier, être prisonnier de sa propre
ignorance (cf allégorie de la caverne).
Avoir un rapport adulte au monde, ce n’est donc pas renoncer
toujours à ses opinions – car alors la vie et l’action deviennent impossibles, mais instaurer une
distance, prendre conscience du caractère fragile de nos opinions.
Tu parlais hier de ces adultes
obstinés qui s’accrochent à leurs opinions, ne veulent pas en découdre, alors même que tout concoure
à prouver qu’ils ont tort.
Ces adultes là, en effet, se comportent comme des enfants.
Il en va de même
pour les gens qui, en matière de politique, se targuent d’avoir « une opinion sur tout » et affirment
leur point de vue avec véhémence comme s’il s’agissait de vérités indubitables.
S’il est vrai que dans
la sphère politique il est important de s’engager, de rester fermes sur ses positions, sans quoi on se fait
manger par l’adversaire (en situation de débat par exemple), cette attitude n’est peut-être pas la preuve
de la plus grande sagesse ou de la plus grande intelligence dont l’homme soit capable..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Dès qu'un enfant comprend quelque chose, il se produit en lui un mouvement admirable. s'il est délivré de la crainte et du respect, vous le voyez se lever, dessiner l'idée à grands gestes, et soudain rire de tout son coeur, comme au plus beau des jeux. Propos sur l'éducation Alain, Emile-Auguste Chartier, dit. Commentez cette citation.
- LES JEUX NÉMÉENS : À la mémoire d'un enfant défunt
- faut-il oublier l'enfant que l'on a été ?
- dissertation sur les opinions et leur valeur morale
- Grand oral SES Jeux Olympiques 2024 : Quelle impact sur la croissance de la France ?