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LES PHASES DE L'ACTE VOLONTAIRE LE DRAME DE LA VOLONTÉ

Publié le 16/03/2011

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Dans L'essence du théâtre, H. Gouhier. décrit aussi les phases de l'acte volontaire : « A) La description classique 1° Interrogé au baccalauréat sur la psychologie de la volonté, un bon candidat répond : L'acte volontaire a quatre temps : a - Je me pose une question (= conception);

b - je délibère, pesant le pour et le contre; c - je décide; d - j'exécute. Ce schéma peut être mis en rapport avec le schéma plus général qui divise l'esprit en trois facultés, intelligence, sensibilité et volonté. Il devient alors : a - l'intelligence pose la question; b - la délibération est un examen des motifs donnés par l'intelligence et des mobiles suggérés par la sensibilité; c - la décision est le fait propre de la volonté; d - quant au quatrième temps, on y voit volontiers un appendice ou un épisode accidentel, puisque l'acte volontaire, est complet même si, au dernier moment, je n'ai pas la possibilité matérielle de l'exécuter.

« l'échelle des valeurs adoptées, qu'il s'agisse de moralité ou d'utilité, ou de simple agrément, la pensée de la volontéest celle d'un moi qui se cherche, en face d'un avenir qui, comme un miroir à multiples faces projette autour de luides images de son destin.

L'hésitation de la volonté signifie le recueillement de la personnalité devant sespersonnages : lequel de ces moi possibles est vraiment moi? A la limite, la volonté sereine coïncide avec la vocation. 4° Ainsi, le fiât de la décision n'est nullement la conclusion logique d'un raisonnement ni le résultat mécanique d'unepesée ni le coup de marteau d'un commissaire-priseur caché derrière la raison qui calcule les enchères : il marque lemoment où la personnalité se complaît dans un personnage et s'y arrête.

La délibération est l'essayage des moipossibles; j'ai essayé plusieurs pardessus, je garde « celui qui me va » avec ou sans retouches; j'ai revêtu diversmoi : l'un d'eux me convient ou me conquiert si fortement que je me sens parfaitement à mon aise et me reconnaisen lui.

Le mystère de la volonté est dans cette séduction où je suis le séducteur de moi-même. 5° Le déroulement concret de l'acte volontaire est un film ou plutôt la collection » des divers films qui représententmes avenirs possibles.

Chacun me projette dans un certain milieu physique et social; je me vois parmi d'autreshommes; j'évoque les paysages de chaque destinée ouverte, je ressens déjà les peines et les joies de ces situationsque ma décision peut créer.

Je me fixerai en considérant les décors de ma future vie et les relations qu'ellem'imposera.

Dans l'existence quotidienne, mes habitudes et la société m'offrent des moi prêts à porter qu'une simplerectification ajuste rapidement : la délibération n'a pas le temps de prendre la précision et le relief d'un dessin animé.

Mais ces ombres fugitives quieffleurent la conscience sont des schémas de personnages.

Que l'on songe aux engagements solennels, choix d'unecarrière, surprise d'un devoir imprévu : l'action apparaît bien doublée d'une pensée dont le contenu n'est passeulement conceptuel, une pensée par personnages et par scènes, où l'image a un visage, où les objets ont uneâme, où les idées abstraites sont des gestes stéréotypés, où le raisonnement court à travers un scénario. S'il en est ainsi, ne faut-il pas prendre à la lettre une expression telle que : la conscience est le théâtre d'unedélibération. La conscience qui délibère est réellement un théâtre et la décision, un dénouement.

Une vérité profonde éclaire, demême, le double sens de persona qui désigne le masque du comédien et la personne, comme le double sens d'acteursignifiant à la fois l'homme « embarqué » et celui qui monte sur la scène. A l'origine du théâtre se trouve la volonté, avec ce privilège qu'a l'homme de jouer sa vie avant de la vivre »(Gouhier, Essence du théâtre, chez Aubier). Commentaire du texte de M.

Gouhier. L'auteur parle du bien en général dont on peut distinguer trois aspects moralité, utilité, agrément, qui correspondentaux trois conceptions possibles de la vie : — morale du devoir ou du bien; — morale de l'intérêt; — morale du plaisir. L'auteur ne prend donc pas à son compte la thèse répandue selon laquelle il n'y a de volonté que morale.

Pour M.Gouhier la volonté n'implique pas le triomphe du penchant supérieur sur le penchant inférieur.

Cette thèse identifiantvolonté et bonne volonté, affirmant qu'il ne peut y avoir de volonté au service du mal est celle de Socrate etreprésente un point de vue préchrétien.

M.

Gouhier adopte un point de vue marqué par le christianisme : la volontén'est pas toujours bonne. L'utilité, à la différence du plaisir, se calcule : une appréciation quasi-mathématique entre en jeu : il faut choisirentre deux intérêts rivaux et consacrer surtout ses forces à l'un.

Si nous n'y prenons garde, un intérêt puissant etlointain sera sacrifié à un intérêt immédiat.

La volonté doit intervenir pour faire adopter une décision (contre leshésitations de l'intelligence) et nous forcer à nous y tenir. Lorsque la volonté se met au service du désir qui est instable et multiple, son intervention est nécessaire pour quesoit réalisé le plaisir auquel on tient le plus, car elle doit écarter les plaisirs de traverse qui auraient l'avantage d'êtretout de suite à notre portée.

Si la volonté est nécessaire dans le domaine du plaisir aussi, c'est donc qu'elle nes'applique pas seulement aux décisions d'héroïsme moral.

Mais le caractère dramatique de la volonté apparaît dans les conflits éthiques.

Au nom de l'urgence, on doit souventfaire prévaloir une valeur qu'on considère comme inférieure sur une valeur supérieure : c'est un conflit douloureux(conflit de l'urgence et de l'excellence). « L'hésitation de la volonté signifie le recueillement de la personnalité devant ses personnages; lequel de ces moi. »

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